Militaire (1670-1723). Le martyr vaudois est une effigie familière en Lavaux, à Lausanne aussi, un peu moins ailleurs. Relevé en images.
Longtemps mal-aimé sur ses propres terres, le major Davel n’a été reconnu comme symbole de la liberté vaudoise qu’au XIXe siècle. Longtemps après sa décapitation à Vidy pour fait de rébellion. Son souvenir reste rare, à part dans la région lausannoise et surtout en Lavaux. Ingrate postérité!
Né à Morrens, Jean Daniel Abraham Davel fait ses classes à Lausanne, devient notaire, s’installe à Cully, puis part combattre à la solde de la Hollande et de la France. Revenu à Cully, il est nommé grand-major par les Bernois. Mais il entend la colère vaudoise contre l’occupant, ainsi qu’une voix divine qui lui intime l’ordre de libérer son pays. Tirant parti d’une absence des baillis, le major mobilise une troupe au printemps 1723 et contraint le Conseil municipal de Lausanne à écouter ses doléances. Les autorités vaudoises font mine de l’écouter, mais le dénoncent à Berne.
Davel est arrêté, condamné à mort par le tribunal lausannois et exécuté le 24 avril 1723 à Vidy. Trois quarts de siècle plus tard, le Pays de Vaud réussira sa révolution, oubliant au passage le sacrifice du militaire notaire. La figure d’un héros a parfois une maturation lente.
