Adrià Budry Carbó
Le plus jeune développeur de la Swiss Game Academy n’avait pas 12 ans, mais il codait comme les grands. Rencontre avec Rostom Boumaref.
Contrairement au reste des développeurs, Rostom Boumaref n’a pas eu beaucoup de temps pour jouer aux jeux vidéo. Il faut dire que, même s’il code comme un grand, Rostom n’a pas encore 12 ans. «C’est mon père qui m’a trouvé cette place. Il travaille ici, à l’école d’ingénieurs», explique simplement le Genevois, qui a obtenu une dérogation pour participer à la Swiss Game Academy, normalement ouverte dès 14 ans.
Inscrit dans le «normal track» de l’académie (le programme de cinq jours) utilisant les logiciels les plus développés, Rostom était chargé de l’animation des personnages du jeu Super Smash Troll (en hommage à Super Smash Bros.), un jeu de bagarre en 2D développé par la plus jeune des équipes.
D’origines algérienne et espagnole, le jeune polyglotte est plus bavard sur YouTube que face aux questions du journaliste. Il possède déjà sa propre chaîne sur la plateforme de partage de vidéos où, de sa voix d’enfant, il explique les rudiments de la création de jeux vidéo et fait le point sur ses projets en développement, notamment un jeu de tir à la première personne (FPS) dans une île infestée de zombies. Les ennemis ne sont encore que des capsules, mais Rostom a déjà l’air de maîtriser les logiciels de programmation ou de modélisme.
C’est en jouant au jeu Daxter sur sa console portable PSP que Rostom s’est intéressé à la programmation. «Je me suis dit que ce serait sympa d’aller dans le jeu et de modifier des trucs», explique celui qui finit son école primaire. Son père architecte lui a trouvé des livres de code et lui a mis son ordinateur à disposition. «Quand je ne comprenais pas, je lui demandais.» Pour le reste, «tout est sur YouTube», avance-t-il, avant de regretter de pas avoir le niveau suffisant en anglais pour tirer le maximum des tutoriels.
Son avenir, Rostom le conçoit comme game designer. Il aimerait faire ses études «à la HEIA ou aux Etats-Unis». Il se donne quelques années pour améliorer son niveau d’anglais.