Passer les examens de pêcheur professionnel organisés par le canton est une chose, recevoir un permis d’exercer ce métier en est une autre. Comme de trouver un cabanon et une place d’amarrage, qui dépendent des communes. Actuellement, seuls 82 permis sur 92 ont été accordés. «Il y a parfois des problèmes d’opposition, à cause des odeurs et du bruit», confirme Frédéric Hofmann, chef de la section Chasse, pêche et surveillance du Département vaudois du territoire et de l’environnement.
De fait, les pêcheurs se sentent parfois de trop dans la société de loisirs. Claude-Yvon Chevalier, secrétaire du Syndicat intercantonal des pêcheurs professionnels du Léman: «On dérange dans un port où il y a des voiliers et des gens huppés. C’est dramatique.» Sa consœur Eva Landry dénonce la mort lente du métier. «Ce problème de territoire est tabou. Chacun se débrouille pour trouver une solution.»