Bernard Schopfer
Eclairage. Nouveau président, nouvelle dynamique et projets d’avenir: la compétition lémanique demeure fidèle à sa tradition tout en se projetant dans l’ère du multimédia.
Entre tradition et modernité, son cœur ne balance pas: le Bol d’Or Mirabaud, qui est la plus grande course d’Europe disputée sur un bassin fermé, se tourne vers l’avenir et se rêve connecté, interactif et ludique.
Rodolphe Gautier, le nouveau président du comité d’organisation, a des idées très précises à ce sujet: «Je suis rentré en fonction au début de cette année et dans un premier temps je souhaite consolider les acquis de mon prédécesseur Michel Glaus. Mais l’objectif est ensuite de créer le Bol d’Or 2.0.»
Concrètement, il s’agira de professionnaliser l’organisation et d’améliorer la communication de l’épreuve, de l’ouvrir enfin à l’ère du multimédia et de permettre au public de vivre la course de l’intérieur. «La contribution des concurrents et du public à la communication de l’événement est l’une des clés de son succès futur, argumente le jeune président.
L’époque où la communication venait d’en haut, exclusivement sous forme de communiqués de presse, est révolue. Aujourd’hui, tout le monde doit pouvoir s’impliquer sur des plateformes adéquates: les coureurs, le public, les organisateurs… Avec une meilleure visibilité, nous aurons plus de moyens à disposition, et donc encore plus de visibilité. Ceci entraîne cela.»
Un format à revoir
Au-delà de l’utilisation accrue des réseaux sociaux, les organisateurs rêvent de diffuser la course en live streaming, à l’image de ce qui se fait lors du départ et de l’arrivée des étapes de la course autour du monde Volvo.
Autres objectifs: améliorer l’accueil des participants étrangers, professionnaliser la structure organisationnelle et promouvoir l’internationalisation de la manifestation. Dans cet objectif, Rodolphe Gautier – qui sera lui-même l’un des favoris de la compétition (s’il y a du petit temps) à bord du catamaran M1 Safram – participera ensuite aux principales régates lacustres d’Europe afin de promouvoir le Bol d’Or: Blue Ribbon (Kékszalag) sur le lac Balaton (Hongrie), Trofeo Gorla et la mythique Centomiglia sur le lac de Garde (Italie).
Son objectif avoué est de contribuer – par l’exemple – à générer un «tourisme vélique» basé sur la participation aux grandes classiques européennes.
«Cette évolution est en ligne avec notre vision pour l’avenir du Bol d’Or Mirabaud, se réjouit Antonio Palma, le CEO de la banque éponyme. Nous devons fournir de la qualité aux concurrents et cela passe par une professionnalisation accrue des structures.
Il faut par ailleurs s’interroger sur le format de la course: avec 500 concurrents, le départ est un moment très fort pour tout le monde. A l’inverse, l’arrivée des premiers, qui devrait aussi être un moment de grande émotion, se déroule face à un public clairsemé puisque les autres concurrents sont encore à l’autre bout du lac.
Nous souhaitons qu’il y ait une grande fête conviviale à la Nautique; or, les disparités de vitesse entre les voiliers sont énormes et elles ne font que s’accroître au fil des ans. Il est légitime de s’interroger sur une formule qui regroupe les arrivées, par exemple en raccourcissant le parcours des voiliers les moins rapides.»