▼Les faits
Les analystes avaient parié que la Banque centrale européenne (BCE) ne bougerait pas. Surprise: elle a réduit son principal taux directeur de 0,5% à 0,25%.
▼Les commentaires
«En abaissant le taux directeur, Mario Draghi, président de la BCE, a moins tenté de relancer le crédit que d’envoyer un message aux marchés: oui, il est conscient de la gravité de la situation, oui sa politique sera accommodante longtemps encore. C’est une bonne chose. Mais pas une recette magique, Super Mario ne peut pas tout», note Le Monde. Même constat brossé par le Financial Times: «Finalement, politiciens et institutions de la zone euro ne peuvent s’attendre à ce que la BCE revitalise magiquement l’UE toute seule.» Il ne fait aucun doute, souligne le journal économique espagnol Expansión, que «cette décision historique dissimule un message moins reluisant: la reprise économique est moins solide qu’on ne le supposait». Dès lors, commente le journal économique belge De Tijd, «si l’inflation reste limitée et que la croissance ne décolle pas, la BCE devra tôt ou tard intervenir à nouveau. Il ne reste plus beaucoup de marge de manœuvre avant d’arriver à des taux nuls.» Enfin, déplore le Corriere del Ticino, «si la BCE est toujours là pour couver les pays endettés et faire marcher la planche à billets, ces derniers ne seront pas contraints à long terme de choisir un nouveau cap politique. Et l’assainissement nécessaire des budgets ne sera jamais effectué.»
▼A suivre
Maintenir les taux à court terme au niveau le plus bas possible afin de préserver l’attractivité des emprunts d’Etat des pays en crise auprès des investisseurs, c’est le principal souci de Mario Draghi, superpompier.