Balade. Déambulations indiscrètes dans l’arrière-pays genevois aux magnifiques domaines et édifices classés.
Flânerie hors du temps dans le vignoble du Mandement, dans cet arrière-pays genevois aux demeures aussi élégantes les unes que les autres.
La promenade débute à Bourdigny-Dessus où, dès les premiers pas, l’œil est attiré par une dépendance recouverte de vigne sauvage. A son extrémité, une maison au charme réel avec sa façade elle aussi tapissée de végétation. Un domaine viticole qui s’est façonné par étapes. «Mon arrière-arrière-grand-père a d’abord acheté au châtelain voisin le rural, qui doit dater probablement du XVIIIe siècle. La partie habitée a quant à elle été construite au XIXe, puis agrandie et améliorée au XXe», raconte Jean-Michel Gros, descendant d’une famille de politiciens, qui a lui- même siégé au Conseil national et au Grand Conseil.
Le cheminement repart en direction de Bourdigny-Dessous, tout en posant un regard sur l’immense château Barillet, protégé par un imposant portail gris. Parvenu dans le hameau, un toit se fait remarquer par sa forme pointue et arrondie. Il recouvre la tour d’un manoir dont les parties anciennes auraient été édifiées au XIVe siècle. De là, il faut remonter la route sur quelques centaines de mètres afin d’emprunter le tracé menant à Choully, d’apercevoir au passage le Mont-Blanc, le Salève, et surtout d’admirer un curieux édicule dans la vigne, le pavillon Barillet. Une capite? «Avec son étage supérieur, ses deux pièces, son balcon, je pense plutôt à un boudoir», fait remarquer André Pozzi, un habitant de Bourdigny féru d’histoire.
Très vite apparaissent ensuite les premières résidences de Choully. Sur la rue principale, à gauche, se détache le domaine du XVIIe siècle où œuvre aussi le chef Philippe Chevrier. Puis, un peu plus loin, toujours à gauche, s’élève le château érigé entre 1720 et 1725 par la famille Lullin. De l’extérieur de la propriété, qui reçut la visite de l’impératrice Joséphine en 1812, il est déjà possible d’en admirer la façade nord ainsi qu’une petite partie de son vaste jardin à la française. Toujours plus loin, encore à gauche, cette autre demeure cachée par un mur, qui serait à vendre d’après un voisin amusé par la question du prix.
L’itinéraire retrouve plus tard vignes et champs avant d’arriver à Peissy par la route de Crédery. En bas, à droite, une magnifique maison, datant du milieu du XVIIIe, mérite de s’y attarder, le temps de contempler sa façade qui a pour originalité ses deux types architecturaux, soulignés par des couleurs différentes. Après quelques déambulations «indiscrètes» par-ci, par-là, la balade part sur la gauche à la sortie du hameau, avec, au loin, la forêt abritant l’Allondon. Puis prendre à droite après le Domaine des Bossons, sur Russin, toujours à travers vignes et champs.
Le village atteint, les premières habitations dépassées, l’une retient l’attention, le Domaine Grand’Cour. Sa particularité: les deux tours qui, à l’époque, divisaient logements et dépendances. En face de cette route des Molards, le chemin de la Croix-de-Plomb et ses gracieuses maisons. Une ruelle connue pour l’un de ses résidents, lui aussi ancien conseiller national, Jean Ziegler.
Le parcours: Bourdigny-Dessus et Dessous - Choully - Peissy - Russin.
Durée: 2 h, ou environ 3 h en prenant le temps de se perdre dans les ruelles, de s’arrêter devant les nombreuses maisons vigneronnes et fontaines classées.
Autres itinéraires
Vallon d’Hermance
D’une rivière à une plage
Aux confins du canton, sur les rives du Léman, le village d’Hermance recèle de vrais trésors: une ravissante plage, une esplanade attirante, des restaurants aux terrasses ombragées, une architecture médiévale et un vallon engageant. Pour le rejoindre, il faut gagner les hauts de la commune en empruntant la rue du Bourg-Dessus jusqu’au bout. Parvenu dans la forêt, prendre le chemin à droite, avant le pont, pour longer ensuite le cours d’eau. Le sentier file alors le long de la frontière, dans une faune et une flore riches, entre prairies et larges clairières, tout en prenant parfois quelque distance avec la rivière. Et, l’air de rien, comme si le temps s’était arrêté, apparaît l’ancienne douane de Chevrens. D’ici, prendre à droite, puis un peu plus haut à gauche et de nouveau à droite pour longer le village. Et retrouver le panneau pédestre en direction d’Hermance, de sa plage, à travers champs et vignes.
Le parcours: Hermance - pont des Crovis - Chevrens - Hermance Durée: 2 h 15
Marais de Sionnet
Sur le chemin d’un biotope
Le marais de Sionnet, un lieu incontournable pour comprendre l’importance de ce genre de biotope pour maintes espèces d’oiseaux, que ce soit en périodes de nidification ou de migration. Sur le chemin, trois cours d’eau, dont la Seymaz, et le beau parc de l’Abbaye.
Le parcours: Presinge - Sionnet - Jussy - Lullier - Presinge Durée: 2 h 30
Parcs de Genève
Des cèdres, une histoire
Des cèdres pour raconter une histoire de la ville, celle du XVIIIe siècle, d’une époque où «d’illustres érudits comme les Bonnet, Boissier, de Saussure ont transmis aux Genevois leur passion pour la botanique». Une idée originale de promenade que Genève a aménagée à travers les parcs des Eaux-Vives et de La Grange ainsi que dans le quartier de Champel. La balade porte sur une cinquantaine de ces conifères majestueux, dont le premier a été planté par le baron de Sellon en 1736.
Le parcours: Genève-Plage - Bout-du-Monde (carte détaillée sur www.ville-geneve.ch/promenades) Durée: 3 h