Cartigny. Dans la réserve naturelle du Moulin-de-Vert, selon les saisons, le chanteur Polar a l’impression de voyager dans le monde.
Emilie Veillon
Enfant des immeubles en béton de la Cité Nouvelle de Thônex, j’ai été complètement subjugué par la réserve naturelle du Moulin-de-Vert lorsqu’un ami qui vivait à Cartigny m’y a emmené, à 15 ans. Depuis, je pénètre ce lieu méconnu, totalement protégé de tout, au moins une fois par année. A chaque saison son paysage où je me perds un peu parfois…
Entre ses étangs, ses hautes herbes sèches ou ses forêts denses, j’ai l’impression de traverser plusieurs paysages du monde, des plaines hivernales de l’Europe de l’Est à la jungle amazonienne, selon les saisons. Il y a une telle vie sauvage. Je veille à rester sur les sentiers, pour respecter la pureté de cette nature intacte et surtout ne pas y laisser de traces.
Ce lieu a aussi une forte symbolique, parce qu’il aurait été rasé pour créer un site industriel si les Genevois, portés par des associations, ne s’y étaient pas fermement opposés.
Je vais prochainement commencer à travailler sur un nouvel album. Dans cette phase de composition, je suis pleinement nourri par des lieux tels que la réserve, qui pousse à l’exploration intime de soi. Un jour, peut-être, je lui rendrai hommage en y posant pour une pochette d’album.
