Balade. Entre Leysin et Les Mosses, le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut montre un spectaculaire aperçu de paysages alpins.
Deux mondes séparent Leysin des Mosses. L’un minéral, l’autre végétal. Le premier se découvre pleinement dès la sortie de la télécabine à la Berneuse, déjà avec les parois de calcaire de la Tour-d’Aï, de la Tour-de-Mayen et du Plan de Mayen, puis avec les vastes éboulis qui s’étendent au pied de ces sommets. Le deuxième se déploie au-dessous du Mont-d’Or, où s’épanouissent d’amples pâturages et forêts. Entre l’un et l’autre, deux heures de marche.
Cette randonnée commence par une «plongée» dans la réserve naturelle des Tours-d’Aï et de Famelon. Un espace qui a la particularité de contenir un spectaculaire aperçu de différents milieux alpins, alors qu’il se situe dans les Préalpes, à des altitudes qui n’excèdent que de 200 ou 300 mètres la cote des 2000 mètres. A l’inventaire, notamment, une faune et une flore remarquables. Parmi cette dernière, la rare Petrocallis pyrenaica, qui forme des bouquets mauves dans les fractures rocheuses. Tout aussi précieuse, la blanche et jaune androsace helvétique qui, elle, préfère les arêtes. Ou encore ces inattendus pins de montagne qui se sentent bien à la Tour-de-Mayen.
A peine arrivé à la base de cette cime, à Mayen, le chemin remonte en direction de la Tour-de-Famelon. Un peu plus haut, un choix s’impose: prendre le sentier à gauche sur le lac Segray ou, à droite, sur Corbex. Le premier mène à Truex, à une autre curiosité géologique: un champ de lapiaz. Cette magnifique étendue de rainures rocheuses plus ou moins profondes a été creusée, façonnée, par le ruissellement des eaux de pluie. L’itinéraire se montre cependant plus technique, plus exigeant, plus long que celui partant sur Corbex, plus familial. En optant pour ce dernier, tout n’est pas pour autant perdu: le tracé traverse un «échantillon» de lapiaz, avant de continuer à grimper pour rejoindre la face est du Famelon. Et de jouer encore au yoyo, avec parfois des tronçons empierrés, jusqu’au plateau où viennent s’échouer les Rochers-de-la-Latte.
Là, le cheminement se dirige sur la Pierre du Moëllé. Un col emprunté autrefois par les Celtes. Cet axe se trouvait alors sur la route de l’étain, qui allait de la Grande-Bretagne au bassin méditerranéen, en traversant les Alpes du Nord, comme le raconte Jean-Adrien Lavanchy dans son livre Les symboles de l’Occident.
De ce passage, qui marque aussi la frontière entre l’univers minéral et le végétal, le parcours contourne le Mont-d’Or par le sud, en suivant d’abord la route sur quelques centaines mètres avant de bifurquer à gauche, dans les bois, sur un large chemin, à plat, avec quelques percées sur le massif des Diablerets. Un calme de courte durée. La sente s’élève alors subitement pour gagner la forêt du Larzey. Un cirque aussi sauvage que splendide, où l’on saisit immédiatement son passé glaciaire. Le site protégé, qui domine Les Mosses, se distingue aussi par la qualité de sa flore de montagne comme certaines espèces de fougères et d’orchidées.
Le parcours: Berneuse – Mayen – Corbex – Pierre du Moëllé – Le Larzey – Les Mosses. Durée: 4 h 15.
Pour se restaurer sur le chemin: le restaurant tournant panoramique Le Kuklos (www.tele-leysin-lesmosses.ch), le Refuge de Mayen (024 494 15 06), le Restaurant de la Pierre du Moëllé (024 491 17 55).
Pour s’informer sur le Parc naturel régional Gruyère Pays-d’Enhaut: www.gruyerepaysdenhaut.ch
L’horaire des bus: www.carpostal.ch
AUTRES ITINÉRAIRES
Jaman – Sonloup
Sur les cols préalpins
De surprenantes percées sur la Riviera, les Alpes ou encore le Jura, d’engageants paysages préalpins: cette balade sur les hauts de Montreux a pour point de départ Le Paccot. De la halte du train à crémaillère des Rochers-de-Naye, il faut partir en direction du col de Jaman, de la ferme d’alpage qui domine le parking. A droite de la ferme se trouve le sentier qui mène au col de Pierra Perchia. Là, après une montée sur le flanc de la Cape-au-Moine, qui nécessite de l’attention sur les dernières centaines de mètres, s’ouvre un superbe panorama sur la vallée fribourgeoise de l’Intyamon, les Vanils, les Alpes bernoises. Puis revenir sur ses pas pour ensuite continuer à descendre sur le col de Soladier, avec ici une magnifique vue sur le Léman et, plus loin, sur le lac de Neuchâtel. Parvenu à Soladier, d’où l’on aperçoit la Dent-de-Lys ou encore le Moléson, le chemin se dirige vers la Goille-aux-Cerfs, le long d’une crête. Et de plonger à travers la forêt pour rejoindre la Cergniaule puis le funiculaire à Sonloup. Sur le parcours, deux haltes renommées: le restaurant Le Manoïre à Jaman et l’Auberge de la Cergniaulaz.
Le parcours: Le Paccot – col de Jaman – col de Pierra Perchia – col de Soladier – Goille-aux-Cerfs – Cergniaule – Sonloup.
Durée: 3 h 30.
Le Sentier – Le Pont
Sur les bords du lac de Joux
Marcher du Sentier au Pont, entre rives lacustres, forêts et pâturages, se révèle des plus agréables, surtout en fin de journée, quand la lumière donne plus de contraste aux paysages, aux montagnes environnantes, quand les petites plages sont libérées.
Le parcours: La Golisse (Le Sentier) – Le Pont. Durée: 2 heures.
Le Chasseron
Sur les hauts de Sainte-Croix
Très belle promenade au Chasseron. Déjà pour l’impressionnant panorama portant sur les Alpes ainsi que sur la chaîne du Jura. Ensuite pour la marche le long des crêtes en direction du chalet des Roches éboulées. Pour le chemin qui traverse le vallon préservé de la Dénériaz, où il a été observé une colonie de marmottes. Et enfin pour la qualité des deux buvettes sur le tracé, à La Casba et au Sollier.
Le parcours: col des Etroits – Les Praises – La Casba – Le Chasseron – chalet des Roches éboulées – La Merlaz – Le Sollier – La Casba – col des Etroits. Durée: 4 heures.
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