La démographie, solide, soutient le marché dans les principales villes du centre du canton. En revanche, l’immobilier touristique souffre des incertitudes de la Lex Weber.
Patricia Meunier
Le Vieux Pays reste une terre de contraste. «Dans la plaine, le marché du logement résidentiel est soutenu par la demande et des prix abordables. En montagne, les choses se passent moins bien», explique Olivier Raemy, président de l’USPI (Union suisse des professionnels de l’immobilier) Valais.
Dans les principales villes, «on ne peut pas parler de suroffre, même si certains types d’appartements sont trop représentés. C’est le cas notamment des 4,5 et 5,5 pièces qui sont moins demandés par les clients. En revanche, les 2,5 et 3,5 pièces se vendent très bien», précise encore Olivier Raemy.
Martigny s’agrandit de plus en plus en dehors de son centre, notamment en direction de la gouille du Rosel. Sion sera transformé par de nombreuses réalisations, notamment Cour de gare qui prévoit quelque 250 logements, 18 000 m2 de surface commerciale et 12 000 m2 de bureau. «Le prix du mètre carré devrait y avoisiner les 5000 francs», explique Philippe Moeschinger, directeur général du Comptoir Immobilier, qui pilote le projet.
Baisse minime
La ville de Sierre reste en peu en retrait, tout comme le Haut-Valais. Quant au Chablais, on y observe une certaine suroffre. Dans la région de Monthey, les prix sont sous pression avec une offre sur le point de dépasser la demande. Le Bas-Valais attire toujours les acheteurs qui travaillent sur l’arc lémanique, mais dans une moindre mesure qu’auparavant.
De son côté, le marché alpin a subi un gros frein. «La demande est en net recul concernant les biens de montagne», confirme le promoteur martignerain Grégoire Schmidt. Les principales stations comme Verbier, Zermatt, Crans-Montana et Saas-Fee sont touchées. L’initiative Weber sur la limitation des résidences secondaires, ajoutée à la vigueur du franc, contribue à ce climat morose. Une petite embellie se dessine pour janvier prochain: l’entrée en vigueur de la loi d’application de la Lex Weber devrait diminuer les incertitudes et relancer les transactions.
La baisse des prix cette année est toutefois minime. «Les PPE restent stables. Le changement provient du fait que l’on met plus de temps pour vendre ou louer un bien, confie Olivier Raemy. Auparavant, une promotion était déjà entièrement vendue sur plan. A présent, une fois le chantier terminé, il faut compter encore quelques mois pour que tout soit acheté.» On observe toujours une grande disparité selon les régions, voire au sein de la même ville. Par exemple, la capitale affiche des prix un peu plus élevés que les autres cités. Au sud de la ville de Sion, le mètre carré habitable oscille entre 4500 et 5500 francs. Au nord, entre 6000 et 6500 francs. A Martigny, les prix se maintiennent. «Un appartement neuf standard de 4,5 pièces, bénéficiant d’une bonne situation au centre-ville, coûte actuellement entre 4800 et 5200 francs le mètre carré», relève encore Grégoire Schmidt.
Le marché sera tiraillé ces prochaines années entre deux tendances contradictoires. D’une part, la mise en œuvre de l’initiative Weber et l’application cantonale de la LAT exerceront une influence à la baisse sur les prix. D’autre part, la perspective de la 3e correction du Rhône devrait rendre constructibles des terres situées en zone de danger. Le Valais n’est pas un long fleuve tranquille.
Sommaire:
Vaud: les années de croissance soutenue des prix sont terminées
Genève: le marché atterrit en douceur, mais il reste cher et compliqué
Fribourg: la détente du marché vaudois menace les promoteurs fribourgeois
Valais: en plaine, les prix progressent. En montagne, ils sont sous pression
Neuchâtel: le haut du canton retrouve son rythme de croisière
Jura & Berne: un marché stable et empli de quiétude