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Un quart des suisses croient en la réincarnation: témoignages

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Jeudi, 24 Mars, 2016 - 05:58

Immortels dans le silence
Pascal Auberson, musicien

«L’homme, cette espèce fabulatrice, comme disait Nancy Huston, vit d’histoires qu’il se raconte pour ne pas avoir trop froid. L’idée de disparaître est insupportable à mon ego. Il n’empêche qu’en étant passé tout près de la mort dans la salle commune d’un hôpital j’ai ressenti qu’un lâcher-prise était finalement une petite affaire essentielle de rien du tout. Et récemment, dans la forêt en compagnie de mon petit-fils qui ne parle pas encore, j’ai saisi dans le silence de son regard que nous étions immortels.»

La mort n’est pas une fin
Dominique Bourg, professeur à la Faculté des géosciences et de l’environnement de l’UNIL

«Allons-nous tous nous réincarner ou ressusciter d’entre les morts? Non seulement je n’en sais rien, mais cela ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse, en revanche, c’est de savoir qu’aujourd’hui il n’est plus du tout absurde d’imaginer que la mort n’est pas une fin ultime. Certaines expériences vécues notamment au seuil de la mort (near death experiences) désormais très étudiées, d’autres expériences, spirituelles et communes à tous les hommes, tendent à suggérer que l’esprit ne se réduit pas simplement à sa base physique, que le cerveau est une sorte de capteur de pensée. Par ailleurs, le fait même d’entamer une démarche spirituelle, de s’interroger sur ces questions permet de relativiser certains conflits humains; lesquels, hélas, ont tendance à se perpétuer en conflits interreligieux, comme nous pouvons le déplorer avec la résurgence des fondamentalismes.»

Une communion spirituelle
François Thiébaud, président de Tissot

«Personne n’est revenu sur Terre pour nous décrire l’au-delà. Mais nous avons les témoignages de personnes qui ont vécu une expérience proche de la mort et qui décrivent un monde lumineux dans lequel elles auraient souhaité rester. C’est un signe! La réincarnation de mon âme dans un autre corps, pourquoi pas? Au vrai, ce qui m’interpelle, c’est de croire que les disparus sont toujours à mes côtés et me donnent une force de vie. Je me demande si, une fois à mon tour passé de l’autre côté, je pourrai encore partager avec eux une communion spirituelle.»

Une mémoire intuitive
Isabelle Chevalley, conseillère nationale, Vert’libéraux (VD)

«Plus j’avance dans la vie, plus je suis convaincue d’avoir vécu certains événements. Je me rends souvent en Afrique, un continent que j’adore. Quand je vais au Burkina Faso, j’ai l’impression d’être chez moi. C’est un sentiment très fort auquel la science ne peut pas répondre. D’une vie à l’autre, nous gardons nos expériences vécues dans une mémoire intuitive. Lors de nos réincarnations successives, nous bénéficions de cet acquis et nous pouvons dès lors nous ouvrir à d’autres champs de conscience. Par ailleurs, je pense que nous revenons aussi sur Terre pour réparer des erreurs accumulées dans le passé. Dans cette vie, je suis par exemple très engagée dans la protection des animaux. C’est à se demander si dans une précédente incarnation je n’ai pas été braconnier!» 

L’éternel retour
Dominique de Rivaz, scénariste, cinéaste et écrivaine

«Je ne crois ni à la résurrection des corps ni à la réincarnation. Mais j’aime l’idée d’une création-chaos-création, d’un éternel retour dans une énergie cosmique au sein de laquelle notre énergie viendrait se fondre. De confession orthodoxe, observant l’icône de la Résurrection, je vois le mystère du Christ descendu aux enfers pour y chercher l’humanité avant de ressusciter et de monter au Ciel «pour tout remplir», comme le soulignait le jésuite Pierre Teilhard de Chardin.»

L’unicité de la vie
Oskar Freysinger, conseiller d’Etat, UDC (VS)

«Nous avons en nous tous une parcelle d’éternité tissée d’amour, qui est plus fort que la mort. Si notre enveloppe charnelle redevient poussière et suit le cycle de la matière, notre âme continue à vivre. Quant à savoir sous quelle forme, cela demeure un grand mystère. Je crois que ce qui donne de la valeur à notre vie, c’est son unicité. Nos actes sont uniques, comme notre existence et notre destin sur cette Terre. Il n’y a pas d’éléments répétitifs. Chaque configuration d’atomes, de molécules ou de cellules est unique. Qui plus est, la notion de pardon que nous offre la religion chrétienne change tout. Nous ne sommes pas condamnés pour l’éternité parce que nous avons fait une erreur. Cette idée de rédemption est source d’espérance.» 

Une intime conviction
Raphaël Domjan, écoexplorateur

«Je crois à la réincarnation sans que cela ébranle ma foi chrétienne. C’est une intime conviction. Dès l’âge de 20 ans, j’ai eu l’impression d’avoir vécu des moments de vie antérieure. Plus tard, mes voyages en Amérique du Sud m’ont conforté dans cette intuition. Les us et les coutumes de ce continent m’ont toujours été très familiers, comme si je les avais expérimentés avant ma naissance. Par ailleurs, j’ai perdu beaucoup d’amis dans mes activités d’explorateur, notamment en montagne. Bien souvent, j’ai éprouvé l’étrange sentiment que ces derniers avaient déjà accompli une vie très riche et qu’ils devaient passer à une étape suivante dans leur évolution. Enfin, et c’est sans doute l’essentiel, croire que la vie ne s’éteint pas après la mort me rend résolument optimiste.»

Une éthique de l’immanence
Adèle Thorens Goumaz, conseillère nationale, Les Verts (VD)

«Très imprégnée par mon éducation protestante, je me définirais pourtant comme agnostique. Même si j’adhère pleinement au message du Christ, je ne crois pas que nous puissions accéder à une vérité sur Dieu, ni sur une vie (ou réincarnation) après la mort. Plutôt que de me perdre dans la recherche d’un hypothétique salut transcendant, je préfère m’engager dans une éthique de l’immanence. Chaque geste positif envers autrui ou la création promeut des bribes de paradis sur terre et fait reculer l’enfer, ici et maintenant. Je trouve en outre une consolation face à la mort dans la natalité, la face lumineuse de notre disparition. Quand on regarde son enfant, on sait pourquoi on doit vivre, mais aussi pourquoi on doit finalement mourir.»

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