▼Les faits
Après deux années passées derrière les barreaux pour avoir défié le pouvoir russe, les deux dernières Pussy Riot détenues, Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova, ont été graciées par le Kremlin à la fin de décembre. Leur amnistie suit de près celle de Mikhaïl Khodorkovski, l’ex-magnat du pétrole en prison depuis dix ans. Condamné pour avoir affiché son indépendance et ses ambitions politiques, Khodorkovski était devenu le symbole de la dérive autoritaire du pays.
▼Les commentaires
«Grâce présidentielle par nécessité», titre la Süddeutsche Zeitung, pour qui «la Russie veut montrer le bon côté de la médaille avant les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi». Selon The New York Times, «les Pussy Riot, de même que Khodorkovski, sont devenus des symboles internationaux de la critique de la Russie et auraient pu provoquer, à ce titre, des manifestations de violence à Sotchi. (…) On n’est pourtant pas certain que Poutine ait agi uniquement en vue des Jeux. L’homme, qui entame sa quinzième année en tant que leader politique, semble de plus en plus confiant en lui-même, bien qu’il s’attende à affronter de sérieux défis économiques.» La Frankfurter Allgemeine Zeitung ironise d’ailleurs sur cette nouvelle confiance en soi. «Les amnisties du père Poutine sont-elles un conte de Noël ou la démonstration d’un pouvoir absolu? (…) Il ne faut pas y voir une victoire de la justice, mais plutôt la démonstration des rapports arbitraires du président russe avec celle-ci.»
▼A suivre
Mikhaïl Khodorkovski a déposé une demande de visa Schengen pour la Suisse, où ses trois fils sont scolarisés. Quant à elles, les deux activistes des Pussy Riot comptent désormais s’investir dans la dénonciation du système carcéral russe.