Quantcast
Channel: L'Hebdo - Cadrages
Viewing all articles
Browse latest Browse all 2205

Familles, voici vos avocats spécialisés

$
0
0
Vendredi, 3 Janvier, 2014 - 05:58

Perfectionnement.Une nouvelle formation permet aux avocats de se spécialiser dans le droit de la famille, des compétences qui sont de plus en plus demandées. Diane Broto vient d’obtenir ce titre.

«Pourquoi vas-tu te mettre en danger?» Voilà la question que des amis confrères ont posée à Diane Broto, avocate genevoise, le jour où elle leur a parlé de son projet. Avait-elle l’intention de gravir le Cervin? De descendre le fleuve Amazone, seule, sur une pirogue? Pas vraiment. Son objectif était plus raisonnable: obtenir le titre d’avocat spécialiste FSA en droit de la famille.

Cette formation est mise sur pied par la FSA (Fédération suisse des avocats) en partenariat avec les universités suisses; elle est sanctionnée par deux examens.

Le droit de la famille concerne beaucoup de situations de la vie: séparations, divorces, problèmes relatifs aux enfants (adoption, regroupement familial), mais aussi toutes les questions touchant à la fiscalité du couple, aux assurances sociales, à la prévoyance professionnelle, à la planification patrimoniale, aux cas compliqués de validité de mariage.

Riche parcours.«Lorsque je me suis engagée dans cette formation, je n’avais pas conscience de tout le travail que cela représentait, confie Diane Broto. J’ai mon étude, je suis juge assesseur à la Chambre des assurances sociales de la Cour de justice à Genève et mère de deux enfants.»

Née au Liban, d’une mère suisse et d’un père gréco-libanais, elle a déménagé en Suisse à l’âge de 4 ans, guerre oblige. Par la suite, elle fait son stage d’avocate à l’étude Pestalozzi, Gmuer & Patry où elle s’occupe surtout de droit commercial. «C’était intéressant, mais il me manquait le côté humain.» Son stage achevé, elle se met à son compte.

Si elle traite de nombreux dossiers d’accidentés de la route – elle devient vice-présidente d’Adara, association de défense des accidentés de la route –, petit à petit, elle s’occupe de séparations et de divorces. «J’ai un bon feeling avec les gens. Lorsque l’on traverse des épreuves dans la vie, cela aide à comprendre ceux qui ont des difficultés.» Le bouche à oreille fait le reste. Aujourd’hui, le droit de la famille représente 60 à 70% de son activité. Normal que la Genevoise ait voulu se perfectionner.

Conseils de qualité. Mais avant d’entamer une telle formation, elle a dû montrer patte blanche: avoir une expérience pratique d’au moins cinq ans en tant qu’avocate, et disposer de connaissances particulièrement développées dans cette spécialisation. «J’ai dû présenter un solide dossier avec des cas “anonymisés”, comprenant les faits, le droit, les parties et les aspects juridiques complexes examinés, pour poser ma candidature.» Ne restait alors plus qu’à verser 15 000 francs – sans compter le manque à gagner induit par les absences – et suivre les 120 heures de cours, réparties sur neuf mois. «Désormais, les clients romands ont une certaine garantie d’obtenir des conseils juridiques qui tiennent la route, car le but de la FSA est d’assurer une vraie qualité de la formation», précise encore l’avocate genevoise, qui désormais communique avec ses «camarades» de certificat. «Lorsque nous avons une question épineuse ou une hésitation sur un point précis de droit, nous envoyons un e-mail aux autres. Le premier qui sait répond.»


Nouveauté
Formation en droit de la famille

Mise sur pied par la FSA (Fédération suisse des avocats), en partenariat avec les universités suisses, cette formation est sanctionnée par deux examens. D’autres spécialisations existent déjà: dans le droit du travail, des successions, des assurances et de l’immobilier. Professeur à l’Université de Neuchâtel et impliqué dans cette nouvelle formation, Olivier Guillod explique: «Il y a cinq ans, nous n’avons pas trouvé assez d’avocats intéressés. Le droit de la famille n’est pas très attractif car moins rémunérateur, au contraire du droit commercial, fiscal et immobilier. Et les avocats pensent à tort que c’est un domaine facile. Mais s’il est moins technique, il n’est pas plus simple pour autant, car il demande des compétences autres que juridiques, notamment en psychologie.» Cette spécialisation existe déjà en Suisse alémanique depuis cinq ans, car les professionnels du barreau y sont plus nombreux. Au total, 24 avocats romands ont fait partie de la première volée. La prochaine formation commencera en 2015.

Edition: 
Rubrique Print: 
Image: 
Eddy Mottaz
Rubrique Une: 
Auteur: 
Pagination: 
Pagination visible
Gratuit: 

Viewing all articles
Browse latest Browse all 2205

Trending Articles