▼Les faits
Le ministre de l’Economie Johann Schneider-Ammann est rattrapé par le passé de son ancienne entreprise. L’émission de la TV alémanique Rundschau révèle que le groupe Ammann qu’il dirigeait s’est adonné à de l’optimisation fiscale en créant une société boîte aux lettres sur l’île anglo-normande de Jersey, cela de 1996 à 2009.
▼Les commentaires
Certes, ce n’est pas cette affaire qui devrait coûter son poste au conseiller fédéral PLR, même si les jeunes socialistes réclament déjà sa démission. La Basler Zeitung le défend et rappelle qu’un chef d’entreprise doit «maintenir les coûts aussi bas que possible pour garantir les investissements». De son côté, la Schweiz am Sonntag note: «Il serait étonnant que les autorités fiscales bernoises, qui ont accordé de nouveaux privilèges au groupe Ammann en lui permettant de créer une société de domicile lorsqu’il a rapatrié son argent en Suisse en 2009, condamnent aujourd’hui les pratiques de cette entreprise.» Il n’empêche que cette affaire laissera des traces. «Ce qui est légal n’est pas forcément légitime, surtout pour un politicien», rappelle le professeur d’éthique de l’Université de Saint-Gall Florian Wettstein dans la Zentralschweiz am Sonntag.
▼À suivre
Déjà affaibli par l’affaire de corruption qui frappe son département, Johann Schneider-Ammann, cet ancien entrepreneur «responsable» ayant toujours critiqué ses pairs lorsqu’ils touchaient des salaires exorbitants, a désormais perdu sa crédibilité. C’est de mauvais augure pour sa réélection en décembre 2015, date à laquelle il devra résister à l’assaut de l’UDC qui voudra à tout prix récupérer son deuxième siège au gouvernement.