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Hebdo.ch » revue de blogs de la semaine

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Jeudi, 6 Mars, 2014 - 05:46

Blogs» Politique»
Matières premières

Vers une politique des matières premières

En Suisse, la prise de conscience des enjeux entourant le courtage des matières premières n’en est qu’à ses premiers frémissements.
Jean Tschopp

A la faveur d’accords d’exonérations et d’optimisations fiscales, la Suisse a attiré sur son sol une concentration record de sociétés leaders dans l’extraction ou le négoce du pétrole, du zinc, du cuivre ou de l’aluminium: Mercuria, Trafigura, Vale, Vitol ou encore Glencore Xstrata, premier négociant mondial de matières premières. En 2013, ce dernier réalisait un chiffre d’affaires estimé à 217 milliards de dollars, plus du double de celui de Nestlé ou encore le triple des dépenses annuelles de la Confédération. Or, la responsabilité de Glencore Xstrata est en cause dans plusieurs scandales associant des dommages irréversibles pour l’environnement et exploitation humaine à grande échelle. (…) Les enjeux entourant le négoce des matières premières réunissent l’essentiel des missions constitutionnelles de la Confédération en matière de politique étrangère: préservation des ressources naturelles, lutte contre la pauvreté, promotion des droits humains et de la démocratie. Pourtant, le rapport de 2013 du Conseil fédéral sur les matières premières passait ses obligations sous silence. (…) Alors que nos conseillers fédéraux se bousculent pour participer au Forum de Davos, aucun d’entre eux, du propre désaveu des participants, n’intervenait au premier sommet mondial des multinationales des matières premières, tenu à Lausanne en avril 2013. Nos ministres ne pourront pas éternellement différer le moment attendu pour mettre ces multinationales (…) face à leurs responsabilités.


Blogs» Politique»
L’engagement social

Organisations hospitalières, construire ou détruire

Comme bien d’autres cantons, dans le domaine de la santé, le Valais est embourbé dans une polémique hospitalière sans fin.
Stéphane Rossini

Depuis plusieurs années, les dysfonctionnements, malheureux et critiquables mais inévitables, sont systématiquement montés en épingle. Après avoir permis de combattre devant le peuple, avec succès, la loi cantonale sur les institutions sanitaires, ceux-ci sont désormais les instruments d’un lynchage rigoureusement organisé. (…) Des têtes tombent, d’autres tomberont peut-être. Certains jetteront l’éponge. Le personnel médical est discrédité. Un climat délétère prévaut. Cette atmosphère nuit au bon fonctionnement de l’hôpital et à l’intelligente construction d’une politique hospitalière moderne, de haut niveau, appréhendée dans l’esprit du service public, seul salut dans un canton non universitaire et périphérique. (…) Certes, la politique de santé n’est pas aisée. (…) Ainsi, nombre de réformes ont été interrompues, aménagées ou refusées à la suite de scrutins populaires, de pétitions, initiatives ou référendums. (…) Régionalismes et intérêts particuliers s’opposent ou, pour le moins, mettent à mal les critères médicaux (masse critique, qualité) et/ou économiques (allocation optimale des ressources, maîtrise des coûts). (…) Lorsque les «contingences régionales» confinent à la destruction, par discrédit et acharnement systématiques, comme c’est actuellement le cas en Valais, il importe d’en sortir, et vite.


Blogs» Culture»
HEAD Genève

Quand dire OUI veut dire NON

La Commission européenne a officiellement confirmé que la Suisse ne participerait plus aux programmes Horizon 2020 et Erasmus+.
Jean-Pierre Greff

Il faut en cette matière être d’une honnêteté scrupuleuse. Et, plutôt que s’en tenir au mot «exclusion», préciser que la Suisse sera dès lors traitée non plus en tant que pays associé, mais en tant que pays tiers. C’est-à-dire en réduisant drastiquement ses possibilités de participation, au prix de conditions financières défavorables et nous privant de toute capacité d’initiative pour les échanges académiques, le dépôt et la conduite de projets de recherche européens. (…) Le Conseil fédéral «travaille à la recherche de solutions», les cantons se mobilisent, les hautes écoles sauront faire preuve de créativité… Le pragmatisme suisse l’emportera et je ne doute pas que l’essentiel sera sauvé. (…) Il n’est cependant pas illégitime de se demander comment on a pu en arriver à un choix aussi stupéfiant face aux intérêts objectifs du pays. (…) Dans un post récent intitulé «Triomphe de l’embuscade», Stéphane Benoit-Godet avance pertinemment l’excès d’usage de la démocratie directe à travers ces votations: «(…) nous sommes sollicités beaucoup trop souvent pour avoir quelque chose d’intelligent à exprimer à chaque fois.» (…) Il faut à cet endroit relever une manipulation, aussi simple que retorse, assurément efficace, dont usent communément ces initiatives récentes: appelant à s’opposer contre, à dire non par conséquent, elles sont pourtant formulées positivement. Dans ce schéma binaire, pour/contre, OUI/NON sur lequel se fonde chaque votation, le peuple est ainsi appelé, pour s’opposer à tel projet ou telle réalité, à voter OUI. Paradoxe assez raffiné, sinon pervers, que de s’opposer ou de refuser tout en paraissant produire un geste positif. A la suite de cette désastreuse votation du 9 février 2014, il y a de toute évidence une réflexion à mener sur les mécanismes mêmes, non seulement politiques, mais encore psychologiques et rhétoriques de cette dangereuse captation de la démocratie directe.


Blogs» Economie»
Post-scriptum

Oscars et alzheimer

Dans le genre «comique troupier», Brady Dougan, le patron de Credit Suisse, a fait fort la semaine dernière et les gazettes de notre pays ne se sont pas privées d’en faire état.
Michael Wyler

Les médias chinois n’ont hélas pas les mêmes possibilités (malgré une «liberté de la presse» garantie par la Constitution). (…) Or, il y a quelques semaines, on apprenait par le New York Times que l’ancien premier ministre Wen Jiabao et sa famille avaient accumulé une fortune de plus de 2 milliards de francs. (…) Conséquence: une censure renforcée (…), une armée qui roule les mécaniques et une répression de plus en plus marquée. (…) Après l’attentat attribué aux séparatistes ouïgours du Xinjiang l’automne dernier sur la place Tian’anmen, on n’approche de la Cité interdite qu’en montrant patte blanche et en passant par un détecteur de métaux et, s’il y a bien quelques touristes, le nombre de soldats, policiers en uniforme et en civil est impressionnant. (…) Mais que les visiteurs se rassurent: ces prochains jours, tout sera propre-en-ordre à Beijing. (…) C’est que le 5 mars s’ouvrira dans la capitale la 2e session de l’Assemblée populaire nationale (le Parlement chinois). Une fois la réunion terminée, les affaires reprendront. Pour la plus grande joie des triades (mafias) chinoises (…). Les triades? Elles contrôlent l’industrie des «faux» (…), les filières de travailleurs clandestins, la drogue, la prostitution, etc. et réalisent un chiffre d’affaires annuel estimé à plus de 200 milliards de francs. Et comme une grande partie de leurs bénéfices est réinvestie dans l’économie légale (et sert peut-être à contribuer au bien-être de quelques princes du régime…), on laisse faire. En somme, UBS, Credit Suisse, HSBC et autre Goldman Sachs ont pas mal de choses en commun avec la Chine!


Blogs» Politique»
La Suisse à 10 millions d’habitants

2014: un dangereux arrière-goût de 1992

Les dix premières semaines de 2014 mettent la Suisse et l’Europe sens dessus dessous.
PIerre Dessemontet

Souvent, l’histoire est un long fleuve tranquille, où les évolutions se marquent de manière imperceptible de prime abord, et dont les effets ne se révèlent qu’après coup, sur le long terme. Ainsi en allait-il de notre vie ces dernières années, marquées, en Suisse, par une intégration toujours plus forte et plus réussie à l’économie-monde et à l’économie-Europe, en même temps que le pays se détournait de manière de plus en plus assumée de l’UE. Ainsi en allait-il aussi en Europe, où un mouvement de rejet à l’interne se couplait avec un pouvoir d’attraction toujours aussi fort à l’externe, et à l’Est une puissance en progressive renaissance et affirmation d’elle-même. (…) Et puis, en quelques semaines, ce monde né aux portes du millénaire semble avoir subitement basculé. (…) Rien ne sera plus comme avant. Les jeunes manifestent sur la place Fédérale. Comme en 1992. A l’extérieur, en quelques semaines, c’est le grand et dangereux retour de la géopolitique en Europe. (…) Voilà que le plus grand pays d’Europe se donne désormais le droit d’envahir qui bon lui semble (…). On se replonge soudain dans des problématiques qu’on avait un peu laissées de côté: isolement européen et incompréhension entre les communautés linguistiques du pays à l’interne, géopolitique guerrière, bruits de bottes et mouvements de chars sur le continent. On se retrouve pile en 1992. Pour quelqu’un qui avait été un des fers de lance des manifestations étudiantes de l’époque, de voir la génération suivante emprunter le même chemin, exactement le même chemin, a quelque chose de profondément déprimant. Et pour qui a vécu la libération d’une moitié de l’Europe du joug soviétique comme l’événement le plus extraordinaire qu’il ait pu vivre – ah! avoir 20 ans en 1989… –, les événements d’Ukraine et de Crimée sont d’abord, avant tout, surtout, immensément tristes. Avant même d’être terriblement inquiétants.

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