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Hebdo.ch » revue de blogs de la semaine

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Jeudi, 24 Avril, 2014 - 05:53

Blogs» Politique»
Une Suisse en mouvement

Le 9 février, une fenêtre d’opportunités pour l’Europe?

L’Union européenne pourrait tester un nouveau modèle d’intégration avec la Suisse, bien que celle-ci ait porté un coup à la libre circulation.
Johan Rochel

Alors que la Suisse bricole à plein régime des solutions aux défis posés par l’après 9 février, les Européens se préparent à aller aux urnes pour renouveler leur Parlement. Peu d’électeurs auront une pensée pour la petite Suisse, alors que leur choix sera décisif pour l’avenir des relations bilatérales, notamment sous l’angle de la composition de la nouvelle Commission européenne. Pour les nouvelles autorités, le vote suisse pourrait représenter une chance sur le plan institutionnel. En raison de son timing particulier, les défis soulevés ne sont pas sans évoquer les questions que posent à l’UE des pays comme la Turquie, l’Ukraine ou même le Royaume-Uni. Sur le plan institutionnel, la votation sur le retour des contingents tombe à un moment crucial pour l’avenir des relations bilatérales. En effet, depuis près de deux ans, des pourparlers préparatoires ont lieu sur l’opportunité et la forme d’un accord institutionnel cadre entre la Suisse et l’UE. Le but de cet accord serait d’offrir un cadre général au réseau très dense d’accords tissés entre les deux partenaires. Dans ce cadre, la constellation qui résulte du vote suisse est explosive à plus d’un titre. L’un des Etats tiers les plus intégrés institutionnellement à l’UE décide en votation populaire de porter un coup à l’une des valeurs cardinales de l’Union et, par là même, de remettre en question l’un des accords clefs de la relation bilatérale. Vue sous cet angle, la question de la poursuite des relations bilatérales entre l’UE et la Suisse est indissociable de la question des différents cercles – ou «vitesses» – d’intégration qui pourraient caractériser l’UE de demain. (…) Pour les autorités de l’UE, le timing croisé entre le vote du 9 février et les négociations sur un accord institutionnel pourrait offrir une fenêtre d’opportunités pour tenter une expérience grandeur nature sur les différents cercles institutionnels d’intégration. Sans prendre de risques politiques majeurs, l’UE pourrait tester un nouveau modèle d’intégration, explicitant comment elle voit le lien entre l’Union économique et l’Union politique pour un Etat tiers comme la Suisse. Sans exagérer la formule, on peut affirmer que la Suisse du 9 février remet en cause le cœur de l’Union politique, tout en souhaitant négocier un accès privilégié à l’Union économique. Ne manque que la laitière persiflent les mauvaises langues. (…) La Suisse peut-elle proactivement tirer parti de cette fenêtre d’opportunités? Une telle stratégie reposerait sur deux étapes. La première concerne tout d’abord nos diplomates et leur capacité à tirer le meilleur de la négociation avec l’UE. La seconde, bien plus imprévisible, touche au débat de politique intérieure. Les citoyens sont invités à dire quel prix ils sont prêts à payer pour continuer à s’assurer un accès privilégié auprès de leur grand voisin, partenaire et parfois ami.


Blogs» Politique»
Matières premières

Les impératifs catégoriques de la Jeunesse socialiste

Après la campagne 1:12, les jeunes du PS viennent de déposer 117 000 signatures pour leur initiative contre la spéculation sur les biens alimentaires.
Jean Tschopp

A l’heure où l’abstention massive des moins de 30 ans apparaît comme l’une des causes de la défaite du scrutin du 9 février (lire L’Hebdo du 10 avril), une jeunesse de parti apparaît de plus en plus comme une force de proposition incontournable dans le paysage politique suisse. Tout juste sortie de la campagne 1:12, la Jeunesse socialiste suisse vient de déposer 117 000 signatures pour son initiative contre la spéculation sur les biens alimentaires. En près de 170 ans de fédéralisme, aucune Jeunesse de parti n’était parvenue à faire aboutir une initiative populaire fédérale. (…) En 2016, nous voterons sur l’initiative contre la spéculation alimentaire. Au cœur de l’initiative, l’interdiction de la spéculation sur les matières agricoles et les denrées alimentaires. Négociants, banques, assureurs, fonds de placement et gestionnaires de fortune auraient l’interdiction d’investir pour eux-mêmes ou leur clientèle dans des instruments financiers se rapportant à des matières premières agricoles et à des denrées alimentaires. Ceux qui passeraient outre à cette interdiction s’exposeraient à des poursuites pénales. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), depuis 2005 les indices des prix sur les matières premières fluctuent deux fois plus qu’entre 1995 et 2005. En 2008, cette fluctuation a été l’une des causes majeures d’une crise alimentaire sans précédent. A tel point qu’Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, a fait de la régulation des marchés agricoles la première de ses priorités pour assurer la sécurité alimentaire. «Agis seulement d’après la maxime grâce à laquelle tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle.» La Jeunesse socialiste a placé cette maxime kantienne – l’impératif catégorique – au cœur de sa politique. Les spécialistes auto- proclamés du domaine ne manqueront pas d’affirmer que la régulation de la finance, internationale par définition, ne peut se faire à l’échelle d’un seul pays. Il n’empêche qu’il faudra bien débuter quelque part. Avec ses 500 entreprises actives dans le négoce des matières premières, la Suisse n’est pas l’Etat le plus mal choisi pour enfin encadrer cette spéculation funeste sur le dos de celles et ceux qui ne mangent pas à leur faim.


Blogs» Economie & Finance»
Touche pas à ma comm’!

Le spleen du Community Manager

A défendre la réputation d’une entreprise sur les réseaux sociaux, on risque d’être pris en sandwich entre de vives pressions externes et internes.
Daniel Herrera

Tous les matins à 7 h 15, sur La Première, la talentueuse Magali Philip distille une petite chronique vive et pertinente tirée de l’actualité du web. (…) Ce matin, Sonar – cette pétillante capsule matinale – mettait l’accent sur le métier de Community Manager, qui prend une importance croissante au sein des entreprises. «Gérer l’image d’une marque sur les réseaux sociaux est un métier compliqué et exposé», nous dit Magali Philip. C’est d’autant plus vrai lorsque l’entreprise dudit Community Manager traverse une phase délicate, voire une crise intense. L’exemple de ce matin concernait la compagnie US Airways, qui a récemment tweeté par mégarde une photo que l’on qualifiera d’osée, provoquant des haut-le-cœur dans les prudes chaumières étasuniennes. Et les réseaux sociaux de s’emparer de cette histoire aux relents grivois, notamment pour fustiger l’erreur du chargé de la communication en ligne. Injures, attaques virulentes, moqueries, tout y passe. Du côté de la compagnie aérienne, on se confond en excuses publiques, on tente de minimiser l’affaire en évoquant une bête mégarde sans intention coupable. Oui, communiquer et défendre la réputation d’une marque ou d’une institution sur les réseaux sociaux est une activité sérieuse qui nécessite une attitude exemplaire et un professionnalisme sans faille. (…) Certes, le Community Manager est exposé mais il n’est pas seul. En réalité, les plateformes en ligne ne sont rien d’autre qu’un outil de communication supplémentaire. Elles répondent à leurs propres règles – notamment en termes de ton et de rythme – mais leurs acteurs internes doivent impérativement être subordonnés à la communication de l’entreprise ou de l’institution qu’ils représentent. (…) En clair, la prise de parole du Community Manager sur les plateformes qu’il maîtrise doit être rigoureusement alignée aux messages véhiculés par les voies dites traditionnelles. (…)


Blogs» Culture»
Notes sur l’inspiration et le talent

Lausanne-Séville: I have a nightmare

Le futur Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne ressemblera-t-il à un espace pour muséologues ou à une galerie compacte où il est impossible de contempler les œuvres?
François Schaller

Quelque part sur le site délabré de l’Exposition universelle de Séville (1992), un ancien monastère chartreux. (…) Cette monumentale composition transséculaire a été retapée à la dispersion pour y loger un Centre andalou d’art contemporain. La ville plie sous les hordes de touristes venus pour les innombrables processions de la semaine sainte. La fréquentation de ce vaste musée ne dépasse pourtant pas les six ou sept visiteurs en milieu d’après-midi. (…) On en ressort déçu, bien qu’impressionné: il doit quand même s’agir du plus grand musée d’art contemporain du monde (en mètres carrés). (…) Retour à pied par les terrains vagues, sous un soleil d’avril tapant, l’esprit divaguant, avec une soudaine vision, de cauchemar cette fois: le futur nouveau Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne-Gare (MCB-A). Il n’a pas grand-chose à voir avec l’Andalousie (aussi peuplée que la Suisse), il n’y aura pas que du contemporain dans ce hangar, mais qui vous dit que ce ne sera pas finalement un musée pour muséologues et muséographes? (…) L’autre extrême, c’est la Galerie des Offices à Florence. Les chefs-d’œuvre y sont tellement serrés les uns contre les autres que ça crée parfois des attroupements compacts peu propices à la pure contemplation. (…) Et venant de l’Etat de Vaud, on peut raisonnablement s’attendre à un judicieux entre-deux. Dans l’hypothèse d’un miraculeux moment d’absence ouvrant sur l’extrémisme (assez inoffensif dans ce domaine), le mieux serait bien entendu que le futur musée fasse l’audacieux pari du maximum d’œuvres exposées. Objectif: battre le record de Uffizi… Ça donnerait du profil.

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Vincent
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