Zoom. Pour renflouer ses caisses, l’Etat italien vend son patrimoine. Cet été: un couvent, une base militaire, une maison du fascisme…
Des châteaux en Espagne, des plages en Grèce, des hôtels particuliers en France. Depuis quelques années, les amateurs d’aventures immobilières ont de quoi rêver en dur. Pour renflouer les caisses publiques, plusieurs Etats ont intensifié leurs opérations de vente du patrimoine.
Le dernier lot d’objets (15) à vendre a été rendu public en Italie il y a quelques jours et il ne manque pas d’originalité: pour celui qui veut épater ses amis, un palais à Venise, c’est bien, mais une maison du fascisme à Caravaggio (Lombardie) ou un fortin à l’embouchure du golfe de La Spezia (Ligurie), c’est mieux. Surtout si on a l’intention de créer un hôtel, une colonie de vacances ou un festival.
Acheteurs suisses bienvenus
L’organisme chargé de la transaction, l’Agenzia del Demanio, est la même entité publique-privée qui gère les biens de l’Etat confisqués à la Mafia. «Les acheteurs suisses sont les bienvenus», confirme Angelo Pizzin, un de ses agents. Il suffit de suivre la procédure (détaillée sur www.agenziadeldemanio.it), pour une vente aux enchères par correspondance qui fleure bon le jeu de poker: «Vous envoyez, jusqu’au 29 septembre, une offre écrite et c’est celui qui a proposé la plus grosse somme qui gagne.»
Angelo Pizzin était responsable, en 2013, de la vente d’un quasi-palais vénitien à Murano: il est parti – dans le portefeuille d’une société hôtelière – pour un peu plus d’un million d’euros. Tentant, non? N’oubliez pas tout de même, avant d’envoyer l’enveloppe, de vérifier l’état de conservation de l’objet. La plupart du temps, le site précise: «Très mauvais.»