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Netflix à l’assaut du marché suisse

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Jeudi, 25 Septembre, 2014 - 05:50

Comparatif. Attendu avec gourmandise, Netflix promet de révolutionner le marché de la vidéo à la demande (VOD). Le spécialiste américain du streaming a-t-il les moyens de ses ambitions?

Jean-Christophe Piot

L’histoire d’amour peut commencer. D’un côté, Netflix, séduit par un marché suisse où plus du tiers des internautes ont déjà recours au streaming. De l’autre, un public attiré par la promesse d’accéder aux films et aux séries de son choix pour un coût allant de 11 fr. 90 à 17 fr. 90 par mois, en fonction de la qualité de l’image et du nombre d’appareils connectés au service.

Cerise sur le gâteau d’une offre disponible depuis le 18 septembre: pour le prix d’un seul abonnement, les abonnés suisses ont accès aux titres proposés sur les marchés allemand et français. Seuls les italophones devront patienter, la marque californienne n’étant pas encore implantée en Italie.

Si Netflix n’a pas inventé la vidéo à la demande (VOD), son offre contribue à rendre chaque jour plus obsolète le modèle traditionnel de programmes diffusés à une heure et un jour précis. Et, au-delà de ce combat déjà gagné, c’est le système du pay-per-view que cette offre forfaitaire vient secouer sérieusement. Intuitif, simple d’utilisation, disponible à travers toutes les plateformes: les avantages du service californien sont connus, notamment celui de pouvoir résilier chaque mois son abonnement. Licite et économiquement acceptable par le plus grand nombre, Netflix contribuerait même à réduire le téléchargement illégal, à en croire la firme californienne…

Et maintenant?

En bouleversant les modèles existants, le streaming à la sauce Netflix a déjà convaincu plus de 50 millions d’utilisateurs. Reste à savoir si ces avantages suffiront à garantir son succès en Suisse, où le combat ne fait que commencer. Au-delà de l’évolution de l’offre (voir ci-contre), l’enjeu central sera celui des contenus mis en ligne.

Appelée à s’étoffer, l’offre de Netflix souffre encore de certaines lacunes. Les films les plus récents ne sont pas disponibles et quelques séries à succès manquent à l’appel – aucune trace de Game of Thrones – ou sont incomplètes, à l’instar de Dexter. En cause, l’infinie complexité des droits de diffusion négociés pays par pays, ce qui peut compliquer la donne jusqu’à l’absurde: si Netflix propose bien Orange Is the New Black, sa dernière production, inutile d’espérer accéder à sa série phare, House of Cards… Et pas question non plus d’investir dans la production de fictions conçues pour le seul marché suisse, comme ce sera le cas en France avec la série Marseille.

Reste qu’en l’état le catalogue de Netflix est assez complet pour répondre à un large public. Les plus pressés pourront toujours picorer dans la masse des offres légales comme celle de Canal+ Séries, incluse dans l’abonnement de base de la plupart des fournisseurs d’accès, ou se risquer sur les connexions VPN. Cette solution, qui consiste à utiliser une fausse adresse IP capable de contourner les restrictions territoriales, ouvre l’accès à un catalogue américain nettement plus vaste. Rien de plus simple, via une myriade de logiciels aisément accessibles. Le hic? Les ayants droit en ont fait leur prochaine cible et feront tout pour interdire une technique à la limite de la légalité.


Comment réagissent les autres fournisseurs

UPC Cablecom passe au forfait

La riposte s’organise chez le premier opérateur suisse qui a fait le choix de proposer un forfait illimité baptisé MyPrime, avant même l’arrivée de Netflix. Pour 9 fr. 95 par mois, ses abonnés peuvent accéder à 2000 titres: séries, films, documentaires, émissions… Une offre conçue pour le plus grand nombre et qui devrait sérieusement s’étoffer pour atteindre 10 000 références en fin d’année.

Swisscom attend de voir

N° 2 du marché, Swisscom a préféré patienter pour lancer une offre illimitée, probablement dans l’attente des tarifs proposés par Netflix. Si le prix et les détails de ce futur abonnement proposé via Cinetrade restent à affiner, Swisscom pourra mettre en avant ses spécificités: aux films et aux séries s’ajoutera une offre sportive que la firme californienne ne propose pas. Football, hockey, tennis… En tout, plus de 5000 événements par an, déjà disponibles à ce jour mais en paiement à l’unité.

Sunrise ne change (presque) rien

Si Sunrise privilégie toujours le pay-per-view à des tarifs situés entre 2 fr. 90 et 8 fr. 40 par titre, l’opérateur télécom n’en teste pas moins le modèle forfaitaire à travers son offre jeunesse, puisque son pack Kids ouvre un accès illimité aux dessins animés réservés aux plus jeunes, pour 6 francs par mois. Et joue sur la rapidité: ses partenariats avec la 20th Century Fox et HollyStar lui permettent de proposer le catalogue de la major hollywoodienne ainsi que certaines séries américaines en vogue, vingt-quatre heures après leur diffusion outre-Atlantique. Sans compter une spécialité maison: les films réservés aux adultes.

HollyStar et le juste milieu

Le loueur en ligne joue plus sur la vitesse de diffusion (la quatrième saison de Homeland suivra de près sa diffusion américaine) que sur l’offre forfaitaire. Le site propose pourtant déjà un forfait jeunesse illimité aux moins de 12 ans et une offre à mi-chemin entre d’autres modèles avec Star Channel, qui permet d’accéder à 30 films par mois pour un forfait de 5 fr. 90. Les tarifs à l’unité, eux, devraient être revus dans un avenir proche.
 

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