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Court sur pattes, mais long destin

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Jeudi, 25 Septembre, 2014 - 05:52

Automobile. La Mazda MX-5, le roadster sportif le plus vendu de l’histoire, se renouvelle vingt-cinq ans après son lancement. La formule reste inchangée: simplicité, légèreté.

1989, ses hits de Tears for Fears et Simply Red, sa Game Boy, ses Simpson, son mur de Berlin en miettes libératrices. Mais aussi, en première mondiale au Salon de Chicago, une petite voiture de sport baptisée Miata aux Etats-Unis et MX-5 sur le reste de la planète. Le goût pour les roadsters s’était pourtant estompé dans la décennie précédente. La formule, popularisée par MG, Triumph ou Lotus – le coupé décapotable deux places à moteur à l’avant et roues arrière motrices –, était considérée comme sans avenir par les constructeurs.

Sauf par Mazda, au Japon, qui a eu l’idée de relancer ce type d’automobile légère, vive, excitante à conduire et abordable. Tout en lui garantissant une fiabilité que n’avaient pas, mais alors pas du tout, les roadsters britanniques des swinging sixties. Bien que, dans les faits, la première Mazda MX-5 fut loin d’être parfaite.

Fragilité remarquable

Je le sais: j’en ai eu un exemplaire, vert bouteille, au milieu des années 90. La capote était d’une fragilité remarquable, la carrosserie vulnérable comme une feuille d’alu et les phares escamotables à l’avant refusaient parfois de fonctionner, tant leur système d’ouverture était caractériel. La barquette poids plume (950 kg) était délicate à piloter sous la pluie, décrochant brutalement de l’arrière à la moindre contrariété.

La mécanique nippone était en revanche solide. L’important était le plaisir incomparable – toutes catégories confondues – au volant de la bestiole. Sa direction directe, sa commande boîte courte, sa nervosité, la position de conduite idéale lui donnaient un caractère unique. Le capital de sympathie était tel que la MX-5 a tout de suite été un succès massif, alors que Mazda avait longuement hésité à la commercialiser.

Elle est même devenue, en vingt-cinq ans, le roadster le plus vendu de l’histoire, frisant aujourd’hui le million d’exemplaires. Elle a à peine changé de silhouette au fil de ses trois générations successives. Les optiques mobiles ont été vite abandonnées pour de banals phares en amande, des airbags ont été installés dans l’habitacle, le moteur a gagné en puissance et la voiture en poids. Il existe même une version roadster coupé dotée d’un toit rigide rétractable, laquelle représente 80% des ventes en Grande-Bretagne, pays où l’humidité est loin d’être relative.

Lancée en 2005, retouchée depuis lors à deux reprises, la troisième mouture de la petite Mazda est toujours aussi agile. Elle est plus stable, sa capote est cette fois d’excellente qualité et elle propose notamment une motorisation 2 litres de 160 chevaux, ainsi que divers niveaux d’équipements sportifs.

En panne de ventes

L’absence de prise USB sur le tableau de bord ou entre les deux sièges-baquets trahit toutefois son ancienneté. Huit ans pour un modèle, ça commence à être long. Ecoulée à 9300 unités en Suisse depuis 1990, la barquette ne se vend plus guère par ici: entre 200 et 300 par année.

Mazda croit toujours dans le potentiel de son roadster. Le constructeur a présenté début septembre une toute nouvelle MX-5, dont la commercialisation est attendue au troisième trimestre 2015. Les rondeurs héritées de la Lotus Elan ont disparu au profit d’une ligne plus tendue, en phase avec la philosophie du kodo («l’esprit du mouvement») prônée par la marque depuis quelques années. Plus sculpté, effilé, le roadster a également été raccourci, abaissé et débarrassé d’une centaine de kilos. La MX-5 renoue ainsi avec ses origines, elles-mêmes héritées du credo de sir Colin Chapman, créateur de la marque Lotus: «Simplifier, puis alléger!»

Grâce à une capote moins lourde que la précédente (aussi solide?) et à un repositionnement du moteur, le centre de gravité a été abaissé, avec toujours une répartition idéale des masses: 50% à l’avant, 50% à l’arrière. Les dimensions de l’habitacle restent inchangées, mais celui-ci gagne une tablette tactile et une bonne connectivité pour les téléphones portables. Des haut-parleurs ont été installés dans les appuie-têtes: parfait pour écouter de la musique en plein air. Every-body Wants to Rule the World de Tears for Fears?

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