Bonvin 1858, Sion. Charles Bonvin et Fils, aujourd’hui connue sous Bonvin 1858, revendique d’être la plus ancienne des maisons de vin en exercice appartenant à des Valaisans.
Par rapport aux vignerons-encaveurs, souvent de grande notoriété, les maisons traditionnelles sont les premières à avoir constitué un patrimoine vitivinicole. Ainsi, «contrairement à d’autres, la famille Bonvin n’a pas appliqué le droit sucessoral à la valaisanne. Les vignes en propriété n’ont donc pas été partagées au fil des générations. Nos 15 hectares en propriété, avec leurs murs en pierres sèches et leurs tablars (terrasses), parfois très escarpés, justifient la notion de «domaines» qui, de tout temps, a été associée au nom de Bonvin», explique aujourd’hui le directeur, André Darbellay.
Une famille sans héritiers directs
Depuis son 150e anniversaire, en 2008, la maison sédunoise n’appartient plus à la famille Bonvin, mais aux frères Rouvinez, de Sierre et Martigny. Les derniers descendants, dont Jacques Guhl, à la fois homme de lettres et grand sportif, fondateur de l’école de football du FC Sion, mais surtout directeur de la maison durant trente ans, faute d’héritier direct, décidèrent de transmettre leur patrimoine. Toutefois, Bonvin 1858 a gardé son équipe dirigeante: André Darbellay, en place depuis 1990, l’ancien footballeur international Christophe Bonvin, à la vente, et l’œnologue Thierry Delalay. Vinifiés chez Orsat, à Martigny, les vins vont retrouver, dès 2015, des locaux d’élevage «visibles» dans la «vitrine» que Bonvin s’apprête à construire avec Varone, à l’entrée est de Sion, au pied des vignes de Clavau (lire en page 54).
Le patrimoine de la maison s’est constitué par étapes. Au milieu du XIXe siècle, proche du pouvoir radical, Alphonse Bonvin achète les premières vignes. Son petit-fils, Charles, construit quant à lui une cave à Sion et acquiert les domaines de Plan Loggier (4 ha), à Saint-Léonard, et du Château (1 ha), à Conthey. Après la crise vitivinicole des années 1920, ses deux fils, Charles et Félix, consolident les domaines de Brûlefer (4 ha) et du Clos du Château (10 ha), à Sion.
Une dernière pépite historique
L’an passé, Bonvin 1858, dont la société est présidée par l’ancien conseiller d’Etat radical Serge Sierro, a racheté les 2 hectares de vigne du Domaine de Diolly, fondé par un des artisans historiques du milieu vitivinicole valaisan, Henry Wuilloud (1884-1963). Premier ingénieur agronome valaisan, puis professeur au Poly de Zurich, le Dr Wuilloud développe les connaissances vitivinicoles du Vieux-Pays et y introduit la syrah, venue de Tain-l’Ermitage (côtes du Rhône septentrionales). Il sera chef de la viticulture du canton durant six ans, de 1921 à 1927, puis, en désaccord avec le pouvoir, il se mettra ensuite au service de l’Union des négociants en vins du Valais, dont il sera secrétaire durant trente ans. Sur son domaine de Diolly sur Sion (qui a donné son nom au cépage Diolinoir), il élabore des vins dont une banderole transversale proclame, avec fierté, qu’ils ne sont «ni sucrés ni filtrés».
Sur l’internet: www.bonvin1858.ch
Gilliard, Sion.
Une empreinte vaudoise, puis alémanique
Bonvin 1858, Sion.
La plus ancienne cave de pure souche
Varone, Sion.
En attendant une nouvelle vitrine
Defayes-Crettenand, Leytron.
Une famille à la vigne
Adrian Mathier Nouveau Salquenen.
Un patronyme tout simplement incontournable dans le Haut-Valais
Domaines Rouvinez, Sierre et Martigny.
L’irrésistible ascension d’une dynastie