▼Les faits
Une première dans le long bras de fer entre Silvio Berlusconi et la justice italienne, qui lui a intenté pas moins de 30 procès. Le Cavaliere avait jusqu’ici évité la prison et l’opprobre d’une condamnation définitive grâce au jeu de la prescription, mais la Cour de cassation italienne a confirmé la semaine dernière la peine de quatre ans de prison pour fraude fiscale dans l’affaire Mediaset. L’interdiction d’occuper une charge officielle pendant cinq ans sera réexaminée. Vu son âge, l’ancien président du Conseil effectuera sa peine par le biais d’un travail d’intérêt général ou sera assigné à résidence. Dimanche, il a invité ses troupes au calme, indiquant que le gouvernement Letta devait «aller de l’avant».
▼Les commentaires
Dans Libero, le Cavaliere indique qu’il ne partira pas en exil comme son ami Bettino Craxi avait été contraint de le faire. Le Financial Times loue l’indépendance des juges et note, cruel: «Le rideau tombe sur le bouffon de Rome.» Il enjoint à Berlusconi de se retirer de la vie politique. L’Espresso calcule que «les quinze magistrats qui se sont successivement occupés du procès Mediaset, à Rome comme à Milan, ont tous jugé Berlusconi coupable». Une manière de souligner que l’Etat de droit a triomphé des lois ad personam.
▼A suivre
Farce ou tragédie, des proches de Berlusconi se sont laissés aller à évoquer le spectre d’une «guerre civile». D’autres prient pour une grâce présidentielle. Le retrait du soutien du PDL au gouvernement Letta déclencherait de nouvelles élections à l’issue incertaine, aussi bien pour les pro-
Berlusconi que pour la gauche ou le mouvement de Beppe Grillo. D’où la tentation de temporiser.