▼Les faits
Dans le canton d’Argovie, la conseillère d’Etat Verte Susanne Hochuli a décidé d’héberger sur sa ferme bio une famille angolaise – une maman et ses deux enfants –, touchant au passage un loyer de 1000 francs de l’assistance sociale. Sa démarche suscite une polémique nationale, d’autant plus que la magistrate est aussi responsable de l’asile.
▼Les commentaires
Les commentaires sur les sites internet des journaux sont dans l’ensemble plutôt sceptiques. Dans un sondage, 64% des lecteurs de l’Aargauer Zeitung ont jugé que l’action de Susanne Hochuli n’était qu’une «pure action de marketing politique», contre 36% exprimant leur soutien. Les politiciens nationaux responsables de la politique d’asile sont très critiques, à gauche comme à droite. «Placer des requérants chez des privés, c’est tout faux», fustige la conseillère nationale Silvia Schenker (PS/BS) dans la Schweiz am Sonntag. Dans le même dominical, la conseillère aux Etats Christine Egerszegi (PLR/AG) souligne le manque de professionnalisme de la magistrate, qui confond une démarche privée avec son mandat public. Le SonntagsBlick est un des rares médias à applaudir la conseillère d’Etat argovienne sans réserve. «Chapeau, titre-t-il. Ce pays a besoin de davantage de politiciens aussi courageux que vous.»
▼A suivre
Dans une Suisse qui s’alarme à la moindre hausse du nombre de requérants d’asile, la démarche de Susanne Hochuli fait du bien. Mais elle va à l’encontre de la politique fédérale, qui tente désormais de centraliser les lieux d’hébergement pour les rendre plus efficaces et rapides selon le modèle hollandais dont Berne a décidé de s’inspirer.