Reportage. Se glisser parmi les visiteurs de la Fondation Louis Vuitton, ouverte le 27 octobre, et découvrir combien ce grand œuvre se met, avec déférence, au service d’une marque.
Textes et Photos Luc Debraine, Paris
Impressionnant. C’est bien le qualificatif qui vient à l’esprit lors de la découverte, dans le bois de Boulogne à Paris, de la Fondation Louis Vuitton dessinée par Frank Gehry, 85 ans. Le même sentiment perdure à la visite du bâtiment-voilier, à la fois massif et léger, fermé et ouvert, plein et vide, au parcours aussi syncopé que son enveloppe extérieure. Mais ce qui impressionne le plus est la maîtrise de ce mécénat d’entreprise, en l’occurrence la plus puissante du monde du luxe. L’actif, ou la valeur ajoutée que représente, pour LVMH, le grand œuvre de Gehry, dépasse de loin les 100 millions (ou 200?) d’euros consentis pour cet ouvrage monumental, si ostentatoire. Tout, dans ce propos culturel hors norme, sert la cause de la marque Louis Vuitton et du groupe qui la possède. A commencer par le geste «magnifique» (c’est lui qui le dit) de l’architecte-star. Mais aussi les artistes exposés, tous invités à entrer «en résonance» avec les lieux. C’est le fait du prince, inchangé depuis la Renaissance. Autant en être prévenu avant de pénétrer dans ce temple de la consommation raffinée de l’art contemporain.