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Les principes de Peter

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Jeudi, 20 Novembre, 2014 - 05:59

Portrait. Parti d’une petite entreprise de Thurgovie, le constructeur de trains Peter Spuhler conquiert le monde et inaugure une usine en Biélorussie. A Genève, il livrera les 18 rames pour la partie suisse du CEVA. Qui est ce grand patron peu connu en Suisse romande, malgré douze ans passés au Parlement fédéral? Et quelles sont les clés de son ascension?

Non, Peter Spuhler n’est pas un intellectuel. Il est un créateur. Un créateur d’emplois, un bâtisseur d’usines. Quand il dit «Werk», il pense à une fabrique, pas à une œuvre d’art. D’ailleurs, aujourd’hui encore, il reproche régulièrement à son ami d’enfance Raymond Bär, de la banque Bär, d’avoir sacrifié leurs derniers sous à visiter le musée du Louvre. «Il m’a traîné deux jours dans ses salles, c’était à devenir fou.» C’était aussi il y a longtemps, les quinquagénaires avaient alors 16 ans et bouclaient leur premier voyage tout seuls, sac au dos. Un périple prémonitoire, puisqu’ils le firent en train, un abonnement InterRail dans la poche.

Entre-temps, le patron des trains Stadler, ex-conseiller national UDC, 55 ans, 1 m 88, a tissé sa propre toile de chemins de fer. En Suisse, après avoir livré des trams, notamment à Genève, et des trains pour d’innombrables réseaux express régionaux (RER), il a obtenu cette année deux commandes importantes des CFF: l’une pour la partie suisse du CEVA, 18 rames au total, pour 210 millions, et surtout celle destinée au passage du Gothard, 29 trains à grande vitesse pour la nouvelle transversale alpine. Un contrat qui frise le milliard. En Europe, il ouvre une première usine à Berlin-Pankow il y a quatorze ans. Puis d’autres en Hongrie, Pologne, République tchèque, Autriche, Italie. Et le groupe livre aussi ses véhicules en Hollande, Norvège, Finlande, Grande-Bretagne, dans les pays baltes et bientôt en Suède.

Dans le vaste monde enfin, ses trains glissent aussi bien au Texas qu’en Algérie, où le groupe a inauguré un atelier de maintenance en 2008. L’an dernier, Stadler Rail a obtenu sa première grosse commande russe pour 460 millions. Et, ce 20 novembre, Peter Spuhler inaugure officiellement son usine de Minsk, où travaillent déjà 800 collaborateurs. Des affaires qui roulent, comme les seize trains régionaux déjà livrés dans la capitale biélorusse, où Stadler espère encore construire les nouvelles rames du métro.

Pour comprendre le personnage et son succès, nous avons tenté de saisir ce qui caractérise la méthode Spuhler, les principes de Peter. Alors nous avons pris le train, what else?, direction la Thurgovie.

Inspirer l’amitié virile

A Bussnang, qu’on pourrait rebaptiser Stadler City tant l’entreprise s’est étendue, multipliant les halles de production et de montage au cours des ans, le patron, massif, carré, chaleureux, nous tend une de ses fameuses mains. Fameuses parce que tout le monde – amis, parlementaires, fonctionnaires, syndicalistes – nous a parlé de ses «paluches» de hockeyeur qui pourraient facilement, d’une petite tape, vous projeter dans le mur comme un petit puck. D’ailleurs, on se demande bien ce qu’il fait aux hommes, Peter Spuhler, pour leur inspirer tant de sympathie. Parce que, mis à part ses concurrents qui le trouvent brutal ou ceux qui l’estiment trop focalisé sur ses affaires, ceux qui le côtoient aiment bien l’ancien grenadier de montagne. Les syndicalistes d’Unia par exemple. André Daguet, et plus tard Corrado Pardini, conseiller national socialiste, qui le trouve «dur en négociations, mais droit et fiable». A Berne, en Thurgovie ou à Zurich, tous partis confondus, on apprécie sa convivialité et ses soirées bien arrosées. Et puis l’homme construit des trains au pays où les garçons, petits et grands, les aiment d’un amour tendre.

Redresser une industrie sur le déclin

Mais il y a davantage. «Spuhler est au ferroviaire ce qu’Hayek fut à l’horlogerie: pas un inventeur mais un accoucheur d’idées», estime un spécialiste des transports travaillant pour la Confédération. Personne n’oublie qu’on lui doit le sauvetage d’une industrie qui périclitait. Comme Nicolas Hayek, il a su tirer parti d’un savoir-faire existant. Récupérant au fil des ans les ingénieurs du ferroviaire restés sur le carreau, reprenant une partie de l’ancienne usine de locomotives de Winterthour et de la fabrique de wagons Schindler.

Corrado Pardini se souvient de sa première rencontre avec le patron. C’était il y a dix ans. A Bienne, l’ancienne fonderie von Roll, un fournisseur de Stadler, se trouvait au bord de la faillite. Septante emplois menacés. «Je suis allé le voir à Berne. Il a garanti les salaires, nous a donné sa parole, c’est tout.» Par la suite, il a honoré sa parole et investi. «La fonderie, une des dernières du pays, existe toujours.»

Personne n’oublie non plus qu’en 1989, quand il racheta l’entreprise Stad­ler fondée par le père de sa première femme, elle ne comptait que 18 employés. Contre 6500 aujourd’hui, dont la moitié en Suisse, entre la Thurgovie, Altenrhein (SG), Bienne et Winterthour. Quant au chiffre d’affaires, il a passé de 4,5 millions à 2,5 milliards. A l’époque, Peter Spuhler n’avait pas un sou vaillant. L’homme sans diplôme – il a raté les examens finaux de ses études d’économie à la Haute Ecole de Saint-Gall – a pourtant convaincu la Banque cantonale de Thurgovie de lui prêter 5,5 millions.

Sentir venir le vent

S’il faut reconnaître un trait de génie au patron thurgovien, c’est celui de sentir venir le vent. Celui du trafic d’agglomération avec ses RER et leurs besoins spécifiques: des trains légers, moins chers, modulables, et qui accélèrent rapidement. Et le vent des pays de l’Est, où l’infrastructure ferroviaire, secteur stratégique longtemps protégé, connaît une longue tradition mais nécessite un important renouvellement.

Conclure des affaires sans grands états d’âme

A Minsk, Peter Spuhler a donc organisé une immense fête. Avec le président Alexandre Loukachenko, qui dirige la Biélorussie depuis vingt ans et passe pour le dernier dictateur d’Europe. Une réputation similaire à celle du président Ilham Aliev, en Azerbaïdjan. Pays avec lequel le constructeur de Thurgovie est aussi en affaires, puisqu’il a décroché une commande en juin. Vingt-sept wagons-lits et trois voitures-restaurants pour la ligne Bakou-Tbilissi-Istanbul: 120 millions. Le mois dernier, Peter Spuhler a posé la première pierre d’une fabrique de maintenance en Azerbaïdjan. En présence du président Aliev. Enfin, ironie de l’histoire pour un homme dont le parti a lancé l’initiative qui interdit la construction de minarets en Suisse, il veut livrer le métro qui, en Arabie saoudite, transportera les pèlerins musulmans de Djeddah à La Mecque.

Alors, Monsieur Spuhler, démocrate, ex-conseiller national, l’argent n’a-t-il pas d’odeur? Visiblement habitué à la question, le patron déroule son argumentation comme un refrain: «Avant tout, il s’agit de protéger 3000 emplois en Suisse. Et, si l’on veut être strict, on ne ferait pas d’affaires avec les Etats-Unis et la Chine, où existe encore la peine de mort. On ne travaillerait qu’avec l’Europe du Nord. De toute façon, c’est aux organisations internationales et à la diplomatie de décider de sanctions. Nous, nous les respectons.» Il poursuit sur un registre bienfaiteur: «Je ne livre pas des armes, mais des trains, dont profite toute la population. Le transfert de savoir peut favoriser le processus démocratique: nous avons formé 120 Biélorusses dans nos ateliers en Suisse.»

Prendre des risques

La conquête de nouveaux marchés? Une nécessité après la crise financière de 2008-2009 et celle du franc fort. Les Etats européens, en proie aux problèmes budgétaires, limitaient leurs achats. Peter Spuhler quitte le Parlement en 2012 pour se consacrer à Stadler, supprime 60 postes dans l’usine d’Altenrhein (SG). Il se lance alors dans une nouvelle stratégie: les métros, les trains à grande vitesse jusqu’à 250 km/h et la conquête de nouveaux marchés, dont les pays d’ex-Union soviétique et le monde arabe.

Une stratégie doublement risquée: ses concurrents n’aiment pas le voir sortir de sa niche des trains régionaux et la corruption mine les pays qu’il conquiert.

Alors certains murmurent que Spuhler distribuerait des enveloppes. Lui nie avec vigueur. «Il n’y a jamais eu la moindre plainte contre nous. Ce qui n’est pas le cas de certains concurrents. Nous devons nous montrer vigilants, une affaire de corruption nous exclurait des offres publiques au sein de l’Union européenne.»

Construire des usines dans les pays clients

Il a des arguments probablement plus convaincants qu’une enveloppe, Peter Spuhler: construire des usines, créer des emplois. La méthode all in one, celle qu’il a appliquée à Minsk, celle qu’il propose aussi en France voisine. Une halle de maintenance pour le CEVA, histoire d’augmenter ses chances de décrocher la commande des 21 rames destinées à la partie française. Cela dit, il nourrit peu d’illusions, le marché hexagonal favorisant généralement les entreprises françaises.

Implanter une fabrique à l’étranger se révèle profitable. Et pas seulement en raison des salaires plus bas qu’en Suisse. «Dans les pays de l’Union douanière eurasiatique, Russie, Biélorussie et Kazakh­stan, on paie jusqu’à 20% de tarifs douaniers si l’on ne produit pas au moins 50% de valeur ajoutée dans un de ces pays», explique Peter Spuhler.

De toute façon, c’est lui qui décide. La méthode Spuhler, c’est aussi cela, un homme aux commandes, autoritaire, qui décide vite. CEO, président du conseil d’administration et propriétaire, il détient 83% du capital-actions du groupe Stadler Rail et ne prévoit toujours pas d’entrée en Bourse.

Utiliser le hockey dans son marketing

Le hockey sur glace, sa passion depuis l’âge de 6 ans, sert aussi ses affaires. Ex-joueur de Ligue nationale B au Grasshopper, président d’honneur et soutien financier du ZSC Lions, il invite clients et relations dans sa loge au Hallenstadion de Zurich. A Minsk aussi, la marque Stadler, un des sponsors principaux du Championnat du monde de hockey sur glace, sautait aux yeux des spectateurs lors de la finale en mai dernier. Quand on sait que les présidents Loukachenko et Poutine adorent ce sport et y étaient, on imagine qu’un tel parrainage met de l’huile dans les roues des trains qui vont vers l’est. Le hockey, populaire dans l’ex-URSS comme en Scandinavie, sert d’instrument de marketing. «On rend visible la marque Stad­ler. Cela facilite aussi le recrutement de personnel», précise Peter Spuhler.

Prendre le parti de l’économie

C’est d’ailleurs par le biais du hockey que les premiers liens se nouent avec l’UDC. Plus précisément via le président du Lions Walter Frey, des garages Emil Frey, ex-conseiller national, UDC néo-libéral proche de Christoph Blocher. Avec Hans Uhlmann, alors chef de l’UDC thurgovienne, ils sauront convaincre Peter Spuhler. «Je lui ai dit que, pour défendre l’économie, mieux valait entrer en politique plutôt que de taper du poing sur la nappe de la Kronenhalle (le restaurant des Zurichois arrivés ou ambitieux, ndlr)», se souvient Walter Frey. Le patron se présente aux élections fédérales de 1999 et accède immédiatement au Conseil national. Son engagement s’y limitera à la politique économique. Quant à sa relation avec le chef suprême, Christoph Blocher, elle se révèle tendue. Les deux patrons divergent sur la libre circulation des personnes. Et Peter Spuhler réussira à convaincre son groupe parlementaire de ne pas appuyer une candidature de combat de Blocher, en automne 2008, quand celui-ci, vengeur, veut revenir au Conseil fédéral alors qu’il n’y a aucune vacance, Samuel Schmid n’ayant pas encore démissionné. Enfin, il résistera à ceux qui lui demandent de se lancer dans la course lui aussi. Instinctif, il sait qu’un bon entrepreneur ne fait pas encore un bon conseiller fédéral.

Aujourd’hui retiré de la politique, il arrive pourtant à Peter Spuhler d’y faire entendre sa grosse voix. Comme, il y a trois semaines, quand il est redescendu dans l’émission Arena pour combattre Ecopop à côté de la socialiste Simonetta Sommaruga. Avec l’autorité du créateur d’emplois, il a mis en garde les téléspectateurs contre une initiative «dangereuse» qui ne tient pas compte du vieillissement de la population. «Les entreprises s’arracheront les permis de travail pour le personnel hautement qualifié. Mais qui s’occupera des malades et des personnes âgées? Qui financera l’AVS?» Risquer de casser les accords bilatéraux? Une «catastrophe». Raison pour laquelle le patron n’avait pas signé l’initiative UDC «Contre l’immigration de masse».

Décidément, Peter Spuhler, vous avez opté pour le faux parti! «On me dit souvent cela. Mais l’UDC a aussi une aile économique et libérale.» Il sourit: «Je concède qu’on l’entend peu depuis quelque temps.» Quoi qu’il en soit, le patron ne se distancie pas de son parti.

Se construire un réseau d’enfer

La politique l’a bien servi dans ses relations. Il tutoie les conseillers fédéraux: Mme Leuthard, c’est Doris; et il connaît bien aussi les travailleurs de l’ombre. Dans ses rapports avec l’Office fédéral des transports, les CFF ou le BLS, Peter Spuhler ne parle pas qu’avec les directeurs. Et, lorsqu’un ministre suisse se rend dans un pays où Stadler Rail tente d’obtenir un contrat, il a souvent un petit dossier à la gloire du groupe thurgovien dans sa valise. Les ambassadeurs y vont aussi de leur coup de pouce: Thomas Borer à l’époque, puis Tim Guldimann ou Edwin Hofer. Des contacts d’autant plus précieux que les clients de Peter Spuhler, ceux qui achètent des trains, sont des acteurs étatiques.

Aujourd’hui comme hier, il soigne ses relations au Palais fédéral. Aux CFF, on a senti les appuis politiques de Peter Spuhler avant l’attribution du mandat pour les trains du Gothard. A la Commission des transports, les questions des parlementaires fusaient sur l’avancement du dossier ou sur le degré de la «suissitude» des différents concurrents.

Comme son groupe, le réseau Spuhler déborde largement les frontières du pays. Son conseil d’administration compte des membres extrêmement bien connectés comme les Allemands Christoph Franz, ex-patron de Swiss puis de Lufthansa, actuel président du conseil d’administration de Roche, ou Werner Müller, ministre de l’Economie sous le gouvernement Schröder. Peter Spuhler, quand il était encore conseiller national, l’a rencontré lors d’une conférence à Berne. Werner Müller vint plus tard visiter la fabrique du Thurgovien à Berlin. Le chancelier Gerhard Schröder fit de même en 2002. Depuis, «Schröder est devenu un ami. Je le vois souvent, il me donne quelques conseils concernant notre expansion à l’Est.»

L’ex-chancelier allemand a d’ailleurs invité l’entrepreneur à son 70e anniversaire à Saint-Pétersbourg, où il lui a présenté Vladimir Poutine, rien de moins. «C’est la première et unique fois que j’ai rencontré Poutine», minimise Peter Spuhler. Il n’empêche, le Thurgovien a décroché la commande pour les 25 trains qui doivent relier Moscou à ses trois aéroports internationaux. Sur ce coup, Peter Spuhler ne fanfaronne pas. Même s’il vient de livrer. Les sanctions se font sentir, le rouble a chuté. Alors, de futures affaires avec la Russie, on verra, «si le monde ne s’effondre pas».

Avec l’obtention du contrat du siècle, le milliard du Gothard, Peter Spuhler ne s’est pas fait que des amis. Un haut fonctionnaire nous confiait: «Avec les trains internationaux à grande vitesse, il grimpe d’une ligue et marche sur les platebandes des plus grands: Siemens ou Alstom. Personne ne va lui faire de cadeaux.» D’ailleurs, Talgo et Alstom ont déposé un recours contre l’attribution du Gothard. Ce qui a fait perdre du temps, et de l’argent, à Stadler Rail. Même si, entre-temps, Alstom a retiré sa plainte et le Tribunal administratif refusé tout effet suspensif.
Risquer d’atteindre ses limites

Cette valse de trains jusque dans des pays où l’on risque sa bonne réputation, ces adversaires qui fourbissent leurs armes, un saut technologique dans la grande vitesse, la firme de Peter Spuhler sera-t‑elle à la hauteur? N’atteint-elle pas ses limites? Tant d’expansion ne donne-t-elle pas le vertige? Le patron frotte ses deux grandes mains l’une contre l’autre. Il dit qu’il a un team d’excellents managers et que, non, il n’éprouve pas de vertige. Même si, quand il considère tous ses projets en cours, quand il vole d’un pays à l’autre pour rencontrer ministres ou chefs d’Etat, il lui arrive de penser: «Hopla!»

Ne pas oublier d’où l’on vient

Face à la pression, aux convulsions qui tordent conjoncture et géopolitique, Peter Spuhler résiste. Peut-être est-ce dû au fait qu’il n’est pas un homme seul. Il a sa tribu. Et n’oublie jamais d’où il vient. Tout le monde vous le dira: Peter Spuhler a réussi, mais il n’a rien d’un snob.

Sa madeleine de Proust à lui est un sandwich à la viande des Grisons. Celui que lui tendait son père, Paul, un chef réputé, un des meilleurs du pays. Il officiait au Dolder Grand Hotel, rendez-vous de la haute société sur la colline du Zuriberg. Un père qu’il a peu vu tant celui-ci travaillait. Alors, quand Peter venait chercher son père après l’entraînement de hockey, il devait attendre longtemps, en mâchant son sandwich. Car si Paul cuisinait pour les riches, les Spuhler ne l’étaient pas. Ils habitaient un quatre-pièces à Zurich, confortable, sans plus. «Je ne suis pas né avec une cuillère en argent dans la bouche», se souvient-il.

Soigner la smala

Sur l’immense pupitre en demi-cercle du patron trônent de nombreux portraits de toute sa smala: il y a ses parents, eux qui, avant de déménager dans un home l’été dernier, habitaient une petite maison juste à côté de la sienne, à Weiningen (TG). Il y a ses trois enfants, deux grands d’un premier mariage et une petite de 6 ans avec Daniela, sa seconde épouse de dix-huit ans sa cadette. Patronne elle aussi, elle a racheté les entreprises de construction de ses parents et passe avec beaucoup d’aisance de la robe de cocktail à la machine de chantier. «Peter a trouvé une femme qui a autant d’énergie que lui. Entrepreneur dans l’âme, elle aime aussi sortir et socialiser. Et ne dit jamais non», dit un proche. Cet été, Peter Spuhler a dégagé quatre semaines pour des vacances en famille. Et, le week-end, il passe le plus de temps possible avec les siens, souvent sur les pistes de ski. Et il y a les amis de toujours, liés comme les doigts de la main: Raymond Bär et les entrepreneurs Giulio Bianchi, Walo Bertschinger et Beat Schelling. Ces cinq-là, très occupés, se réservent pourtant des soirées entre hommes et, une fois l’an, trois jours d’escapade. «Des amitiés comme ça, profondes et désintéressées, on ne va plus en nouer», conclut Raymond Bär qui, avec les années, a renoncé à traîner Peter Spuhler dans les musées.


Profil
Peter Spuhler

Né en 1959 à Séville, il grandit à Zurich puis étudie l’économie à Saint-Gall. Parallèlement, il joue au hockey sur glace, vingt ans durant, au Grasshopper de Zurich. Il reprend l’entreprise Stadler Rail en 1989. UDC, il siégera au Conseil national de 1999 à 2012. Son groupe compte quatorze usines en Suisse et dans le monde.

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Olivier Nanzig
DR
Alessandro Della Bella / Keystone
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