VALAIS. L’Hôpital du Valais a recouvré un brin de sérénité, mais devra trouver un juste équilibre pour satisfaire les besoins des deux communautés linguistiques.
Ouf, la paix est revenue au sein de l’Hôpital du Valais! Sous la houlette de l’ancien secrétaire d’Etat Charles Kleiber, le conseil d’administration a pacifié une institution dont le fonctionnement a trop longtemps été perturbé par une guerre des clans. Mais la nouvelle cheffe de la Santé, Esther Waeber-Kalbermatten, n’en devra pas moins prendre des décisions délicates cette année encore.
Faut-il construire deux hôpitaux neufs? Faut-il concentrer les disciplines de pointe à Sion au détriment des sites de Sierre et de Martigny? Les autorités politiques ne peuvent pas se permettre le luxe de perdre du temps. Il faut que le site de Sion dévoile son nouveau visage en 2017 au plus tard, soit en même temps que le futur Hôpital Riviera-Chablais de Rennaz.
Le conseil d’administration a déjà pris des options, dévoilées en avril dernier. Il privilégie clairement la concentration de l’activité opératoire à Sion. L’idée consiste à construire un nouveau bâtiment comprenant 14 salles d’opération pour la chirurgie stationnaire et ambulatoire, ainsi qu’un autre bâtiment où prendra place la maternité notamment. Tout cela dans le cadre d’une enveloppe financière de 160 millions de francs.
Etudes en cours. Dans le Haut, l’Hôpital du Valais envisage d’investir quelque 80 millions avec trois variantes qui restent en piste: la concentration des soins aigus à Brigue ou à Viège, ou alors la construction d’un hôpital flambant neuf.
Tout le monde est suspendu aux résultats d’une étude consacrée aux coûts des éventuels nouveaux hôpitaux. Pour Charles Kleiber cependant, les jeux sont déjà faits. «Nous devons construire avec nos propres ressources uniquement. Nous pouvons dégager 400 millions sur dix ans pour des investissements stratégiques. Cela ne suffirait pas pour ériger deux nouveaux hôpitaux, mais nous devons encore en apporter la preuve», déclare-t-il. On estime que le devis se chiffrerait à au moins 600 millions pour contenter les deux communautés linguistiques.
Venant de succéder à Maurice Tornay à la tête du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture, Esther Waeber-Kalbermatten ne se prononce pas à ce sujet: «Il faut attendre les résultats des études en cours. Mais l’aspect financier sera bien sûr un élément déterminant dans la décision.»
Avec un point DRG fixé à 9750 francs, le Valais est dans la moyenne des hôpitaux publics du pays. Le canton n’a versé «que» 20 millions de prestations d’intérêt général, soit nettement moins que dans le Jura, à Neuchâtel et à Fribourg par exemple. Mais il devra lutter pour fidéliser ses patients du Haut-Valais notamment, qui, grâce au tunnel du Lötschberg, ont tendance à fuir du côté de Thoune et de Berne.
Esther Waeber-Kalbermatten se fait rassurante en la matière: «Certes, le nombre d’hospitalisations extérieures au canton a continué à augmenter en 2012, mais c’est une tendance que nous notons depuis l’entrée en vigueur de la LAMal en 1996 déjà. Le libre choix de l’hôpital n’a pas provoqué de fuite de patients.»
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