Textes Catherine Bellini, Michel Guillaume et Chantal Tauxe
Sondage exclusif. A l’occasion du Forum des 100, qui se tient le 7 mai, l’institut M.I.S Trend a pris le pouls des jeunes Romands, de leurs valeurs, leurs préoccupations, et leurs visions du monde. Portrait inédit d’une nouvelle génération.
En année électorale, les élus à Berne le prendront comme une claque: un jeune Romand sur deux estime qu’ils agissent par intérêt personnel plutôt que pour le bien commun. Mais ils auraient tort de s’offusquer: les nouvelles générations sont fières d’être suisses, et se montrent profondément attachées à la démocratie directe. Comme le notent Marie-Hélène Miauton et Mathias Humery, de M.I.S Trend, qui ont conduit cette vaste étude d’opinion pour le Forum des 100, «les élus doivent faire un réel effort pour contrer les stéréotypes et redorer le blason de la démocratie représentative». La méthode Sophia permet la comparaison entre les opinions de la population et celle des élites. Appliquée aux 18-30 ans, elle fait apparaître un fossé sur toutes les questions qui ont trait à l’ouverture à l’Europe, au monde.
Alors, les jeunes Romands sont-ils anti-étrangers, conservateurs, individualistes? Heureux mais frileux? Les réponses sont pleines de nuances. Mais vingt ans de discours blochérien dominant laissent des traces. Oublié le slogan de 1992 «La Suisse n’existe pas»: les 18-30 ans de 2015 aiment la police et la justice. Ils ne sont pas aussi centrés sur eux-mêmes qu’on le croit puisqu’ils plébiscitent un service citoyen obligatoire. Et ils démontrent une belle distance critique par rapport à l’internet. Pour eux, le bien commun n’a simplement plus le même contour que celui qui animait leurs aînés.
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