Réelle addiction, il suffit d’observer un tant soit peu autour de soi, les réseaux sociaux représentent une source d’information quotidienne ou très régulière pour les leaders comme pour l’ensemble des jeunes. Et pourtant, la méfiance règne. Aussi bien les leaders que l’ensemble des jeunes craignent qu’ils ne nuisent à leur sphère privée. Alors, schizos?
Pour l’expert en matière de cybercriminalité et de réputation sur l’internet qu’est l’avocat genevois Nicolas Capt, 36 ans, le fait de s’informer ne met pas forcément en danger. La contradiction entre le discours et l’acte, il la voit surtout dans le fait que les jeunes, malgré leur inquiétude, donnent, «volontairement et gratuitement, des quantités d’informations sensibles, par exemple sur Facebook, ou en publiant certaines photos érotiques notamment sur Snapchat». Or ces données permettent d’établir des profils de personnalité, risquent d’entraîner du mobbing ou encore d’être utilisées à des fins commerciales, voire criminelles.
Cela dit, informations et mesures existent pour se protéger. Encore faut-il les appliquer. D’ailleurs Nicolas Capt se rend régulièrement dans les écoles pour montrer comment se prémunir concrètement. «Mais, ne soyons pas angéliques, nous sommes tous incohérents avec les nouveaux médias, ce n’est pas l’apanage d’une génération.» Cette «méfiance» traduit des doutes, mais aussi une distance bienvenue avec les réseaux sociaux, estime pour sa part Jean-Nathanaël Karakash, 36 ans aussi, lui qui, avant d’entrer dans la politique professionnelle il siège au gouvernement neuchâtelois, travaillait comme ingénieur en systèmes de communication. «Les jeunes ont conscience que partager des informations sur les réseaux n’équivaut pas à une conversation les yeux dans les yeux», estime le socialiste, content d’apprendre que les journaux, version papier ou internet, restent les sources d’information les plus utilisées.
Dans le même dossier:
Les jeunes Romands sont-ils devenus anti-étrangers? conservateurs? individualistes?
Les jeunes sont fiers d’être Suisses
Ils ne veulent pas changer le système politique suisse
Ils plébiscitent le service citoyen
La migration: le problème No 1
La jeune génération se méfie des politiciens
Etrangers ou musulmans: pas de cadeaux
Un fossé béant sur l’ouverture à l’étranger