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Société: ces mannequins suisses qui en ont dans le plot

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Jeudi, 7 Mai, 2015 - 05:53

Alexandre Babin

Zoom. Elles s’appellent Louann von Brochwitz, Carina Tyrrell ou encore Sarah Meier. Leur point commun? Ces Suissesses suivent des études dans les plus prestigieuses universités en parallèle à leur carrière de top-modèle.

Mannequin, pin-up, contorsionniste et doctorante en mathématiques. Le CV de la Zurichoise Louann von Broch­witz, que tout le monde appelle Loulou, est pour le moins étonnant. Lorsqu’elle ne se trouve pas sur les podiums des défilés de mode, la sculpturale blonde rédige une thèse à l’Université de Californie sur les transformations de Lorentz, un champ de recherche qui permet de décrire les trous noirs.

Elle a d’ailleurs fait de sa passion pour les chiffres sa marque de fabrique et revendique son image d’intello sexy. «Les mathématiques sont l’unique discipline qui peut combler mes interrogations sur la vie, le temps et la mort, dit-elle. Mes parents sont scientifiques. Mon père est physicien et mathématicien, et ce domaine m’a attirée dès mon enfance.»

Repérée à 14 ans par une agence, c’est durant sa première année à l’Université de Berlin que Louann von Broch­witz perce dans le milieu de la mode. Depuis, elle cumule les succès: apparition dans Vogue et Playboy, campagne pour défendre les droits des animaux dans laquelle elle fait étalage de l’étonnante élasticité de son corps, ou encore émission de téléréalité sur sa vie diffusée par une chaîne allemande. La recette de sa réussite? «De la discipline, une gestion rigoureuse du temps, de la passion et savoir prioriser.»

Cambridge, Duke, Columbia

Carina Tyrrell, 25 ans et Miss Angleterre 2014, jongle aussi entre shootings et cours ex cathedra. Cette binationale qui a grandi à Genève, totalement étrangère au monde du mannequinat avant son élection en tant que reine de beauté, étudie depuis cinq ans la médecine à la très prestigieuse Université de Cambridge.

«J’hésite à me spécialiser dans la chirurgie cardiothoracique ou dans les maladies infectieuses.» Elle s’est toutefois accordé une année de pause pour remplir tous ses engagements de miss: séances photo, récolte de fonds pour des associations caritatives et déplacements à l’étranger.

Sarah Meier, Suissesse par son père et Philippine par sa mère, est pour sa part une mégastar en Asie du Sud-Est. Elle a longtemps parcouru les podiums du continent et animé plusieurs émissions de télévision.

Après des cours de journalisme et de publicité aux universités américaines Duke et Columbia, elle occupe aujourd’hui le poste de rédactrice en chef de l’édition philippine du magazine Metro.

Loin des clichés sur les top-modèles superficielles et décérébrées, ces exemples illustrent une tendance de fond, selon Alexandre Leveau, de l’agence lausannoise Square Agency, car le métier de mannequin a fortement évolué au cours des dernières décennies. «Dans les années 90, les supermodèles comme Claudia Schiffer ou Cindy Crawford étaient idolâtrées.

De nos jours, il n’est plus vraiment concevable de faire carrière dans le domaine jusqu’à 50 ans. Avec l’internet, le nombre de mannequins a très fortement augmenté. Et les marques utilisent de plus en plus d’acteurs ou de sportifs pour leurs campagnes de publicité.» Ces deux facteurs tendent à rendre les modèles plus remplaçables.

«Elles sont conscientes de cette situation, c’est pourquoi elles sont toujours plus nombreuses à capitaliser sur leur image pour lancer leur propre marque de vêtements, de bijoux ou de cosmétiques.» La Britannique Agyness Deyn a par exemple dévoilé sa griffe de prêt-à-porter l’année dernière, tandis que la Polonaise Anja Rubik a créé une collection de parfums.

Ces reconversions sont facilitées par l’émergence de réseaux sociaux (Facebook, Instagram ou Pinterest), qui permettent de s’adresser directement aux fans. Alexandre Leveau considère que de nombreuses filles rêvent encore de faire carrière dans le mannequinat, même si la profession exerce moins d’attrait qu’auparavant.

«Des étudiantes défilent ou posent ponctuellement pour financer leurs frais de scolarité, même si les revenus sont très irréguliers.»

Pour Carina Tyrrell, «la plastique ne suffit plus pour devenir une reine de beauté. Les organisations comme Miss World recherchent des profils particuliers, des personnalités affirmées qui peuvent être considérées comme des exemples.» 

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