Léman Bleu
Région: Genève et Nyon
Budget: 4 millions de francs
Redevance: 2 millions de francs
Début 2015, pour la quatrième fois en quatre ans, Léman Bleu a changé de directeur. Le conseil d’administration a ainsi sanctionné des finances dans le rouge et des ambitions, côté programmes, qui n’ont pas donné les résultats escomptés. «Nous allons cesser de nous disperser, indique Laurent Keller, le nouveau directeur, également rédacteur en chef. L’objectif est de recentrer Léman Bleu sur son ADN: l’info et la proximité, avec par exemple davantage d’émissions sur le terrain.» Léman Bleu a supprimé quatre postes et emploie aujourd’hui 30 personnes. Fondée en 1996, elle produit deux heures de programmes par jour. Son émission phare, animée par Pascal Décaillet, Genève à chaud, existe depuis 2006.
Telebielingue
Région: Bienne, Jura bernois, Seeland, Morat (FR) et Granges (SO)
Budget: 3,2 millions de francs
Redevance: 2,1 millions de francs
Créée en 1999, la discrète TeleBielingue s’adresse à un bassin restreint de 250 000 téléspectateurs potentiels à cheval sur trois cantons. Avec 40 employés, elle produit chaque jour une demi-heure de programmes en français et une demi-heure en allemand. Le journal d’information – sa locomotive – est complété par des magazines sur l’économie régionale, le sport ou la culture. «Le bilinguisme est notre raison d’être, indique son directeur des programmes, Markus Böni. Mais c’est aussi ce qui rend notre tâche difficile. Produire en deux langues demande de gros efforts. Et nous avons des concurrents directs de tous les côtés: Canal Alpha dans le Jura bernois, La Télé à Fribourg et TeleBärn à Bienne.» Malgré une situation financière «très serrée», TeleBielingue affiche des comptes à l’équilibre.
Canal Alpha
Région: Neuchâtel, Jura, Jura bernois, district d’Yverdon
Budget: 5 millions de francs
Redevance: 2,8 millions de francs
Canal Alpha a vu le jour en 1987 à Cortaillod et étendu petit à petit son périmètre d’activité. Très populaire dans sa région, surtout pour son journal d’information, elle fait figure de première de classe. Sa recette? Une ligne éditoriale stricte à laquelle elle n’a jamais dérogé. «Tout ce qui passe sur notre antenne est forcément lié à notre zone de diffusion, indique le directeur, Marcello Del Zio. Nous misons sur ce que les téléspectateurs ne trouvent pas ailleurs.» Sur le plan de la publicité, la chaîne joue aussi la carte de la proximité et a su séduire de nombreux petits clients locaux. Avec 25 employés, Canal Alpha produit une heure de programmes par jour.
La Télé
Région: Vaud et Fribourg
Budget: 5,5 millions de francs
Redevance: 3,6 millions de francs
Née en 2009, la petite dernière des chaînes régionales est sans doute la plus mal en point. En 2014, elle a frôlé le dépôt de bilan: des erreurs comptables et des revenus publicitaires moins élevés que prévu ont causé une perte inattendue de 1,5 million de francs. L’épisode a entraîné la démission immédiate du directeur, Christophe Rasch, et une recapitalisation en urgence par la ville de Lausanne. «Nous sommes parvenus à limiter la casse, dit Markus Baumer, codirecteur ad interim, par ailleurs directeur financier de Radio Fribourg. Notre but est d’atteindre l’équilibre financier en 2015.» La Télé, qui n’a jamais caché ses ambitions romandes, voire nationales, veut désormais se recentrer sur son territoire. Parmi les émissions emblématiques de la chaîne, Philippe Rufener, le directeur des programmes, évoque le journal quotidien d’information et, durant la saison de hockey, le magazine Les puckalistes.
Canal9
Région: Valais et Chablais vaudois
Budget: 8,4 millions de francs
Redevance: 3,5 millions de francs
Créée dans une cave de Sierre en 1984, Canal9 est souvent citée en exemple pour ses programmes et son public fidèle. Son journal d’information et son magazine bimensuel de santé, L’antidote, sont particulièrement suivis. La doyenne des télé-visions privées romandes se trouve néanmoins dans une situation financière difficile: le téléréseau net+, qui percevait jusqu’ici 3 francs par mois auprès de ses abonnés au bénéfice de la chaîne, se retire. Un manque à gagner de 1,8 million de francs par an que Canal9 tente de combler en sollicitant des dons du public et le soutien des communes. «Nous nous réorganisons pour faire des économies, indique Vincent Bornet, son directeur. Une restructuration plus marquée et des suppressions de postes ne sont pas exclues.» Canal9, qui produit une heure et demie de programmes par jour en deux langues, emploie 65 personnes.
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