▼Les faits
Après seulement huit ans au Grand Conseil, le Mouvement citoyens genevois (MCG) entre à l’exécutif du canton sous les traits de l’avocat Mauro Poggia, face polie d’un parti provocateur qui ne se veut ni de droite ni de gauche. Désormais, le gouvernement compte toujours quatre membres du centre droit (deux PLR, deux PDC), mais deux seulement issus de la gauche (un Vert, un PS), les Verts ayant perdu leur deuxième siège.
▼Les commentaires
Le Tagesschau de la télévision alémanique SRF relève l’arrivée «triomphale» de Mauro Poggia, mais estime que la politique genevoise ne devrait pas beaucoup changer. Parce que la majorité reste au centre droit, que l’élu MCG n’est «qu’un sur sept» et que la population n’a pas choisi «l’agitateur Eric Stauffer, mais bien celui qui s’est excusé auprès des frontaliers» pour les dérapages de son parti. Une élection «historique», estime Der Bund, peu surpris par la préférence donnée à Mauro Poggia «qui passe pour modéré et capable de consensus». La Neue Zürcher Zeitung, qui baptise Mauro Poggia «le populiste social», suppose que la France voisine a dû éprouver quelque malaise à suivre l’élection du représentant d’un parti qui s’est surtout forgé un nom en stigmatisant l’afflux de frontaliers français à Genève. Après que la Genève internationale a un parti populiste de droite au gouvernement, «il ne devrait pas s’avérer simple d’expliquer aux observateurs étrangers que ce choix n’est pas un signal de repli face au monde extérieur». Constat: «Genève a maintenant un visage politique qui ressemble à celui d’un autre canton frontalier, le Tessin.»
▼A suivre
Comme la Lega au Tessin, le MCG ne devrait pas s’assagir au gouvernement. D’autant moins que Mauro Poggia laisse derrière lui, au Parlement, un homme blessé d’être écarté: Eric Stauffer, qui rate pour la quatrième fois son entrée au gouvernement.