Fable. Habitués à se croiser au quotidien, les conjoints prennent tous les risques en vacances. Attentes excessives, cohabitation 24 heures sur 24, intérêts divergents: les sources de tensions transforment souvent le paradis espéré en enfer. Il faut imaginer Adam et Eve sur une plage de Marbella.
Dossier réalisé parIsabelle Falconnier et Anne-Sylvie Sprenger
Isabelle Falconnier
Dieu, lorsqu’il chassa Adam et Eve du paradis, les envoya en vacances ensemble sur la terre, et se proposa pour garder les gosses.
Ceci est leur histoire.
Adam voulait aller en safari au Kenya, Eve visiter les châteaux de la Loire. Ils décidèrent de poser leur doigt, les yeux fermés, sur une carte du monde. Ce sera Marbella, Espagne. Ils détestaient tous les deux, mais décidèrent in petto de faire contre mauvaise fortune bon cœur pour ne pas plomber le début de ce que Dieu leur avait accordé si généreusement. Ils attendaient beaucoup de ces vacances. Ils imaginaient des balades au clair de lune, des siestes coquines, du jogging sur la plage, bref, du bon temps après des années à s’occuper des enfants sans penser à leur bien-être. Comme tous les couples, ils pensaient rattraper en quinze jours ce qu’ils avaient renoncé à faire les 350 jours précédents.
Ils discutèrent durant deux heures pour savoir s’il valait mieux prendre une grande valise ou deux petites, faillirent se disputer au moment où Adam, fermant la valise sur le chapeau d’Eve, le rendit impropre à tout usage. Mais, comme il lui avait acheté un bikini neuf dans sa boutique de lingerie préférée, elle se contenta de dire qu’elle en trouverait un plus joli au bord de la mer.
Dans la voiture, le lendemain matin, il prit le volant pour qu’elle puisse dormir. Au moment de quitter l’autoroute, elle se retrouva en charge du GPS. Qu’elle soupçonna rapidement d’incompétence, préférant suivre les indications des panneaux sur la route. Ils se perdirent. Adam commença par rigoler avant d’exploser, accusant sa femme d’être comme toutes les femmes, des dangers au volant doublés de technoploucs. Eve décida de bouder et de le laisser se débrouiller. Du coup, ils arrivèrent à l’hôtel au milieu de la nuit et en se faisant la tête. Une fois dans la chambre, ils décidèrent de crever l’abcès de suite. «Adam, je suis contente d’être ici avec toi.» «Moi aussi, Eve, cette semaine nous appartient.»
Au moment de s’endormir, épuisés, ils constatèrent avec dépit qu’il n’y avait qu’un seul duvet sur le lit, au lieu des deux auxquels ils étaient habitués. Elle tira modérément l’édredon de son côté, il fit de même. Elle se demanda si elle allait pouvoir tenir toute la semaine avant de s’endormir comme une masse.
Assistant navré à ces péripéties conjugales depuis le ciel, Dieu décida d’ajouter un certain nombre de commandements aux dix existants.
Premier commandement du couple en vacances: les vacances tu ne surinvestiras pas.
Le premier jour, lui qui se levait d’habitude à l’aube pour aller au travail, se retrouva devant la salle de bains en même temps qu’elle. Comme il y avait deux lavabos, ils firent leur toilette en même temps. Elle lui fit remarquer qu’il pourrait arrêter l’eau en se brossant les dents. Il pensa que le lendemain, il se lèverait avant elle pour avoir la paix.
Au petit-déjeuner, ils décidèrent de leur programme de la semaine. Il s’inscrivit à l’activité tir à l’arc et aux échecs, elle à l’aquagym et au yoga. Ils ne trouvèrent pas d’activités à faire ensemble mais convinrent de se retrouver à la piscine tous les après-midi. Il passa au restaurant réserver la meilleure table pour un dîner romantique le soir, souhaitant lui faire une surprise. Au moment le plus chaud de la journée, ils décidèrent de faire une sieste. Alors qu’elle s’endormait, il se mit à lui caresser le bas du dos. «Adam, il fait trop chaud pour faire l’amour!» «Mais, Eve, c’est le meilleur moment!» «Ce soir, promis, Adam.» Elle se tourna sur le côté et ferma les yeux.
Adam, qui avait tout sauf envie de dormir, se leva et alluma doucement la télévision. Adam et Eve ne faisaient plus l’amour qu’une fois par mois depuis la naissance de leur deuxième enfant. Adam se rappela la phrase que leur thérapeute de couple, fréquenté durant quelques semaines après la naissance de leur premier enfant, leur avait demandé de noter: «Communiquer signifie étymologiquement échanger de l’information, et non mettre en commun des émotions, expériences ou pensées.» Il se dit que non seulement son envie de sexe n’était pas partagée, ce qui l’inquiétait, mais qu’en plus ils n’avaient pas réussi à se l’avouer.
Deuxième commandement du couple en vacances: tes envies tu exprimeras clairement et en commençant par «je».
Le dîner aux chandelles, face à la mer, fut très réussi. Eve avait mis une robe courte au vaste décolleté qui la rajeunissait. Adam imaginait déjà la robe glissant aux pieds de sa femme. A la fin du repas, il tenta de l’entraîner dans la chambre mais elle le supplia d’aller danser au club à côté. Habitué à se coucher tôt à la maison, il sentait ses paupières s’alourdir mais céda. Elle dansa pendant qu’il restait accoudé au bar. Un des maîtres nageurs de l’hôtel la rejoignit sur la piste de danse, et l’enlaça au moment d’un morceau lent. Elle ne fit aucun geste pour le repousser, ce qui surprit Adam, jaloux. Il tenta de lui faire signe mais elle ne le regardait pas. Ils rentrèrent tard à la chambre. Elle enfila sa nuisette toute joyeuse d’avoir constaté que son pouvoir de séduction était intact. «Chéri, je suis prête», cria-t-elle depuis la salle de bains. Mais il ronflait déjà.
Troisième commandement du couple en vacances: le coup de foudre à l’envers, ça existe. Bienvenue au pays de la «désidéalisation».
Le deuxième jour, il voulut se lever tôt pour profiter de la fraîcheur et aller courir sur la plage. Dans un demi-sommeil, elle lui demanda de réserver un transat au bord de la piscine. Lorsqu’elle émergea pour le rejoindre, elle le trouva tout au fond, à côté des toilettes. Elle lui reprocha de ne pas avoir trouvé de meilleur emplacement. Il lui rétorqua qu’elle n’avait qu’à se lever plus tôt. Pour faire la paix, il proposa d’aller lui chercher un cornet glacé. Elle répondit qu’elle n’entrait plus dans son maillot de bain, comment pouvait-il lui proposer une chose pareille? Il proposa de l’accompagner à son cours de yoga. Elle accepta. Posé sur le tapis à côté d’elle, il bâilla, puis rebâilla, jusqu’à ce qu’elle lui lance qu’il ferait mieux de s’en aller s’il s’ennuyait.
Quatrième commandement du couple en vacances: ton pouvoir de séduction tu rafraîchiras. Mais ne tente pas le diable.
Le lendemain, ils décidèrent d’aller à la plage, et s’installèrent sous un parasol au premier rang. Après s’être enduite de crème solaire, elle se mit à lui en répandre sur le dos. Il sursauta et lui glissa: «Merci ma chérie, mais tu n’es pas ma mère…» Vexée, elle se plongea dans un des romans de Marc Levy qu’elle avait emportés. Il avait oublié son livre. Elle lui tendit un autre roman de Levy. Il ricana, s’empara de son iPhone et se mit à consulter ses mails. «Tss tss, siffla Eve, tu avais promis de déconnecter du bureau. Donne-moi ton portable!» «Eve, tu plaisantes?» «Pas du tout.» Il lui tendit l’objet du délit, conscient qu’avec la jalousie, le syndrome «loin du bureau» est la deuxième cause des disputes pendant les vacances, et que plus des trois quarts des couples se disputent durant leurs vacances.
La foule des baigneurs passait et repassait devant eux. Le regard d’Adam était irrésistiblement attiré par les naïades en string qui défilaient sous son nez. Il était ravi de pouvoir mater tout son soûl alors qu’au travail, le moindre regard en dessous du menton lui faisait risquer l’accusation de harcèlement. «Forcément, elles sont plus jeunes que moi!» lança Eve avec acrimonie. «Mais, chérie, je ne fais que regarder, se justifia Adam. C’est toi que j’aime.» Il pensa lui expliquer ce qu’il avait lu dans Science & Vie, soit que les hommes fonctionnent au regard et à l’action et les femmes au ressenti et à la parole, mais il renonça.
En fin de journée, ils firent l’amour avec une efficacité qui les réjouit l’un et l’autre. Il se sentit autorisé à lui rappeler la première année de leur relation, lorsqu’ils avaient calculé tenir des moyennes de trois baises par jour. Vexée, elle lui rétorqua: «Avec toi, Adam, c’est toujours mieux avant!» Au moment où elle se changeait pour la soirée, elle le surprit en train de fouiller dans son sac à main pour récupérer son portable. Elle se fâcha mais lui rendit l’objet, lui faisant promettre qu’il le laisserait dans la chambre désormais. Il prétexta un passage aux cabinets pour consulter ses messages.
Le coucher de soleil était magnifique. Elle s’arrêta pour un selfie, puis lui demanda de la rejoindre pour un selfie de couple. Il avait compté: c’était la vingtième fois qu’elle lui demandait de poser avec elle. «Adam, souris, on dirait que tu fais la tête!» Il savait déjà qu’à son retour au bureau, il serait la risée de ses collègues qui n’auraient rien manqué de ses péripéties sur Facebook: Adam et Eve devant la piscine, Adam et Eve sous les palmiers, Adam et Eve devant une grosse langouste.
Cinquième commandement du couple en vacances: l’amour est une vaste leçon de tolérance.
Au troisième jour, elle se lança: «Chéri, il faut qu’on parle.» Il se crispa. Il connaissait ce ton mielleux. Elle sortit le grand jeu devant une tomate-mozzarella. «Tu comprends, Adam, en vacances, on a enfin le temps de parler. Ce serait bien que l’on fasse le point sur nous.» Il se dit qu’elle ne s’y prendrait pas autrement si elle voulait gâcher leurs vacances. Même leurs amis Ken et Barbie étaient partis en week-end, sur le conseil de leur thérapeute conjugal, avec la recommandation expresse de parler de tout, projets, envies, souvenirs heureux, sauf des sujets qui fâchent. Il l’écouta patiemment lui reprocher de trop travailler, de ne pas faire sa part des travaux ménagers et de ne plus la regarder. Il tenta de se souvenir du moment où il était tombé amoureux d’elle. C’était loin, mais il y réussit. Il l’interrompit: «Eve, ma chérie, je t’aime.» Le pianiste du bar se mit à jouer Cheek to Cheek. Il se leva, lui tendit la main. Elle la prit. «Moi aussi, Adam.»
Sixième commandement du couple en vacances: n’oublie pas qu’il y a quelque chose de plus fort que tous les problèmes entre vous.
«Nous nous retenons de nous ruer sur nos portables!»
Patrick et Leila Delarive, respectivement homme d’affaires et fondatrice et CEO de BeCurious TV.
«Les vacances sont essentielles pour le couple. Pour nous, elles sont vraiment une bulle d’air dans nos rythmes de travail effrénés. Nous les attendons avec impatience pour pouvoir respirer et passer plus de temps ensemble», manifeste Madame, qui avoue avoir été passablement indisponible dernièrement avec le lancement de BeCurious TV. «Le gros défi, cependant, c’est de réussir à déconnecter et à ne plus travailler! Nous sommes tous les deux des workaholics et nous nous astreignons alors à préserver le temps passé en vacances, à ne pas nous ruer sur nos ordinateurs et nos portables.»
Des ambiances de prédilection pour ces instants de farniente? «Comme nous sommes très souvent à l’extérieur pour notre travail, nous aimons nous retrouver chez nous ou à la montagne dans notre chalet. Nous aimons aussi beaucoup partir deux-trois jours dans une capitale pour déconnecter et nous retrouver en tête à tête à flâner, découvrir de bons restaurants, en bons épicuriens que nous sommes. Mais comme nous sommes assez casaniers, nous voyons très peu de monde et fuyons les endroits bondés. Très peu pour nous, les endroits à la mode pour passer des vacances, style stations balnéaires ou de ski bondées!»
Côté programme, rien de radicalement différent à signaler: «Nous changeons peu nos habitudes quotidiennes, hormis le fait de ne pas être connectés en permanence à nos téléphones! Nous apprécions de passer du temps à discuter, faire la grasse matinée, nous balader, sans être soumis forcément au stress ou à un planning serré.» Anne-Sylvie Sprenger
«La grasse matinée et les œufs au p’tit-déj»
Zep, dessinateur, et son épouse Mélanie Chappuis, écrivaine.
«Notre secret pour réussir nos vacances en couple? Eh bien, c’est en tout cas plus facile de les réussir à deux qu’en famille recomposée, ironise l’écrivaine. Les valises se font rapidement et les destinations se choisissent un peu au hasard, en fonction de nos envies du moment. Cet été, nous pensions aller à Copenhague et on se retrouve à Ibiza, parce que le Noma, ce restaurant danois dans lequel nous rêvions de dîner, était plein. Du coup, on a préféré goûter au sel de la mer.»
Qu’est-ce que ce couple d’artistes profite alors de faire qu’il ne fait pas le reste du temps? «La grasse matinée, la sieste, les œufs au p’tit-déj. Et Philippe lit des romans et moi des BD, alors qu’à la maison, c’est plutôt le contraire.»
Appréhendent-ils le temps des vacances également comme un défi pour le couple? «C’est vrai que les vacances peuvent aussi être l’occasion de se rendre compte qu’on n’a plus grand-chose à se dire. Que les silences à deux sont devenus tristes et pesants et que les envies divergent. A nous, elles nous font plutôt le plus grand bien. On retrouve alors le plaisir de parler de choses plus existentielles que nos problèmes d’agenda et de vie quotidienne. On peut se lancer dans de vraies discussions sans être interrompus par nos petits. On s’interroge sur notre travail, on réfléchit à nos prochains livres. On adore nos vacances à deux… à condition qu’elles ne durent pas trop longtemps! Assez vite, l’envie d’écrire, de dessiner et d’embrasser nos enfants ressurgit.» Anne-Sylvie Sprenger
«L’occasion de profiter d’être réunis en famille»
Jean-Claude Biver, grand patron des montres Hublot, et sa femme Sandra.
«Malheureusement, je ne pourrais pas vous répondre précisément sur les vacances en couple, nous précise tout de go le CEO des montres Hublot. Je ne passe pas de vacances en couple, mais toujours en famille.»
Et d’expliquer avec l’entrain qu’on lui connaît: «Je pense en effet que le meilleur moyen de se ressourcer, c’est l’Amour. Lorsqu’on possède ce privilège, il serait dommage de ne pas en faire usage et de ne pas profiter de chaque minute passée dans l’harmonie de l’Amour – une harmonie qui donne paix et force à la fois. Exactement ce que les vacances sont censées apporter. Les vacances en famille ressoudent les complicités et renforcent l’esprit de clan. Et – bonheur suprême – elles nourrissent la mémoire de souvenirs harmonieux et doux: on aura ainsi un antidote pour plus tard, en cas de période plus difficile.»
Si les destinations ne varient guère chez les Biver, aucune activité spécifique n’est par ailleurs affichée au programme. «Nous ne faisons rien de particulier si ce n’est être ensemble, faire du sport ensemble, déjeuner, dîner ensemble. Bref, nos vacances sont avant tout l’occasion de profiter d’être réunis en famille et de retrouver l’ambiance, la chaleur et l’harmonie du cocon familial. Je suis conscient que tout le monde n’a pas ce privilège, ce qui ajoute à ma gratitude de ne pas avoir besoin d’aller ailleurs que dans la famille et nos maisons familiales de Ramatuelle et Crans-Montana pour nous ressourcer et retrouver repos, force et harmonie intérieure.» Anne-Sylvie Sprenger
«Nos vacances sont une preuve d’amour»
Thierry Wegmüller, propriétaire de restaurants et clubs lausannois, et Yasmine Char, écrivaine et directrice de l’Octogone.
Dans la famille Wegmüller, c’est Thierry le responsable chargé des vacances. «J’adore organiser les vacances, s’enthousiasme-t-il. On choisit la destination ensemble et, après, je m’occupe de tout. De A à Z. Ma femme et nos enfants savent juste à quelle heure ils doivent prendre l’avion, et puis c’est parti.» Pour cet organisateur-né qui s’y prend quatre à cinq mois à l’avance, la préparation des vacances familiales s’apparente à «une vraie preuve d’amour: c’est quelque chose que j’ai envie de donner et que je n’ai pas envie de banaliser. Je veux que ce soit vraiment un moment exceptionnel.» Le chef de famille est cependant conscient des dangers qui le guettent: «Il faut vraiment le faire par amour, et non par égoïsme ou vanité, pour pouvoir dire: «Tu as vu tout ce que j’ai fait pour toi?» La mission qu’il se donne? «Tenir compte de chaque personne, et puis faire un mix des intérêts des uns et des autres. Yasmine aime les vacances plus culturelles, être intégrée dans le pays, aller vers l’authenticité. Moi, je suis plutôt rafting et escalade. Nos enfants aiment aussi plutôt les trucs de fous, comme moi. Mais le but est que tout le monde soit content à la fin. C’est le moment où on échange vraiment nos expériences, où l’on découvre réellement les passions et les intérêts de l’autre. C’est très enrichissant.» Et de conclure: «Les vacances représentent vraiment le couple, et comment il fonctionne. C’est un moment très révélateur.» Anne-Sylvie Sprenger
L’expert. Notre blogueur Stephen Vasey, thérapeute de couple à Lausanne depuis vingt-cinq ans, sociologue, gestalt-thérapeute, auteur de «Laisser faire l’amour», livre ses conseils aux couples.
Les dix conseils du psy
1 Prendre des vacances! Le stress est l’élément fragilisant No 1 des couples. Il nous rend nerveux, émotionnels, et ce qui était tension se transforme en colère avec un déclencheur futile. Nous l’avons tous vécu. Cela nous charge, nous fatigue et nous éloigne. Alors le conjoint, si ce n’est pas les enfants, est la personne la plus proche et la plus «sécure» sur laquelle décharger, de manière souvent maladroite et peu anticipée. On rêve d’une trêve, d’une pause, d’autre chose, enfin.
D’où l’importance des vacances! Avec ou sans enfants, elles sont une promesse de décompression, de ressourcement. Ce changement de notre train-train quotidien fait souvent de nous des gens meilleurs. Notre attention se réveille et nous sommes moins dans les automatismes. Et, si tout va bien, les vacances sont aussi une belle occasion de se retrouver. On se réjouit, on mise sur ce temps pour regagner une connivence, une intimité qui nous a manqué.
2 Attention à sa santé. Le temps des vacances peut créer des moments d’angoisse et de conflits. Il est essentiel d’y résister et de ne pas tomber malade au début des vacances. Le conjoint appréciera.
3 Ne pas paniquer. Certains couples sont très inquiets à l’idée de passer une à plusieurs semaines ensemble. Vu la mésentente des derniers mois, ils craignent l’explosion, ou l’implosion, c’est selon. D’ailleurs, l’angoisse de l’un n’est pas toujours l’angoisse de l’autre: «Est-ce qu’on va enfin pouvoir se retrouver, parler et vivre de beaux moments ensemble?» Ou: «Est-ce qu’enfin j’aurai du temps pour moi? Aurai-je la paix, pourrai-je faire mes trucs à moi, tout seul?» Nos angoisses et nos besoins ne se rejoignent pas toujours et, pour être compatibles, il faut un petit travail sur soi.
4 Se poser mutuellement la question des attentes. Rejoindre l’autre sur son terrain, un peu.
5 Prévoir de bouger le corps et décharger les tensions accumulées. Tout ce qui est évacué signifie que le partenaire est épargné.
6 Décider d’un rythme d’approche progressif, de temps solitaires aussi. Surtout les premiers jours.
7 Ne pas trop parler et lâcher l’espoir de tout régler! Le langage des corps aide aussi beaucoup.
8 Se convertir en spécialiste du plaisir des petites choses et retrouver une créativité, un humour.
9 Pour les parents avec de jeunes enfants, organiser si possible des relais et du soutien. Un peu. Vous le méritez.
10 Prévoir des imprévus, oser l’inconnu. Nous sommes souvent solidaires et doués dans ces moments-là.