A La Chaux-de-Fonds, on ne demande pas «la rue de l’Industrie» mais «la maison de Bill Holden». Petite star de la ville, cet Américain a ouvert La Sonorie, un espace de musique créatif. L’atmosphère y est agréable, l’art et la créativité y sont rois. Fourchettes, skis, roues de vélos, bouteilles en plastique: autant de «déchets» qui sont sur le point d’être ressuscités en incroyables instruments de musique. Artiste polyvalent, Bill fait aussi partie depuis vingt-cinq ans de la Fanfareduloup Orchestra, à Genève.
Il nous accueille dans sa maison aux murs neuchâtelois, située en face de l’atelier La Sonorie. Un chez-soi qu’il loue depuis quinze ans avec sa compagne, Riana. «C’est un concours de circonstances qui m’a amené à La Chaux-de-Fonds.» Il raconte son parcours digne des romans de ses auteurs préférés, Paul Auster, Thomas Pynchon, Annie Proulx…
A 23 ans, Bill Holden, jeune Américain, fils de musicien, étouffe au Tennessee. «I was a stranger in a strange land*, et j’avais besoin de me donner un coup de pied au derrière.» Il se lance dans les Peace Corps, qui l’envoient enseigner l’anglais pendant deux ans au Maroc. Il en a profité pour apprendre l’arabe qu’il n’a pas oublié. Nous échangeons quelques phrases, son niveau est bluffant.
A la fin de sa mission, Bill rencontre un touriste suisse qui rentrait pour se faire soigner d’une intoxication. Ils se lient d’amitié, Bill décide de le suivre. Cela fait maintenant trente-six ans que Bill Holden vit à La Chaux-de-Fonds. «Et je compte bien y rester, c’est bonnard, ici», rigole-t-il avec son accent du Tennessee.
* Référence au livre de Robert A. Heinlein La Sonorie, rue de l’Industrie 20, La Chaux-de-Fonds
Né aux Etats-Unis
Prénom: Bill
Nom: Holden
Profession: musicien
En Suisse depuis: 1979
Nationalité: américaine
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