Contraint de quitter sa Galice natale pour des raisons économiques, il a d’abord imaginé s’installer au Venezuela. Mais la situation politique du pays l’en dissuade. Alors ce sera la Suisse, dès 1978. Il a 22 ans. «On s’était dit que si ça ne marchait pas, on rentrerait en Galice à pied.» Javier Gonzáles travaille dans plusieurs restaurants avant de reprendre El Ruedo en 1999, établissement créé en 1969. Il travaille avec sa femme, Marie-José, une Portugaise rencontrée en Suisse. Leur fils est au service. La rue de Fribourg, dans le quartier genevois des Pâquis, était une Espagne miniature. Sur ses six restaurants hispaniques n’en restent aujourd’hui que deux. El Ruedo (l’arène de corrida, en français), a vu sa clientèle vieillir. Les habitudes ont changé. Fini les longs après-midi dominicaux où les clients venaient jouer aux cartes. Mais le restaurant séduit toujours par son authenticité (la carte n’a pas changé en quinze ans): tapas, crevettes, salades de fruits de mer, paellas ou crèmes catalanes font son succès. Avec, pourquoi pas, un petit chupito d’eau-de-vie aux herbes en guise de ponctuation.
Au début, les Espagnols avaient mauvaise réputation: «C’était olé olé, on jetait les mégots par terre. Aujourd’hui, on les ramasse!» explique Javier, qui se dit très influencé par l’esprit suisse: «Méthodique, clair et net.» Son père était venu travailler en Suisse comme ouvrier entre 1962 et 1975, mais n’en parlait pas. «Le bâtiment, c’était dur. Les cabanes de chantier en hiver… Il n’a pas voulu nous amener en Suisse, pour nous préserver. Plus tard, il a été très fier de voir que j’avais repris un restaurant!»
El Ruedo, rue de Fribourg 12, Genève, www.elruedo.ch
Né en Espagne
Prénom: Javier
Nom: Gonzáles
Profession: restaurateur
En Suisse depuis: 1978
Nationalité: espagnole
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