▼Les faits
La police a procédé à une grosse intervention à la Langstrasse, la rue chaude de Zurich, arrêtant plusieurs acteurs des milieux du sexe, mais aussi cinq collaborateurs de la police des mœurs. Ceux-ci sont soupçonnés d’avoir fermé les yeux sur certaines pratiques illégales en échange des faveurs de prostituées.
▼Les commentaires
Au cœur du scandale, le Chilli’s Bar, dont le propriétaire incitait les filles à forcer sur la note de la consommation de champagne. Le Tages-Anzeiger a recueilli le témoignage éloquent d’une des victimes, un sexagénaire fêtant son prochain départ à la retraite. Endormi par un somnifère versé dans son verre, il s’est réveillé dans une chambre séparée et a été contraint de signer une reconnaissance de dette de 26 000 francs pour des magnums qu’il n’a jamais pu boire! La police des mœurs est au courant de ce genre d’escroquerie, mais comme la moitié de ses collaborateurs sont des ripoux, elle tarde beaucoup à les réprimer. Cette affaire relance le débat politique sur une éventuelle interdiction de la prostitution: 43 députés des Chambres fédérales y seraient favorables, selon la Schweiz am Sonntag. Dans la Weltwoche, le président de maenner.ch, Markus Theunert, en appelle à plus de sérénité en citant deux chiffres: les Suisses dépensent 3 milliards de francs pour des prestations d’ordre sexuel, ce qui fait 3000 francs par homme adulte.
▼A suivre
Que la justice veuille faire toute la lumière sur cette affaire de corruption est rassurant. Que le monde politique en profite pour se donner bonne conscience plutôt que de tenter de résoudre les vrais problèmes qu’elle soulève l’est en revanche beaucoup moins.