Commentaire. Avec le départ de Christophe Darbellay et d’Urs Schwaller, les Romands perdent deux de leurs porte-voix parmi les plus efficaces sous la Coupole. Qui pour les remplacer?
Depuis leur coup de décembre 2007– l’éviction du Conseil fédéral de Christoph Blocher – Christophe Darbellay et Urs Schwaller, respectivement président et chef de groupe du PDC, ont régulièrement figuré en tête des classements qui, selon divers critères, évaluent la vaillance des parlementaires. Leur départ va laisser un gros vide, en particulier pour leur meilleur allié,
Christian Levrat, le président du Parti socialiste.
Agitateurs d’idées
Qui pour les remplacer dans leur rôle de faiseurs de majorité et d’agitateurs d’idées, le jeu politique ayant besoin d’autant de tactique que d’inspiration? Dans son ensemble, la députation romande pourra compter dans cette cinquantième législature sur de belles individualités parvenues à maturité: on songe aux conseillers nationaux vaudois Roger Nordmann, Isabelle Moret, Adèle Thorens, Cesla Amarelle et aux Genevois Carlo Sommaruga et Guillaume Barazzone.
Parmi les innombrables nouveaux postulants, il faut rompre une lance en faveur de deux personnalités que les Romands connaissent bien et qui apporteraient entregent, fougue et réseaux à la défense des intérêts de l’ouest du pays: le démocrate-chrétien genevois Raymond Loretan et le libéral-radical valaisan Léonard Bender.
Le premier n’a pas choisi la facilité, il vise le Conseil des Etats, mais Raymond Loretan amènerait tout son savoir-faire et sa Weltanschauung d’ancien ambassadeur. A la Chambre haute, bastion PDC, il pourrait jouer un rôle de facilitateur, mieux sensibiliser ses collègues alémaniques aux intérêts de la Genève internationale, par exemple.
Le second a été vice-président du PLR au moment du mariage entre libéraux et radicaux. Léonard Bender possède un art oratoire et une propension à enthousiasmer un auditoire très au-dessus de la moyenne. Ses discours toujours fondés sur des valeurs et des références historiques offriraient à son groupe une ossature morale qui lui manque actuellement. Ses chances d’être élu sont encore plus minces que celles de Raymond Loretan de s’asseoir dans un fauteuil de sénateur. Et pourtant, tous les Romands gagneraient à ce que les électeurs genevois et valaisans déjouent les pronostics.