Enquête. L’UDC a renforcé sa place de premier parti. Mais 70% des électeurs ne veulent pas de cette Suisse du repli, comme ces citoyens engagés dans les arts, la politique, la science ou l’économie, qui travaillent au quotidien contre les grands simplificateurs.
Catherine Bellini
Collaboration: Anna Lietti, Michel Guillaume, Julien Burri, Nicolas Dufour, Alain Jeannet
Face à la nouvelle avancée de la droite populiste et nationaliste, l’isolement menace la Suisse. Mais si près de 30% des électeurs ont voté UDC, l’immense majorité, 70%, a choisi des politiciens qui veulent poursuivre nos relations avec l’Union européenne (UE), respecter le droit international et ne pas fermer les frontières aux réfugiés qui fuient guerre et dictature.
Politiciens, artistes, chercheurs ou représentants de l’économie, tous convaincus que la Suisse, terre d’échange et d’accueil, perdrait son âme et sa prospérité à fermer ses frontières, ils résistent, chacun à leur façon: action politique, œuvre, travail scientifique ou provocation.
Ministres
Plus encore qu’Eveline Widmer-Schlumpf, Simonetta Sommaruga est devenue l’ennemie publique numéro un de l’UDC.
Les réfugiés arrivent plus nombreux d’Erythrée et de Syrie? C’est de sa faute. L’Union européenne ne veut pas négocier? C’est de sa faute aussi. La présidente de la Confédération dirige le Département de justice et police, celui-là même dont fut chassé Christoph Blocher qui, aux yeux de ses troupes, faisait tout juste. Malgré tout, Simonetta Sommaruga tient bon, sa réforme de la loi sur l’asile a passé, les procédures seront accélérées. Sauf que l’UDC a lancé un référendum en raison de l’assistance juridique prévue pour les demandeurs d’asile. Une fois de plus, le parti sabote les efforts du Parlement, contre tous les autres partis.
Mais la Bernoise n’est pas seule à résister aux assauts. Le Conseil fédéral dans son ensemble fait plutôt du bon travail et respecte la concordance. Oubliées les rivalités étalées et les indiscrétions chaque dimanche et chaque jeudi (jour de sortie de la Weltwoche), on s’affronte à l’interne mais on se sert les coudes à l’extérieur. Surtout, on bûche. Le dossier mammouth de la réforme des retraites a abouti, comme la nouvelle politique de l’énergie. Et on tente d’avancer dans la recherche d’une solution avec l’Union européenne après le oui du 9 février à l’initiative de l’UDC «Contre l’immigration de masse».
Ce mode de fonctionnement, la population l’apprécie. Dans le rating mené auprès des 34 pays membres de l’OCDE, le Conseil fédéral est le gouvernement qui bénéficie de la plus grande confiance auprès de ses habitants.
Dans les exécutifs cantonaux, on ne laisse pas non plus le terrain aux terribles simplificateurs. Le gouvernement genevois, par exemple, en proie à un Mouvement citoyens genevois (MCG) aussi populiste que l’UDC, conjugue le discours et l’action. Comme l’indique le ministre de l’Economie et de la Sécurité, Pierre Maudet: «J’explique quotidiennement l’importance d’ouvrir le marché du travail dans une économie qui se nourrit d’échanges tout en répondant aux peurs de ceux qui se sentent assiégés.» Un exemple parmi d’autres: «Le patronat, les syndicats et l’Etat de Genève ont scellé un pacte inédit pour renforcer le nombre d’inspecteurs pour mieux contrôler le marché du travail et lutter contre le dumping salarial.»
Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d’Etat neuchâtelois et socialiste, renchérit: «Repli est synonyme de déclin, à plus forte raison dans un petit pays exportateur et très connecté au monde. Quant aux juges étrangers toujours évoqués par l’UDC, les Suisses en ont grandement besoin. Nous sommes trop petits pour nous imposer par la force.»
Parlementaires
Au fond, la vraie star du canton de Zurich, c’est lui: le socialiste Daniel Jositsch. Entré au premier tour au Conseil des Etats, regagnant ainsi le fauteuil que ses camarades avaient perdu il y a trente-deux ans, ce lieutenant-colonel et professeur de droit pénal s’élève comme un rempart face à l’UDC: «Parce que quand un parti lance une initiative contre la Convention européenne des droits de l’homme, il est l’heure de défendre l’Etat de droit.»
Regula Rytz, coprésidente des Verts, a survécu au tsunami qui a rejeté cinq représentants de son parti hors du Parlement. Comment affronter l’UDC? La Bernoise croit à la formation d’un front républicain avec le PLR pour défendre les bilatérales et combattre l’initiative sur la primauté du droit suisse.
Autre survivante au Conseil national, la vert’libérale Isabelle Chevalley croit aussi à ce front: «Dans la révision de l’asile.»
Et les deux femmes n’éliront pas un second UDC au Conseil fédéral.
Parmi les résistants de longue date, on trouve bien sûr les présidents de parti qui fomentèrent l’éjection de Christoph Blocher du Conseil fédéral: le socialiste Christian Levrat et le démocrate-chrétien Christophe Darbellay. Les deux hommes œuvrent toujours pour barrer la route à un second UDC. Ils mettent aussi en garde le Parlement: si le Conseil national exige trop de sacrifices de la population dans la réforme des retraites, celle-ci risque de voler en éclats en votation populaire.
Au Parti socialiste encore, la conseillère nationale et professeure de droit Cesla Amarelle, riche de son expertise en migration, s’insurge contre le populisme, «un poison qu’on distille dans les veines du corps social mais qui n’aboutit à aucune solution. Trouver des boucs émissaires, focaliser sur un pourcentage d’abus alors qu’une crise humanitaire majeure convulse le monde, cela empêche la société d’avancer. Et la politique de trouver des instruments pour contrôler et réguler les migrations qui, qu’on le veuille ou non, existent.»
La Vaudoise s’élève aussi contre le non-respect des contre-pouvoirs qu’assurent les juges et le Parlement.
Au sein du PLR, on travaillera avec l’UDC sur certaines questions fiscales et économiques, mais on résistera aussi. Le conseiller national Kurt Fluri, par ailleurs maire de la ville de Soleure, s’oppose souvent aux agrariens en commission, dans la politique de l’asile mais également quand traités de double imposition ou accords de libre-échange figurent à l’agenda. «Les représentants de l’UDC refusent tout. Par principe, car il s’agit de l’étranger. Or, repousser de tels accords nuirait à notre économie.»
Plus fondamentalement, le Soleurois contrecarre ce parti «parce que je suis un libéral qui refuse d’imposer une idéologie à l’être humain censé être libre. Une idéologie ne peut pas fonctionner dans une Suisse composée de cultures et de langues différentes. Et puis chaque parti, comme l’indique l’origine du mot, n’est qu’une partie du tout. Il faut partager le pouvoir.»
Politiciens et représentants de l’économie
Le président de l’Association suisse des banquiers, Patrick Odier, n’y va pas par quatre chemins: «L’UDC ne peut pas prétendre à un deuxième siège au Conseil fédéral et, dans le même temps, être opposée aux bilatérales. C’est inconcevable.» Quant à la place financière, le Genevois n’est pas certain que les positions de l’UDC aillent dans le bon sens: «Je suis même convaincu du contraire, après avoir analysé leurs positions sur bien des sujets qui la touchent directement.» Pour le représentant des banques, il s’agit de «se battre avec vigueur ces prochains mois contre tous ceux qui veulent détruire ce qui fait la force et la prospérité de la Suisse et communiquer plus clairement les mesures prises pour répondre aux craintes d’une certaine partie de la population».
Olivier Feller, conseiller national PLR et président de la Chambre vaudoise immobilière, estime que l’UDC pourrait se marginaliser avec l’arrivée des Zurichois Roger Köppel et Hans-Ueli Vogt (le père de l’initiative pour la primauté du droit suisse). «Deux conditions minimales s’imposent pour entrer au Conseil fédéral: être prêt à défendre le maintien des bilatérales et la Convention européenne des droits de l’homme.»
A Zurich, la directrice de la Chambre du commerce du canton, Regine Sauter, PLR, vient d’être élue au Conseil national. Bien décidée à s’y battre «en faveur de l’ouverture envers l’UE, essentielle pour l’économie du pays et de mon canton, pour sa recherche aussi, pour nos aéroports et le trafic aérien. J’accepterai une application de l’initiative «Contre l’immigration de masse» à condition qu’elle respecte les accords bilatéraux.» Elle rappelle, comme le président du PLR zurichois, Beat Walti, déjà conseiller national, que le succès retrouvé de leur parti au bord de la Limmat doit beaucoup à l’absence d’apparentement de listes avec l’UDC. «Ce retour aux sources et aux valeurs libérales a été salué par nos sympathisants et nos membres», affirment-ils en chœur.
Très clair aussi, Bernard Rüeger, président de la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI): «Pour nous, c’est un no go, les contingents. Nous avons soutenu l’initiative RASA pour des raisons tactiques: pousser le Conseil fédéral à agir vite.» L’homme estime que «l’UDC joue un jeu ambigu et dangereux. Elle menace les bilatérales avec son initiative.» En conséquence, la CVCI, dans son journal, n’a recommandé qu’un seul candidat UDC: Jean-Pierre Grin.
Ecrivains
L’écrivaine Ruth Schweikert a lancé sa candidature au Conseil national sur une liste zurichoise, Kunst + Politik, une plateforme créée en 2009 dans le sillage de l’initiative pour l’interdiction des minarets et qui donne un cadre à ceux, artistes et acteurs du monde culturel, qui veulent s’impliquer dans la cité. La femme de plume se réfère à la Constitution et rappelle son article 8: «Tous les êtres sont égaux devant la loi.» L’écrivaine ajoute: «Pas seulement les citoyens suisses.» Alors, si l’UDC veut s’engager davantage dans le gouvernement, «il lui faut aussi respecter le texte fondamental du pays». Ruth Schweikert s’implique contre le déni de réalité. «Nous devons apprendre à vivre avec une certaine incertitude. Admettre que notre pays est dépendant de l’Union européenne. Nous ne vivons pas en autarcie. Voter UDC dans l’espoir que rien ne changera est une illusion.»
Car le pays change. Mais sous la pression de l’extérieur, et les citoyens suisses n’ont pas voix au chapitre, estime Lukas Bärfuss, écrivain et auteur de théâtre. Dans l’essai au vitriol qu’a publié la Frankfurter Allgemeine Zeitung le 15 octobre, il écrit: «Une bonne partie de l’Administration fédérale est occupée à mettre en application des lois qui n’ont pas été édictées à Berne mais à Bruxelles ou à New York.»
Ou encore: «Un citoyen suisse ne peut plus faire confiance qu’à la justice.» Il précise: «… à la justice américaine. Elle veille régulièrement à ce que la Confédération ne perde pas complètement le contact avec les nations civilisées.» Il cite l’or des juifs qui dormait dans les coffres des banques helvétiques ou les fraudeurs du fisc choyés par le secret bancaire. Au sujet de l’UDC, il souligne notamment: «Ce qui différencie la Suisse de pays comme la France et l’Autriche, ce sont les 3,6 milliards de fortune privée dont dispose, ici, l’extrémisme.»
L’écrivain d’Olten Alex Capus, qui a présidé le Parti socialiste de sa ville durant deux ans et demi, a lancé, au lendemain du vote du 9 février, le slogan: «Nous sommes les 49,7%», comprenez ceux qui ne sont pas contre l’immigration. «En Suisse, le mouvement populiste de droite a quelque chose de très particulier: un leader riche qui peut s’acheter des journaux. Mais ne nous laissons pas intimider par le pouvoir de l’argent.»
Cinéastes et hommes de théâtre
A Sierre, le metteur en scène et codirecteur du Théâtre des Halles Denis Maillefer contribue par son travail à «nous confronter à ce qui nous touche. A la peur, notamment. Cette peur qui est le moteur de L’UDC.» Il estime par ailleurs que la critique envers les intellectuels émise par ce parti «est méprisante pour le peuple. Cela veut dire: les trucs d’intello, par exemple le théâtre contemporain élitiste, ce n’est pas pour vous.»
«C’est le rôle des artistes et des intellectuels de rappeler l’histoire à travers la puissance du récit», nous dit Jacob Berger. Dans le film Un juif pour l’exemple, tiré du livre de Chessex sur le crime nazi de Payerne et dont il termine le montage, le cinéaste a placé une scène où les protagonistes passent devant une affiche, en fait celle de l’UDC où l’on voit trois corbeaux dépecer une carte de la Suisse. Seul le texte diffère et désigne les corbeaux comme étant les communistes, les francs-maçons et les juifs. «Il y a des moments dans l’histoire où soudain tout bascule dans la violence aveugle et l’abjection fasciste. Je veux montrer qu’ils surviennent dans un certain climat général, traversé de mille petites lâchetés et renoncements moraux.»
Pas besoin d’expliquer longuement à quel point les films du réalisateur Fernand Melgar sur l’asile (L’abri ou Vol spécial) ont une portée politique. Pour ses détracteurs, il est même devenu la figure emblématique de l’étranger qui salit le pays qui l’héberge. Lui rétorque avec flamme: «Le patriote, c’est moi.» Et de citer également la Constitution qui parle de solidarité, d’ouverture au monde et de respect d’autrui. «Or, l’UDC crache sur ces valeurs suisses.» Un constat: les mensonges, à force d’être martelés, se répandent dans les têtes. «Lors de projections scolaires, j’ai devant moi des enfants qui, quand je leur demande ce qu’est un requérant d’asile, me répondent: un délinquant.»
Réalisateur de films documentaires, producteur, le Zurichois Samir était aussi candidat aux élections fédérales, sur une liste alternative. Les migrations? Un fil rouge qui court le long de ses œuvres. A son avis, les migrants sont les mieux intégrés au monde contemporain en perpétuelle transformation. «Il s’agit désormais d’aider les populistes à s’intégrer eux aussi à cette planète mouvante. Il n’y a pas d’alternative, les problèmes nous touchent tous et ne s’arrêtent pas aux frontières.»
Scénariste et écrivain, le Lausannois Antoine Jaccoud proteste par ses textes et ses interventions sur scène. Au lendemain des élections fédérales, il a écrit: «Alors les gars, c’est simple. Voilà le programme. On reste dans le nucléaire, avec les fissures et tout, on s’en fout, ça tiendra bien un moment; on ferme les portes aux migrants qui fuient soi-disant des guerres qui ne sont de toute façon pas les nôtres, et on met le feu si la Confédération nous les impose; on nie toute responsabilité humaine dans le réchauffement climatique – vous préférez quand même pas avoir la flotte?»*
Professeurs
Les recherches du géographe et professeur Etienne Piguet montrent que les étrangers ont créé beaucoup d’emplois en Suisse, une réalité souvent omise. Dès lors, même si, à titre personnel, son objectif premier n’est pas de résister à un parti, Etienne Piguet constate que «les sciences sociales résistent à tous les populismes et à toutes les déformations de la réalité à des fins politiques. Et comme l’UDC est le parti qui a le plus tendance à déformer la réalité, on peut dire qu’en rassemblant des données objectives les sciences sociales s’opposent à ce parti.»
Parmi les historiens, le professeur Damir Skenderovic de l’Université de Fribourg, lui, porte un regard scientifique de savoir et d’analyse sur la droite populiste. D’abord en montrant que l’UDC s’inscrit dans une continuité historique de partis xénophobes telle l’Action nationale de James Schwarzenbach et remonte, en Suisse, aux années 60 et 70. Avec pour conséquence de miner certains principes des droits humains. Autre point saillant des recherches du professeur Skenderovic: l’UDC peut bel et bien être comparée à d’autres mouvements similaires en Europe, en France, en Belgique ou au Danemark notamment. «La Suisse n’est pas un Sonderfall, on observe ce phénomène dans d’autres pays. Le démontrer calme le jeu et permet de s’inspirer des autres pays qui font face à des partis similaires.»
Autre historien, Thomas Maissen, directeur de l’Institut historique allemand à Paris, s’est beaucoup engagé cette année dans le débat sur la neutralité et a contré la vision défendue par Christoph Blocher, à savoir que la neutralité de la Suisse serait née sur les champs de la bataille de Marignan en 1515. Il a publié un livre sur les héros suisses et participé à des débats face au chef suprême de l’UDC. «Parce que la distorsion des faits historiques me fâche.» A l’instar d’autres historiens, Hans-Ulrich Jost, Brigitte Studer ou Jakob Tanner, Thomas Maissen n’a pas l’intention de laisser à un parti le monopole du passé.
La Suisse pourra-t-elle rester dans les grands projets scientifiques internationaux, continuer de bénéficier des fonds de recherche européens? Patrick Aebischer, président de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, plaide pour la cause des chercheurs à Bruxelles comme en Suisse. Sa bataille à lui consiste à rassurer: «Nous n’avons aucune raison d’avoir peur de l’autre. C’est bien au contraire l’isolement que nous devons craindre, car, comme par le passé, nous n’avons pas les moyens de nous développer seuls.» Il rappelle que, de tout temps, «la Suisse a construit sa prospérité en profitant du capital humain d’ici et d’ailleurs. Nos chercheurs et nos étudiants gagnent à se confronter aux meilleures intelligences de la planète. C’est aussi le cas dans notre parc de l’innovation: près de trois quarts des start-up sont créées par des chercheurs étrangers. De tous ces échanges naîtra la richesse de demain: en progrès de la science et contributions à la société, en emplois, en impôts et cotisations à nos assurances sociales.» Recteur de l’Université de Genève, Yves Flückiger abonde dans le même sens: «La prospérité de la Suisse, qui ne dispose pas de matières premières, repose sur sa matière grise. Si l’on contingente la science, ou si notre pays se referme sur lui-même, les «cerveaux» les plus brillants ne viendront plus en Suisse et c’est tout le pays qui en souffrira.»
Ceux qui proposent des voies pour sortir de l’ornière
Directrice du think tank de politique internationale Foraus, Emilia Pasquier estime qu’il faut montrer qui veut maintenir les bilatérales, y compris au sein de l’UDC, et qui ne le veut pas. «Notre proposition? Que les auteurs d’initiative doivent préciser si leur texte est contraire à un traité international.» S’ils ne le font pas, on ne touchera à aucun traité dans l’application si l’initiative est acceptée.
Membre d’Avantage Suisse, qui défend les bilatérales, le PDC Raymond Loretan, candidat genevois malheureux au Conseil des Etats, n’abandonne pas le combat pour autant. «Il faut sérieusement s’attaquer à la création d’une union de centre droit. Un troisième pôle peut entraîner une nouvelle dynamique, notamment dans nos relations avec l’UE. Le plus difficile, ce sera avec le PLR, mais lors de ma campagne avec Benoît Genecand, nous avions les mêmes messages.»
L’UDC inquiète le professeur de droit constitutionnel Andreas Auer, avocat de l’initiative RASA (qui veut que les Suisses votent une nouvelle fois si le Conseil fédéral ne parvient pas à livrer une loi d’application à temps). Pour deux raisons: «Une surévaluation maladive et malsaine du caractère absolu des décisions prises par le peuple. Et un dénigrement systématique des institutions, toutes traitées de traîtresses à l’égard des droits divins que l’UDC veut conférer au peuple. Cela rappelle l’Allemagne des années 30, c’est incroyable.»
* Texte complet d’Antoine Jaccoud sur notre site internet www.hebdo.ch