Reportage. Avec ses paysages sauvages à couper le souffle et ses aurores boréales, l’île nordique attire toujours plus de touristes, été comme hiver.
Céline Bilardo
Quand on traverse l’Islande, c’est d’abord le nez et les yeux collés aux vitres du 4x4 qui nous transporte: les étendues de sable noir, les champs lunaires qui se muent en quelques minutes à peine en terrains verdoyants et les cimes des montagnes recouvertes par endroits d’une couleur rouge vif…
La «terre de glace» offre des dizaines de tableaux d’une nature incroyable, magnifiée par les lumières changeantes de son ciel. Il y a aussi ces cascades spectaculaires, ou encore ces lacs d’une eau pure que l’on découvre en arpentant quelques chemins sauvages, faits de roches et de terre volcanique recouverte de mousse. On se laisse aisément aller à rêver et à s’imaginer au cœur d’un film, avec de la musique islandaise en bande originale. Fascinant encore, ces aurores boréales. Un phénomène naturel, lumineux, magique que l’on peut aussi apercevoir, plus facilement en hiver, au nord de la Norvège ou de la Finlande.
Depuis la crise économique de 2008, l’Islande a misé sur le tourisme et la promotion de cette nature incroyable pour se relever. Aussi, les infrastructures touristiques, comme les hôtels et les auberges, se développent de jour en jour afin d’accueillir les centaines de milliers de visiteurs annuels. Depuis 2011, le nombre de touristes croît d’ailleurs de 20% chaque année. Rien qu’en 2014, près d’un million de curieux ont séjourné sur l’île. Un chiffre record pour ce pays qui ne dénombre que 320 000 habitants, et qui témoigne de l’engouement de ces dernières années pour les pays du Nord.
Les compagnies aériennes ont également suivi le mouvement. Plusieurs d’entre elles proposent désormais toute l’année des vols directs pour la capitale, Reykjavik. La première compagnie nationale, Icelandair, vient également de lancer sa campagne MyStopover avec la possibilité de faire escale en Islande jusqu’à sept jours à l’aller ou au retour d’un voyage pour une ville d’Amérique du Nord, sans frais supplémentaires sur son billet d’avion.
Afin de découvrir toutes les pépites du territoire islandais, il est conseillé d’y voyager au moins deux semaines. La haute saison se situe du mois de juin à septembre, avant qu’un manteau de neige ne recouvre toute l’île. Pour une escale de quelques jours, voici un tour d’horizon des activités et endroits à expérimenter, en été comme en hiver, non loin de la capitale. Direction le sud de l’île.
Un tour en quad
Le quad se révèle la meilleure introduction aux étendues islandaises. Il permet de sillonner le pays en glissant sur ses plages de sable noir, en zigzaguant sur des chemins rocheux peu balisés. Sur la route, on croise des épaves de bateaux échoués et des moutons. A tester au départ de Grindavik, un village de pêcheurs situé à moins d’une heure de l’aéroport de Keflavik (www.4x4adventuresiceland.is).
Gullfoss et le Geysir
La chute d’or (Gullfoss) et le Geysir sont les deux lieux les plus touristiques mais non moins incontournables du sud de l’Islande. Gullfoss est la cascade la plus connue. Elle culmine à plus de 32 mètres de hauteur.
Le Geysir (qui a donné son nom au phénomène de geyser) se trouve à quelques kilomètres de cette chute, sur un site protégé. Il s’agit d’un cratère duquel une colonne d’eau de près de 20 mètres jaillit toutes les dix minutes environ. Sur le même site se trouve son cousin, le Strokkur, le plus grand geyser du pays et qui se réveille, lui, toutes les cinq minutes. L’eau qui en surgit peut être brûlante, gare à ceux qui se tiendront trop près.
Ces must-see sont tous situés sur la boucle du Cercle d’or, le nom touristique donné à un circuit d’environ 250 kilomètres, que l’on peut aisément parcourir en un jour depuis Reykjavik. Ce tour regroupe plusieurs sites mondialement connus.
Se relaxer au Secret Lagoon
Les Islandais adorent se baigner, que ce soit dans les piscines publiques, nombreuses dans la capitale, ou dans les bains thermaux. Le plus connu est le Blue Lagoon avec son eau laiteuse (car riche en silice). Une solution plus intimiste, le Secret Lagoon, se trouve au cœur du parcours du Cercle d’or. Il est plus petit et accueille davantage d’autochtones que de touristes. La température de l’eau oscille entre 36 et 40°C, selon la distance à laquelle on se tient des sources qui entourent le bassin.
Visiter une serre high-tech
De couleur orange vif, les serres d’Islande se distinguent de très loin. Chauffées uniquement grâce à l’énergie géothermique, abondante sur cette île volcanique, on y cultive surtout des tomates et des concombres, impossibles à faire pousser à l’extérieur, dans le climat aride du pays. Plus de 370 tonnes sont produites par année dans la serre familiale Friðheimar, située près de la ville de Flúðir. Son propriétaire fait par ailleurs importer depuis les Pays-Bas plusieurs centaines d’abeilles pour polliniser ses plantes. Depuis 2008, le complexe est ouvert au public pour des visites. La famille d’agriculteurs y fait aujourd’hui déguster des bloody mary et des soupes de tomates de sa production.
Explorer la région de l’Hekla
Hekla est l’un des 35 volcans actifs d’Islande. Sa dernière éruption, en 2000, a recouvert ses versants d’un long manteau de sable noir. Passer quelques heures autour du volcan, profiter des changements de lumière qui éclairent le paysage de mille façons, l’expérience en dépaysera plus d’un.
La vallée de Gjáin, toute proche, est à découvrir absolument: toute verte, elle apparaît comme un coin de paradis au milieu du désert. Plusieurs petites cascades se rejoignent et un long ruisseau d’une eau pure coule au milieu des grottes et des plantes de toutes les couleurs.
Marcher dans la réserve de Fjallabak
Le guide islandais Ingimundur Thór Thorsteinsson recommande vivement aux férus de randonnée de s’aventurer loin de la route principale, qui forme un cercle le long de l’île. Il est possible de réaliser, toujours dans le sud, plusieurs treks au cœur du pays. Une région inhabitée et encore peu explorée, comme la réserve naturelle et sauvage de Fjallabak, se parcourt en plusieurs jours à pied par la route nord (nyrðra), la plus facile d’accès. Le camping est autorisé uniquement sur le site dédié de Landmannalaugar.
Ce voyage a été rendu possible grâce à la compagnie aérienne Icelandair.