Communication. Vous le considérez comme votre allié? Un guide amusant éclaire le rapport que vous entretenez avec votre téléphone portable.
Combien de fois avez-vous vérifié si vous aviez reçu un texto aujourd’hui? D’après les statistiques, 221 fois en moyenne. Certains objets vous facilitent la vie, d’autres vous en font accroire. Le «gain de liberté» tant vanté entraîne parfois des dépendances nouvelles et une surveillance globalisée (celle de vos «amis» qui vous «surveillent») dont le maillage pourrait, à terme, vous étouffer. Le smartphone appartient à ces deux catégories d’objets. Tout dépend de la place que vous acceptez de lui donner. Pour vous aider, un petit Manuel de vie pour utilisateurs de téléphones intelligents intitulé Peut-on vivre sans smartphone? et signé Judith Aquien ressort en poche, mis à jour. Ce n’est pas un essai, plutôt une compilation à picorer, comme sur un site internet. Malgré son titre, il n’a rien d’un guide pratique non plus: il invite à une prise de conscience. Le tout en reprenant le code des applications de conseils et avec des illustrations signées Quentin Vijoux. Du léger, mais qui fait passer des idées en convoquant les philosophes pour éclairer notre rapport à l’ordiphone (que ce soit notre habitude de photographier nos menus et de les diffuser, de draguer ou d’écouter de la musique). Le tout sans la moralisation que cette entrée en matière laisse présager et sans céder au «c’était mieux avant» d’un Finkielkraut.
Sénèque vous envoie un smiley
Chaque utilisateur consacrerait en moyenne deux heures vingt-cinq minutes par jour aux réseaux sociaux. Et vous, combien d’heures passez-vous à jouer à Candy Crush, à tenter de vous vendre sur les réseaux, cherchant à être «validé» par le regard des autres? Tout cela pour répondre aux exigences de votre téléphone intelligent, ce Tamagotchi vampire et parasite qui vous accapare. «Il est des heures qu’on nous enlève par force, d’autres par surprise, d’autres coulent de nos mains», écrivait Sénèque. Vous voulez être révolutionnaire aujourd’hui, suggère Julie Aquien, qui se décrit elle-même comme une «obsessionnelle compulsive»? Laissez au silence le temps de germer. Débranchez votre smartphone.
«Peut-on vivre sans smartphone?». De Judith Aquien, 10/18, 110 p.