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Attentats de Paris: la peur ou la lutte?

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Jeudi, 19 Novembre, 2015 - 06:00

Dossier. Après le temps de l’émotion vient celui de la réflexion. «L’Hebdo» vous propose 30 pages spéciales d’analyses et de décryptages. Car, pour faire face au malheur et à la violence, comme le dit le psychiatre Boris Cyrulnik, il faut d’abord comprendre.

Paris, Tunis, Garissa, Sousse, Ankara, Beyrouth et Paris encore. Et puis tant d’autres, que l’on peine à dénombrer avec exactitude, en Irak, en Libye, au Pakistan, au Mali, au Tchad, en Afghanistan, au Yémen. Et en Syrie. Chaque semaine, bientôt chaque jour, des terroristes fous de Dieu – à moins qu’il ne s’agisse de terroristes nihilistes, comme les appelle Guy Sorman (lire en page 54) – se font sauter au milieu de foules civiles qui vaquent à leurs occupations, vont à la mosquée, à l’université, au marché, se prélassent sur une terrasse, écoutent un concert…

S’il s’agit d’une guerre, son front est partout. Et si ce n’est pas une guerre dans le sens classique du terme, si c’est faire trop d’honneur aux djihadistes de les considérer comme un Etat, alors nous sommes quand même confrontés à un mal qu’il faut se donner les moyens de combattre, là où il est né, là où il prospère, au Proche-Orient comme au cœur des banlieues françaises et européennes.

Dans toute tragédie, il y a un temps pour l’émotion. Si les attentats de ce 13 novembre semblent nous toucher plus que d’autres, c’est parce que pour nous, Romands, la Ville lumière est la cour de toutes nos récréations, que nous aurions tous pu être ce soir-là sur une terrasse, comme ce couple dont nous avons recueilli le témoignage (lire en page 10).

Mais si nous sommes tous émus aux larmes, sidérés, Parisiens de cœur, c’est parce que nous avons reçu une autre preuve glaçante de ce que nous éprouvions déjà lors du massacre de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher en janvier dernier: les terroristes s’attaquent à nos valeurs libérales et libertaires, à notre art de vivre. Ils détestent tant l’Occident, décadent et mécréant à leurs yeux, qu’ils sont prêts à s’ôter la vie pour faucher les nôtres.

Cette prise de conscience qui marque 2015 est douloureuse, pénible. Elle fracasse nos perspectives et quelques certitudes. Dans un continent qui était parvenu à bannir la guerre, et à ne penser qu’à créer, à partager et à préserver sa prospérité, il va falloir réapprendre à combattre, collectivement. Les forces de sécurité, police, armée, corps d’intervention, garde nationale, vont être décuplées (lire en page 18), mais les citoyens sont appelés à résister, à coopérer.

Soft power à la française

Témoin de cette volonté nouvelle de ne pas se laisser abattre, au sens propre comme au figuré, la rapidité avec laquelle, via les réseaux sociaux, des milliers d’individus ont cherché à se montrer solidaires, utiles, debout, et à se rallier à des symboles (lire en page 24). La France va mal économiquement et politiquement, mais le soft power à la française, mondialement identifié comme celui de la défense des valeurs républicaines et des droits de l’homme, se porte bien. Il est immortel, intouchable, inattaquable (voir ci-dessus les monuments du monde éclairés en bleu-blanc-rouge).

Après le temps de l’émotion vient donc celui de la réflexion. La rédaction de L’Hebdo l’a voulue ample, embrassant les enjeux géopolitiques (lire en page 12), sécuritaires, philosophiques. Des experts s’expriment, comme Rachid Benzine, historien spécialiste du Coran et professeur à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, qui dresse le portrait type du terroriste islamiste français (lire en page 16), ou Boris Cyrulnik, neurologue, psychiatre, qui a popularisé la notion de résilience (lire en page 26). Des auteurs ont pris la plume, comme Metin Arditi (lire en page 15) et Guillaume Klossa (lire en page 55), ainsi qu’une quinzaine de nos experts blogueurs (www.hebdo.ch) apportant, de René Longet à Christophe Vuilleumier, en passant par Jacques Neirynck, Olivier Meuwly, Gilbert Casasus, Nicolas Giannakopoulos, Sandro Arcioni, Caroline Iberg, Sylviane Roche, François Cherix, Johan Rochel, Léonard Bender, Vincent Pellissier, Daniel Herrera, des clés de lecture riches et qui interpellent.

Il ne s’agit pas seulement d’essayer de donner du sens à ce qui s’est passé, mais aussi de confronter les points de vue. Après la réflexion vient le temps des choix politiques et de l’action. Celle-ci ne sera réellement efficace que si toutes les racines de la barbarie terroriste ont été identifiées avec courage et lucidité.


Sommaire:

«Je me disais «Je vis! Je vis! Je vis!» Mais j’attendais la balle»
Un tournant pour la Syrie?
Gouverner
«Un parcours fait de violence, avec la volonté de punir la société»
Sécurité: la France joue le tout pour le tout
Deux bonnes idées et une mauvaise
Frères contre frères
L’indispensable réponse visuelle à l’horreur
«Ni haine ni pardon. Pour faire face, il faut comprendre»

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Benoit Tessier / Reuters
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