INTERVIEW. Pour Stephen Urquhart, président d’Omega, le lancement de la nouvelle Seamaster participe aussi à promouvoir l’America’s Cup aux Etats-Unis où elle est très peu connue.
Par le passé, vous avez déjà développé différents modèles de Seamaster dans le cadre de votre partenariat avec le Team New Zealand. Le dernier, la Diver ETNZ Limited Edition, a-t-il aussi été conçu en relation avec l’équipe néo-zélandaise?
En effet. Cependant, il n’a aucune relation avec les précédents. Ce n’est pas une pièce «regatta» et elle est munie d’un calibre chrono classique. Elle se distingue des autres notamment par différents éléments de son design ainsi que par ses couleurs: noir et rouge, les couleurs du bateau du Team New Zealand.
Contient-elle néanmoins des caractéristiques utiles à la compétition?
Honnêtement pas, à part le compte à rebours de 5 minutes pour le départ d’une régate. C’est la seule chose importante pour la voile.
A quoi tient votre engagement auprès d’Emirates Team New Zealand?
Notre histoire avec Team New Zealand date de 1995, année de la victoire de Peter Blake. Le talent de cette équipe est reconnu depuis longtemps par les connaisseurs de la voile, c’est comme les Brésiliens pour les amateurs de football. Ce talent, elle le manifeste sans avoir d’énormes sponsors, ni mécénat comme Alinghi à l’époque ou Oracle aujourd’hui. Une participation à la Coupe de l’America, c’est quand même quelque chose de très coûteux, tant sur le plan de la compétition que sur celui de la préparation.
Quelle visibilité retirez-vous de ce partenariat sur le plan international?
Lors de l’édition précédente, à Valence, la Coupe de l’America a été suivie par 3 milliards de téléspectateurs. C’est énorme.
Cette visibilité doit aussi avoir un impact aux Etats-Unis, où vous profitez d’un réseau bien établi?
Nous avons décidé il y a cinq ans de revoir l’ensemble de la distribution en ouvrant des boutiques en nom propre, car nous n’étions pas contents de nos partenaires commerciaux, surtout des grandes chaînes dont certaines ont fait faillite en 2008. Aujourd’hui, nous possédons 32 enseignes.
Quelle est la capacité de développement du marché américain?
Nous pensons qu’il y a un très grand potentiel sur ce territoire. D’une part, l’économie se reprend. Et, de l’autre, la marque Omega y est très connue en raison de la conquête de l’espace et des Jeux olympiques.
Communiquez-vous encore beaucoup sur l’histoire d’Omega dans ce pays, avec notamment la Moonwatch et le chronométrage des JO?
Le passé, c’est important, mais nous préférons nous tourner vers l’avenir. Si nous sommes présents aux Jeux olympiques depuis 1932, il nous est plus précieux de communiquer sur ceux de Sotchi en 2014, de Rio de Janeiro en 2016. Et nous voulons voir encore au-delà de ces rendez-vous.
De quelle manière cette nouvelle Seamaster participe à l’empreinte d’Omega sur le marché américain?
La Seamaster de base se vendant très bien aux Etats-Unis, c’est profitable de sortir un nouveau modèle comme cette dernière pièce America’s Cup. Une montre qui peut aussi aider à promouvoir cette compétition dans ce pays car elle y est peu connue en dehors des côtes est et ouest. Néanmoins, c’est de notre partenariat avec le Team New Zealand que nous renforçons notre image de marque.
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