▼Les faits
Aucun canton ne l’a acceptée. Les votants, quant à eux, ont été près de 1,8 million à la rejeter. Balayée à 65,3% par le peuple suisse ce dimanche 24 novembre 2013, l’initiative «1:12 – pour des salaires équitables» a fait parler d’elle au-delà de nos frontières.
▼Les commentaires
Pragmatique, le quotidien autrichien Die Presse relève simplement que «les Suisses connaissent les éléments essentiels au bon fonctionnement de l’économie d’un pays». Plus critique, Libération estime qu’«en rejetant la régulation de l’écart entre hauts et bas salaires, les Suisses confèrent toujours plus aux riches». Une tendance qui devrait plaire au Sunday Times. Lui qui, lors de la campagne, se demandait si «la Suisse était devenue allergique aux riches». Après avoir repris les arguments des opposants à l’initiative, Die Welt note pour sa part que «si les Allemands avaient eu la possibilité de se prononcer sur 1:12, ils l’auraient acceptée avec une claire majorité». Il s’appuie pour cela sur un sondage mené par Die Welt am Sonntag, selon lequel «73,3% des personnes interrogées voteraient en faveur d’un système salarial régi par l’Etat». En Espagne, El País se fait plus moralisateur et s’étonne qu’un tel vote intervienne dans un «pays qui détient les données globales les plus enviables au niveau de l’économie et de l’emploi, en particulier si l’on compare la situation que vivent d’autres économies européennes, dévorées par le chômage et la gestion inefficace».
▼A suivre
Malgré cet échec, le débat sur les inégalités n’est pas clos. Une nouvelle votation sur les salaires s’annonce l’an prochain, avec l’initiative de l’Union syndicale suisse exigeant un salaire minimum de 4000 francs par mois.