Pascaline Minet
Neurologie. Une nouvelle classe de médicaments venant en aide aux migraineux est actuellement à l’étude.
La migraine est l’une des affections neurologiques les plus courantes: elle touche environ une personne sur dix. Elle se caractérise par une douleur située d’un côté du crâne seulement et s’accompagne souvent d’autres symptômes, comme la nausée ou une hypersensibilité à la lumière et au bruit. Les crises peuvent durer de quelques heures à trois jours, et se répéter plusieurs fois par mois. De quoi pourrir la vie des personnes concernées!
Mais de nouveaux médicaments pourraient bientôt venir en aide aux migraineux. Leur mode d’action? Ils neutralisent une molécule appelée PRGC, un messager de la douleur qui est libéré dans le cerveau lors de la migraine. Quatre laboratoires pharmaceutiques mènent des essais cliniques pour évaluer l’efficacité de ces traitements. Les premiers résultats, publiés dans des études scientifiques récentes, se révèlent encourageants.
«Ils laissent entrevoir la possibilité de réduire la fréquence des crises de migraine, notamment chez les personnes les plus gravement touchées», indique le neurologue Franz Riederer, qui a étudié ces médicaments anti-PRGC à l’Université de Zurich. Pris de manière préventive, ils permettraient d’éviter plusieurs jours de migraine par mois chez les personnes souffrant de crises fréquentes.
Afin de confirmer ces données, des laboratoires ont lancé des essais cliniques dits de phase 3, portant sur un plus grand nombre de patients. Les premières conclusions sont attendues d’ici à une année environ. Il s’agit non seulement de vérifier l’efficacité des traitements anti-PRGC, mais aussi de garantir leur innocuité. En effet, un précédent essai mené avec un médicament de cette classe avait dû être arrêté en raison de sa toxicité pour le foie.
Ces nouvelles armes antimigraine seraient en premier lieu destinées aux personnes qui souffrent de crises très fréquentes. Des traitements préventifs astreignants, notamment des antiépileptiques ou des antihypertenseurs, leur sont actuellement prescrits. Or, les anti-PRGC ont l’avantage d’être administrés une seule fois par mois, sous la forme d’une simple injection sous-cutanée, comme celle que se font les diabétiques.