Marie Maurisse
Suite. La France ouvre deux enquêtes pour évaluer la dangerosité des produits chimiques contenus dans les protections hygiéniques. Et Berne fait le dos rond.
Chlore, formaldéhyde, dioxine… Un cocktail décapant contenu dans la plupart des protections hygiéniques. En Europe, les consommatrices sont de plus en plus inquiètes et réclament de connaître la composition exacte des tampons et serviettes qui sont en contact direct avec leur intimité. A la suite d’un article sur le sujet paru dans L’Hebdo, la conseillère nationale socialiste fribourgeoise Valérie Piller-Carrard a déposé, le 18 décembre, une interpellation au Parlement.
La réponse du Conseil fédéral, tombée le 28 février, est pour le moins étonnante. Il y est indiqué que «tous risques potentiels pour la santé du consommateur que peuvent présenter ces articles d’hygiène, y compris ceux liés aux contaminants, doivent être évalués par le fabricant». Sur la bonne volonté de ces derniers, le Conseil fédéral ne se montre pas inquiet, puisque «les entreprises sont très sensibles à leur image de marque et il n’est pas dans leur intérêt de mettre sur le marché des produits dangereux pour la santé des consommateurs».
En la matière, la France fait preuve d’un peu moins de naïveté. Paris vient d’ouvrir deux enquêtes officielles sur la toxicité des protections hygiéniques. La première portera sur la présence d’allergènes et de parfums dans ces produits. L’autre, menée par la Direction générale de la santé, évaluera les quantités de polluants dans les tampons et serviettes.
A Berne, le Conseil fédéral se dit «prêt, si nécessaire, notamment en fonction de l’évolution des connaissances scientifiques, à adapter la législation». Valérie Piller-Carrard compte déposer prochainement une nouvelle intervention afin d’obliger les fabricants à mentionner la composition et le procédé de fabrication des protections périodiques sur les emballages.
