Emmanuel Garessus
Constituer un bas de laine petit à petit présente des avantages, comme celui de désigner un ou des légataires. Mais le prix est très élevé.
La sagesse et la précaution conduisent souvent les ménages à placer leurs économies dans une assurance vie. Est-ce encore adéquat de se couvrir contre les aléas de la vie (décès, invalidité) et de profiter d’un (maigre) rendement? Malgré le niveau ridicule des taux d’intérêt (maximum de 0,75%, selon la Finma, l’autorité de surveillance des marchés financiers suisse), l’assurance vie garde toute sa place. D’autant que ces produits ont su se rajeunir et se moderniser.
Les produits d’assurance vie «permettent de combiner une couverture risque, par exemple une libération du paiement des primes en cas d’invalidité, ce qui donne une sécurité complémentaire aux clients et à leur famille», expose la porte-parole de La Mobilière. Elle ajoute que «la plupart des assurances vie offrent une garantie de capital sur le long terme que n’offrent pas les banques. La sécurité est le maître mot.» Comparativement à d’autres produits, les assurances vie donnent aussi la possibilité de désigner certaines personnes comme bénéficiaires (partenaires) qui ne sont pas prévues dans le cadre du deuxième pilier. Enfin, elles comportent divers avantages fiscaux. Bref, comme l’affirme Axa Winterthur, «c’est le produit optimum pour assurer sa prévoyance».
Ces vertus expliquent pourquoi le marché de l’assurance vie individuelle suisse n’a reculé que de 2% en 2015. «Comme les clients ne résilient pas facilement leurs contrats, c’est un marché très stable», précise Felix Schneuwly, directeur auprès de Comparis. En outre, «compte tenu des incertitudes sur les prestations futures offertes par l’AVS et les caisses de pension, les ménages ont besoin de renforcer leur épargne prévoyance à travers le troisième pilier», ajoute-t-il.
En plus de la couverture des risques, l’acheteur d’assurance vie est attiré avant tout par divers mécanismes censés accroître le rendement: Swiss Life nous indique que 84% des produits destinés à ses assurés individuels, par opposition aux assurés collectifs que sont les caisses de pension, sont constitués de produits «modernes traditionnels». Ce terme signifie que le rendement dépend en partie du marché des actions. L’investisseur ne supporte évidemment pas un risque identique à celui de l’acheteur de titres en Bourse ou de fonds de placement. Un élément de sécurité important s’y ajoute.
Performance enviable
Par exemple le FlexSave, produit phare de Swiss Life, comprend un système qui permet de participer à la hausse des actions sans risquer de tout perdre, ou la moitié, si les Bourses chutent par la suite. Si la Bourse grimpe un mois, l’assureur garantit de conserver ce gain (jusqu’à un maximum de 2,4% en un mois). En somme, même si le marché baisse, les gains précédents sont considérés comme des acquis. L’épargnant ne perd rien lors d’une année de baisse des Bourses.
Un scénario basé sur les 25 dernières années indique que le produit aurait permis de gagner 4,46% par an durant cette période. Une performance très enviable. Le pire qui pourrait se produire serait une succession de rendements négatifs chaque mois durant trente ans. Alors, l’assuré n’obtiendrait à l’échéance du contrat que le montant défini au départ. Mais il suffirait d’un mois positif au cours des 30 prochaines années pour que le pire ne se produise pas. Preuve que le produit plaît, les recettes provenant de l’assurance vie des ménages ont ainsi diminué de seulement 1% en 2015.
Les autres assureurs, d’Helvetia à Bâloise, offrent aussi des assurances vie «modernes». La Mobilière dispose d’une assurance épargne un peu différente qui mérite d’être signalée. L’épargnant ne participe pas à la hausse des actions, mais au résultat financier de La Mobilière Vie. Le client est sur le même bateau que l’assureur. Le succès est au rendez-vous. Depuis son lancement, «nous avons doublé nos ventes», fait valoir la société.
Pour qui?
- Tout type d’épargnant privilégiant la sécurité
- En prévision d’une succession
- En prévision de l’achat d’un logement