Il est possible d’investir dans des titres financiers sans avoir l’œil constamment rivé sur les marchés. A condition d’accepter quelques sacrifices.
Il existe un moyen d’investir en Bourse tout en réduisant certains risques: il suffit d’acheter des parts de fonds de placement. Celles-ci permettent d’acquérir des actions, des obligations ou tout autre titre coté tout en minimisant les mauvaises surprises liées à la chute du cours d’une valeur particulière. En contrepartie, toutefois, le preneur doit aussi renoncer aux hausses les plus vigoureuses.
Un fonds, c’est la mise de plusieurs titres différents dans un pot commun. Ce dernier est divisé en parts, lesquelles sont proposées aux investisseurs. Lorsqu’un titre monte, il fait augmenter la valeur du pot proportionnellement à la part qu’il représente et à la plus-value qu’il a acquise. L’inverse est aussi vrai. Quand tous les titres chutent, le fonds recule.
Détenir un fonds composé pour moitié d’actions et pour moitié d’obligations est la meilleure garantie de stabilité de l’ensemble: en temps normal, lorsque les premières montent, les secondes baissent, et vice-versa. C’est du moins le conseil que livre Markus Fuchs, directeur de l’Association suisse des fonds (ASF), à Bâle. L’investisseur verra sa fortune protégée, au moins dans une certaine mesure.
Il arrive cependant que les marchés financiers ne fonctionnent plus comme ils le font en temps normal. Et, là, les performances risquent de ne plus être au rendez-vous. Le gérant du fonds peut aussi avoir manqué une période de hausse des actions. Pis, il peut acheter les titres après qu’ils ont progressé afin que son erreur se voie le moins possible, faisant ce que l’on appelle du window-dressing. L’exercice peut être périlleux pour les performances du placement si, peu après, le prix des actions plonge.
Les fonds actifs, qui sont censés réaliser de meilleures performances boursières que celles des indices (SMI, Dow Jones, DAX, CAC, etc.), se révèlent souvent décevants. Leurs compositions sont en effet trop proches de celles des indices boursiers et, du coup, leur évolution n’est guère différente de celle de la moyenne des marchés boursiers. Le déposant peut être déçu que les promesses qui lui ont été faites ne soient pas, ou mal, tenues. De plus, il doit s’acquitter de frais trop élevés par rapport à la prestation produite.
Entre déception et risques de cahots
Les frais ne doivent pas être sous-estimés. Ils érodent les rendements bruts du placement. Or, lorsqu’un fonds est facturé 1% de la valeur du dépôt par année, le fonds doit dégager une performance annuelle moyenne supérieure pour être intéressant pour l’épargnant! Quand ce n’est pas le cas, ce dernier paie sa banque pour voir son argent géré par elle. Autant viser donc une forme de placement certes moins excitante mais plus sûre.
Pour s’épargner ce genre de déception, il faut choisir un fonds coté en Bourse, mieux connu sous les initiales d’ETF (exchange-traded fund). Ces instruments sont ordinairement fondés sur des indices boursiers dont ils répliquent la composition et, par conséquent, les évolutions boursières. Leurs frais sont nettement inférieurs à ceux des fonds actifs. En revanche, ils répliquent les cahots boursiers dans toute leur violence. Mieux vaut donc ne pas avoir les nerfs trop à fleur de peau pendant les phases, pas si rares, de panique boursière. Et attendre le retour de la hausse pour se débarrasser de fonds qui ne conviendraient plus.
Pour qui?
- Épargnants attentifs un minimum à l’évolution des marchés financiers
- Jeunes actifs
- Placements à court ou moyen terme