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Vevey: musée Jenisch et collection Nestlé

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Jeudi, 28 Avril, 2016 - 05:56

Un outil de marketing? C’est la question inévitable que l’on pose à Julie Enckell, directrice du musée de Vevey. Le 3 juin, au lendemain de l’inauguration du Nest, à quelques centaines de mètres, le Musée Jenisch ouvrira une exposition sur la collection d’art moderne et contemporain de Nestlé. Julie Enckell ne craint-elle pas d’être récupérée par la stratégie de communication de la multinationale? «Pas du tout, répond-elle. D’abord, parce que cette collection n’est pas un enjeu de communication pour l’entreprise. Elle n’en parle jamais, la montre à peine. Ensuite, comme une partie de la collection est déposée chez nous, nous aurions été bien bêtes de ne pas la montrer: elle valorise notre patrimoine artistique et celui de la ville. Nous gardons ici une totale indépendance. Tout en espérant que les collaborateurs de Nestlé et surtout les Veveysans viendront la découvrir.»

Depuis une vingtaine d’années, la collection d’art de Nestlé (300 œuvres) est divisée en deux. Une partie est exposée au siège administratif de la multinationale, dont le bâtiment a été conçu par Jean Tschumi. Celui-ci a voulu que son œuvre architecturale, elle-même sculpturale, accueille de l’art, dès son ouverture en 1960. Une autre partie de la collection a été déposée dans les années 1990 au Musée Jenisch. Elle est composée de pièces plus petites que celles du siège, essentiellement des estampes ou dessins, en phase avec l’identité d’un musée, dont la spécialité reconnue est le support papier.

Le Musée Jenisch dispose d’un budget annuel fourni par Nestlé (environ 80 000 francs par année) pour acquérir de nouvelles œuvres. La collection unit les grands noms de l’art mondial (Picasso, Christo, Sol LeWitt) aux Suisses (Erni, Huck, Manz), doublant ainsi la dimension nationale et internationale de l’entreprise.

Attirer les collaborateurs de Nestlé et les Veveysans au Musée Jenisch répond à une stratégie sur le long terme. Dans les années 1950, les habitants de la région se pressaient par dizaines de milliers dans les expositions d’impressionnistes organisées par François Daulte. Avec sa programmation exigeante, risquée, centrée sur le papier, le musée a aujourd’hui une fréquentation moyenne de 20 000 visiteurs par an, qui viennent majoritairement de Lausanne ou de Genève, voire du Chablais ou de France voisine. Vingt mille? Pas si mal, mais insuffisant, selon la directrice. Julie Enckell a envie de séduire de nouveau le public veveysan. «J’aimerais que ce musée devienne un lieu-ressource pour la région, y compris pour les plus jeunes.»

Audience locale, mais aussi globale: la dynamique instaurée par les ouvertures de Chaplin’s World et du Nest devrait aussi profiter au Musée Jenisch. D’où l’idée de lui donner une plus grande visibilité dans la ville, en transformant par exemple son jardin en espace vert pour la population et en améliorant son accès depuis la gare CFF. L’an prochain, le Musée Jenisch fêtera ses 120 ans.

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