Ouvert le 17 avril dernier, Chaplin’s World by Grévin n’a pas loupé son lancement. Les professionnels du tourisme dans la région n’ont jamais vu une telle couverture médiatique pour un événement de ce genre. «Nous avions un peu plus de 100 journalistes étrangers réunis ici avant l’ouverture de Chaplin’s World, ce qui a rendu un peu jaloux des représentants de l’ONU qui étaient dans les parages. Ils m’ont dit peiner à attirer la moitié de ce contingent journalistique, même pour des événements internationaux de première importance», sourit Jay Gauer, directeur de l’Hôtel des Trois Couronnes, à Vevey.
Jean-Pierre Pigeon, directeur de Chaplin’s World, se dit, lui, surpris de la provenance des «followers» du musée sur les réseaux sociaux. En majorité des fans japonais, chinois, iraniens ou indiens. «Le Japon, j’aurais pu l’anticiper, car le pays compte de nombreux admirateurs de Chaplin. Je dois d’ailleurs me rendre en juin à la société Chaplin de Kyoto. Mais l’Iran, c’est une vraie surprise pour nous.» Et les billets sont réservés en ligne depuis l’Australie, l’Amérique du Sud, la Russie… Si bien que le directeur canadien ne craint pas d’afficher haut ses ambitions de fréquentation, pour l’heure jaugée à 300 000 visiteurs par année.
Mais le cap des 500 000 ne semble pas irréaliste, toujours aux yeux de Jean-Pierre Pigeon. Qui ajoute: «Nous n’avons pas le choix. Notre opération reste essentiellement commerciale, dénuée de subventions régionales ou cantonales. Nous avons un bail, qui est de trente ans, ainsi que des contraintes de rentabilité. Et Chaplin’s World est un gros bateau qui peut employer jusqu’à 80 personnes sur le site pendant une journée de forte affluence.»
«La force du nom Chaplin est qu’il résonne dans le monde entier. Il est vraiment un personnage universel. C’est pourquoi nous entendons attirer des visiteurs du monde entier», précise Dominique Marcel, PDG de la Compagnie des Alpes, la maison mère de Grévin, l’exploitant du musée Chaplin de Corsier.
«Cette dimension universelle est très rare dans notre profession, complète Yves Durand, l’un des concepteurs du musée. Si elle touche tous les pays, elle concerne aussi toutes les catégories sociales.» Jean-Pierre Pigeon glisse un bémol: «Encore faut-il venir jusqu’ici. La Suisse, il faut avoir les moyens de se la payer!»