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Genève: le trafic aérien coûterait plus de 700  millions de francs par an aux collectivités publiques

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Jeudi, 26 Mai, 2016 - 05:58

Dejan Nikolic

Perte fiscale, coûts climatiques, nuisances… Fédérés depuis fin avril, les opposants à Cointrin brandissent un nouveau rapport confrontant les revers financiers de la croissance de l’aéroport aux bienfaits économiques qu’il génère.

Aux yeux de la nouvelle coordination régionale pour un aéroport de Genève urbain respectueux de la population et de l’environnement, qui a vu le jour voilà un mois, une croissance de Cointrin à 25 millions de passagers en 2030 relève du déraisonnable. Au-delà de 10 à 15 millions de voyageurs, «la qualité de vie s’en trouvera péjorée, l’orientation low cost ne servant pas la prospérité de la région», estime Lisa Mazzone, conseillère nationale (Verts), vice-présidente de l’ATE et cheville ouvrière du groupement dont font partie notamment l’Association des riverains de Genève Aéroport (ARAG) et Noé21.

Une étude chiffrant le coût du trafic aérien du bout du lac pour les collectivités, ainsi que ses effets sur les finances publiques, a été transmise voilà plus de trois semaines au Conseil d’Etat genevois. Le document prend le contre-pied par rapport à l’importance de Cointrin en tant que pourvoyeur du budget cantonal et colonne vertébrale du développement économique de la région.
«Genève Aéroport est nécessaire à l’économie. Mais si le trafic aérien génère d’importants bénéfices, il faut se méfier des trompe-l’œil comptables. Une grande part des coûts engendrés par le tarmac ne sont pas supportés par celui-ci», signale Jérôme Strobel, de Noé21.

La perte fiscale liée au régime spécial de l’aviation (exemption de TVA sur le kérosène, etc.) s’élèverait à 450 millions de francs par an. L’aviation du bout du lac engendrerait par ailleurs 202 millions de francs annuels de coûts climatiques. Et la perte de valeur des biens immobiliers en raison de la proximité du tarmac représenterait 325 millions de francs, rien que pour la commune de Versoix. Sans oublier les frais – à l’échelle nationale – liés à l’atteinte sur la santé publique, estimés à 37 millions de francs pour la pollution de l’air et à 66 millions pour le bruit.

Par ailleurs, les opposants à une croissance aéroportuaire «incontrôlée» réfutent le chiffre de 25 millions de passagers en 2030, qu’ils jugent incongru. Tablant plutôt sur 17 millions – chiffre qui, selon le porte-parole du tarmac, Bertrand Stämpfli, devrait déjà être atteint l’an prochain –, ils appellent à ne pas surdimensionner les infrastructures de Cointrin.

«Ce sont surtout les vols de nuit qui, par leur effet nuisible sur la santé de la population, dérangent le plus. Voilà plus de dix ans que nous plaidons pour faire varier le couvre-feu du tarmac, en fonction de la classe de bruit des avions. Jusqu’ici, l’Office fédéral de l’aviation civile a refusé de statuer sur cette demande», déplore Mike Gérard, président de l’ARAG. Et ce dernier de préciser: «Chaque hiver, Cointrin sert de hub alpin pour les hordes de skieurs, qui ne dépensent pas leur argent à Genève. Les compagnies low cost étrangères vendent des billets à bas coût générant une demande qui nuit au canton.»

Si, en Europe, 26% des passagers volent en low cost, ils sont 45% à Genève à ne plus prendre le train, devenu trop cher, préférant désormais survoler les capitales. 

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