Face aux réseaux sociaux et aux moteurs de recherche globalisés, la SSR, Swisscom et Ringier se sont associés.
Active depuis avril dernier, la coentreprise Admeira qui réunit SSR, Swisscom et Ringier (éditeur de L’Hebdo) affiche de grandes ambitions. Cette nouvelle régie publicitaire, qui offre un portefeuille de 80 marques, vise un chiffre d’affaires annuel de 600 millions de francs. Sa création a suscité un tollé parmi les éditeurs privés, qui ont saisi la justice, sans obtenir d’effet suspensif.
En Suisse, le gâteau de la publicité avoisine les 4,2 milliards de francs. De plus en plus, ces recettes quittent la presse écrite pour se déplacer vers l’internet, où on les estime entre 700 millions et 1,5 milliard, selon qu’on y intègre ou non les moteurs de recherche.
Plus de 50% – probablement entre 60 et 80% – de ce volume publicitaire échappent aux médias helvétiques pour aller gonfler les chiffres des réseaux sociaux et moteurs de recherche que sont Facebook, YouTube ou encore Google. C’est pour contrer cette tendance et offrir une publicité plus ciblée à leurs annonceurs que la SSR, Swisscom et Ringier ont noué une alliance à laquelle la Commission de la concurrence (COMCO) a donné sa bénédiction, tandis que Doris Leuthard, cheffe du Département de l’environnement, des transports et des télécommunications (DETEC), n’a pas cru bon d’intervenir.
Les trois partenaires détiennent chacun un tiers du capital de la coentreprise. Ils ont toujours souligné qu’ils étaient prêts à y accueillir d’autres groupes médias.
