Zoom. Le PBD propose qu’une initiative populaire reçoive le soutien de 3 à 5% des citoyens pour la faire aboutir.
Le Parti bourgeois-démocratique (PBD) lance la réforme des droits populaires. Il propose d’augmenter le nombre de signatures pour faire aboutir une initiative populaire, le faisant passer de 100 000 à 200 000, voire à 250 000 paraphes. Selon lui, les initiants devraient recueillir le soutien de 3 à 5% des citoyens.
Jusqu’à présent, le thème était tabou pour les partis. Lorsque, en été 2014, la Chancellerie avait mis sur pied un groupe de réflexion, elle s’était attiré les foudres de l’UDC et de tous ceux qui sanctifient les droits populaires. Dans un premier temps, le PBD se limite au point précis du nombre de signatures, qu’il faut adapter à une Suisse qui compte désormais 8,2 millions d’habitants.
Appel au courage
Son président, Martin Landolt, va plus loin dans sa réflexion. Selon lui, le chantier qui s’ouvre est beaucoup plus vaste. Il s’agit d’aborder de front la question qui fâche: celle de l’invalidation des textes contraires au droit international que la Suisse s’est engagée à respecter. «Le Parlement doit devenir plus courageux et plus strict à cet égard», ajoute Martin Landolt. L’initiative de l’UDC «Contre l’immigration de masse» ne pourrait ainsi plus être soumise directement au peuple. Il faudrait d’abord que ses initiants remettent en question la poursuite de la voie bilatérale avec l’UE.
Le débat sera chaud. Il occupe en ce moment une commission du Conseil des Etats. L’UDC, qui qualifie la proposition du PBD «d’immense sottise», ne lâchera pas un pouce de terrain sur les droits populaires. La gauche entrera en matière, mais avant tout sur l’invalidation des textes les plus extrémistes plutôt que sur le nombre de signatures.