William Türler
Zoom. Où trouver les meilleurs sites de grimpe en Suisse romande et comment s’y prendre pour limiter les risques? Deux guides de montagne livrent leurs conseils.
Certains amateurs de randonnées auraient plaisir à pimenter leurs sorties en plein air en s’essayant à la grimpe. Mais où trouver les lieux les plus appropriés et comment limiter les risques? Quel matériel doit-on prendre avec soi? Pour répondre à ces questions, François Roduit, guide de montagne basé à Martigny, a lancé une application gratuite très pratique et facile d’usage, Les carnets d’escalade, qui recense une quarantaine de sites dans les cantons de Vaud et du Valais. Et qui permet d’obtenir une multitude d’informations concernant l’emplacement, l’accès, la fréquentation, le niveau de difficulté, la durée de marche, le type de roche ou l’équipement nécessaire.
«On ne trouve pas vraiment de sites pour débutants, raison pour laquelle les murs d’escalade ne désemplissent pas», note François Roduit. Néanmoins, parmi les sites de grimpe d’un niveau abordable, il mentionne la Pierre du Moëllé, à Leysin (VD), Chemin-Dessus, près de Martigny (VS), Château Roc, à Champex (VS) ou Fully-Mazembroz (VS).
Savoir s’entourer
Afin d’éviter tout accident grave, le guide valaisan recommande de s’adresser au préalable à Plan Vertical. Active dans le canton de Vaud et en Valais, cette association participe à la remise à neuf des anciennes voies d’escalade, défend cette activité auprès des autorités et fournit des données concernant l’équipement ou le rééquipement des voies. En matière de formation, François Roduit propose ses propres cours (www.grimperdemain.ch) de même que d’autres guides et moniteurs tels que Jean-Pierre Rieben (www.montagneguidance.ch), en Valais, ou Vincent Hentsch (www.mouskif.ch), dans le canton de Vaud.
De son côté, le président de l’Association suisse des guides de montagne, Pierre Mathey, recommande en priorité un «grand classique chablaisien»: le site de Dorénaz. Situé en plaine et disposant d’un parking au pied des voies, il est très bien équipé, y compris dans les alentours pour faire une pause ou un pique-nique. «Ce site est très fréquenté, ce qui offre l’avantage de ne pas se retrouver seul, voire de se faire conseiller ou aider», révèle le guide.
Un peu plus aventureuse et alpine, la Pierre, située à 2400 mètres, est accessible à pied depuis la Croix-de-Cœur (Savoleyres-Verbier, VS). «Equipé comme un jardin d’escalade, ce site offre un cadre montagneux avec la combinaison de la marche et de la grimpe, ainsi qu’une vue imprenable sur la plaine du Rhône», ajoute-t-il.
S’entraîner en salle
A l’attention des débutants, Pierre Mathey préconise la halle d’escalade Vertic-Halle, à Saxon, «idéale pour apprendre, se faire conseiller et s’entraîner par tous les temps». Selon le guide, même si le charme et les sensations de l’escalade font défaut à la grimpe indoor, celle-ci est aujourd’hui devenue incontournable, ces salles permettant par ailleurs de pratiquer non seulement l’escalade classique mais aussi le bloc (grimpe sans matériel technique mais avec chaussons d’escalade).
Pour une initiation à la via ferrata et une demi-journée d’activité, Pierre Mathey conseille le parcours de Champéry (VS). Très bien marqué, ce dernier s’adresse à toutes les personnes équipées de chaussures de marche, d’un casque et d’un baudrier avec deux longes en corde dynamiques spécifiques pour via ferrata. L’expert recommande de ne pas sous-estimer l’engagement physique et technique en lien avec ce type de parcours. «Comme pour l’escalade, une information, voire une formation préalable pour l’utilisation du matériel, se révèle indispensable», prévient-il. Avant de se lancer non accompagnés par un professionnel dans une via ferrata, les novices devraient, selon lui, débuter par un parcours accrobranche ou un parc aventure.
En résumé, pour ce spécialiste, les personnes souhaitant pratiquer l’escalade doivent impérativement être équipées (baudriers, casque, mousquetons, cordes, chaussons d’escalade), connaître leur matériel et, surtout, savoir l’utiliser ou, si tel n’est pas le cas, se faire accompagner par un professionnel (guide de montagne ou professeur d’escalade). «Bien que ludique et facile d’accès, l’escalade est une activité sportive et technique, souligne Pierre Mathey. La plupart des accidents sont dus à une mauvaise utilisation de l’équipement ou à des manipulations erronées des cordes et des assurages.»